siliuspuniques

Corpet (trad.) Les Puniques de Silius Italicus

Publiée en 1836, cette traduction des Puniques, poème latin composé par Silius Italicus au 1er siècle de notre ère, est assurée par Étienne-François Corpet. Or l'un des notes que ce dernier ajoute au texte lui offre l'occasion d'une pique contre Delille.

Dans son récit du passage des Alpes par les soldats de Carthage, Silius Italicus indique (dans la traduction de Corpet) :

[…] ils perdirent bientôt le souvenir de leurs fatigues passées, à l'approche des Alpes, dont la vue les saisit de terreur. Partout les glaces, partout la grêle et son éternelle blancheur, partout les neiges séculaires : engourdi par le froid, le front aérien de la haute montagne, témoin du lever de Phébus, ne peut dissoudre aux feux du soleil ses frimas endurcis1.

Corpet commente :

Partout les glaces, partout la grêle […]. Ici, comme presque partout, Silius est bien inférieur à Tite-Live. Il n'a pas su rajeunir ce lieu commun. Telle qu'elle est néanmoins, cette description triviale me semble bien préférable à la prétentieuse amplification de Delille, qui a trouvé le secret d'être ingénieux et fin en parlant des Alpes :

Là, le Zéphir caresse, ou l'Aquilon tourmente ;
Vous y voyez unis des volcans, des vergers,
Et l'écho du tonnerre et l'écho des bergers, etc2.

Vers concernés : chant 3, vers 336-338.

Accès à la numérisation du texte : Gallica.


Auteur de la page — Hugues Marchal 2019/05/30 16:33


1 Silius Italicus, Les Puniques, traduction nouvelle par M. E.-F. Corpet et M. N.-A. Dubois, Paris, Panckoucke, t. I, 1836, p. 191 (pour l'attribution de cette section à Corpet, voir p. 35).
2 Id., p. 394.