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Ducondut, Essai de rhythmique française

Jean-Ambroise Ducondut publie en 1856 son Essai de rhythmique française : introduction théorique, manuel lyrique et préludes, un ouvrage mêlant réflexion sur la versification et poèmes de sa plume.

La suite “Éternellement jeune, éternellement belle”, qui semble avoir été employée pour la première fois par Delille dans L'Homme des champs, est fréquente dans les textes ultérieurs. Mais elle paraît trop banale pour être associée à l'alexandrin correspondant. Il n'en va pas de même lorsque la suite rime, comme chez Delille, avec le mot Cybèle, car la faible probabilité d'une telle co-occurrence incite alors à traiter le syntagme, sinon comme un reprise consciente, du moins comme une réminiscence du vers du chant 3.

C'est le cas dans un des poèmes en “hexamètres et tétramères” de Ducondut, “La Gelée de printemps” (nous soulignons les termes identiques) :

Mère, nourrice et tombeau des humains, chaque année, ô Cybèle !
     Sans t'épuiser, tu conçois, au printemps :
Fille d'Amour, éternellement jeune, éternellement belle,
     Brave à jamais les outrages du temps1 !

Vers concerné : chant 3, vers 456

Le nom de Delille est absent de l'ouvrage.

On retrouvera la même co-occurrence, à la rime, un an plus tard, dans un poème de Boulmier.

Accès à la numérisation du texte : Gallica.


Auteur de la page — Hugues Marchal 2019/06/11 15:51
Relecture — Morgane Tironi 2022/08/17 22:30


1 Jean-Ambroise Ducondut, Essai de rhythmique française, Paris, Michel Lévy frères, 1856, p. 276.