Paulet, Description d'un monument religieux […] suivie d'un Recueil de maximes et pensées chrétiennes […] et d'une petite description de Naples
Présentation de l'œuvre
Ce curieux ouvrage, “distribué gratis par M. le curé d'Antony”, bourg proche de la capitale, paraît sans nom d'auteur à Paris en 1819. Comme l'indique son long titre, il réunit un matériel divers, orienté par une pensée profondément catholique, voire mystique, mais aussi monarchiste. Il offre en effet une Description d'un monument religieux, érigé commune d'Antony, département de la Seine, sur la grande route d'Orléans, par les soins de P.-C. Paulet ; suivie d'un Recueil de maximes et pensées chrétiennes, extraites la plupart des meilleurs ouvrages en ce genre, et notamment du Poème de la Religion[,] du Génie du Christianisme ; et d'une petite Description de Naples1.
Le monument décrit dans la première section est une croix ornée d'inscriptions, “réédifiée […] en 1818”, en “action de grâce” par ledit Paulet, après “son voyage à Rome et Lorette, en 18172. Elle fait l'objet de quelques pages de prose mêlées de vers, texte qui retranscrit les inscriptions, identifie le curé comme “Monsieur Sauvage3”, reproduit un extrait du Génie du christianisme de Chateaubriand et inclut encore une “relation” des cérémonies d'inauguration, organisées en présence de “S. A. S. Madame la Duchesse d'Orléans4”.
Le “Recueil de maximes et pensées chrétiennes” formant la seconde section domine l'ouvrage, puisqu'il occupe les pages 10 à 86. Il s'agit de nouveau d'un montage de textes en vers et en prose, d'origines diverses, les auteurs étant ou non mentionnés. S'y mêle édification religieuse et morale et expression d'une piété monarchiste marquée par un traitement de Louis XVI et de sa famille en martyrs. Aussi le locuteur termine-t-il cette longue compilation par l'exclamation : “Je vous glorifierai, ô mon Dieu et mon Roi ! Je publierai votre nom dans la suite de tous les siècles5.”
La dernière section, limitée à dix pages, s'énonce à la première personne et relate une partie d'un voyage en Allemagne et en Italie effectué en 1817.
Malgré le peu de clarté de ce dispositif général, nous suivons la BnF et attribuons le tout à Paulet, parce que la dernière page du volume annonce une suite, qui semble correspondre à un ouvrage plus nettement signé par ce dernier6.
Citation
C'est au sein de l'anthologie de maximes chrétiennes que Delille est convoqué. Sans surprise, l'auteur cite à deux reprises des vers de La Pitié, qu'il attribue clairement au poète7, mais aussi un distique de L'Homme des champs, sans mention cette fois de son auteur, peut-être parce que le début du premier vers est légèrement modifié. Cette citation intervient dans un passage consacré à des textes rappelant la mort qui attend tout homme et, curieusement, elle est comme prise en sandwich entre un paragraphe de prose et le début d'une fable célèbre de La Fontaine8.
Vers concernés : chant 3, vers 131-132.
Lien externe
- Accès à la numérisation du texte : Gallica.
Auteur de la page — Hugues Marchal 2019/06/19 16:03
Relecture — Morgane Tironi 2022/08/16 22:48