Moustalon, La Morale des poètes
Présentation de l’œuvre
Parue en 1809, La Morale des poètes, ou pensées extraites des plus célèbres poètes latins et français est rééditée en 1814, après la mort de Jacques Delille, avec un supplément contenant une notice sur la vie de ce poète et un choix de “pensées”, c'est-à-dire des maximes extraites de ses œuvres. L'ouvrage de Moustalon est en effet un recueil de maximes en vers, destiné aux étudiants de collège et de lycée. Il repose sur le principe selon lequel les ouvrages de morale laissent peu de souvenirs, tandis que les vers s'impriment dans la mémoire du lecteur. Une sentence poétique aura donc plus d'effet sur les jeunes gens qu'un traité en prose. Un tel projet a l'originalité d'ériger Delille en moraliste.
Citation
Plutôt qu'une courte maxime, l'extrait cité du troisième chant de L'Homme des champs forme un développement sur l'amour de la nature, associé à la sagesse et à l'instruction. En vérité, la citation est recomposée à partir de deux groupes de vers distincts : la coupe signalée par des points de suspension passe onze vers sous silence. En vertu de cette observation, on peut émettre l'hypothèse que les Lettres sur la miniature (1822 ?) de Mansion, qui reproduisent le même extrait, copient directement l'ouvrage de Moustalon.
1527. . . . . . . . . Dans sa triste ignorance,
Le vulgaire voit tout avec indifférence :
Des desseins du grand Etre atteignant la hauteur,
Il ne sait point monter de l'ouvrage à l'auteur….
Le sage seul, instruit des lois de l'univers,
Sait goûter dans les champs une volupté pure :
C'est pour l'ami des arts qu'existe la nature.
Ch. III1.
Vers concernés : chant 3, vers 3-6 et 18-20
Lien externe
- Accès à la numérisation du texte : Archive.org.
Auteur de la page — Timothée Léchot 2019/06/18 20:12
Relecture — Morgane Tironi 2022/08/16 22:34