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Mordani, Le Prose di Filippo Mordani da Ravenna

Ce recueil de textes en prose de Filippo Mordani, publié en 1847 à Bologne, puis en 1854 à Florence, contient de nombreux éloges d'hommes illustres, dont celui de Delille1, placé entre ceux de Gessner et Byron. Le texte avait paru, sous le titre Elogio storico di Jacopo Delille, dès 1845.

Le texte de Mordani, pour l'essentiel biographique, souligne les vertus de Delille. La composition finale de L'Homme des champs est rattachée au séjour en Suisse et l'écrivain italien en retient un passage pathétique :

Qui dettava il poema de' Tre regni della natura, e l‘altro che intitolò l'Uomo de’ campi, o sia le Georgiche francesi ; nel quale anzi che l’arte di coltivare il terreno, insegna goder le delizie della campagna. E si in questo, e si negli altri suoi poemi, imitatore felicissimo di Virgilio, con versi melanconici soavi, espresse tutte le più tenere affezioni del suo cuore ; tutte le abitudini della sua vita ; tutte le rimembranze più care della sua prima età. E quando descrive gli allegri soggiorni della bella Limagna, ond’egli era nato, e che forse non rivedrebbe mai più : quando deplora le sciagure della patria desolata, e già già ruinante ; e gli torna alla memoria che Tiro più non sussiste, che Tebe periva, che gli occhi cercano indarno l’antica Roma ; ed esce in queste, pietoso ed animate parole :

. . . . . . . O Francia ! o patria mia !
O di dolor soggiorno ! A tai pensieri
Non san quest’occhi ratenere il pianto,

e tu ancora piangi, o lettere, se hai cuor gentile2.

Une note reproduit les vers originaux :

Tyr n’est plus, Thébes meurt, et les yeux cherchent Rome !
O France, ô ma patrie ! ô séjour de douleurs !
Mes yeux à ces pensers se sont mouillés de pleurs.

Così’l Delille, nel canto III delle Georgiche francesi. Questi versi furono scritti nel 17933.

Vers concernés : chant 3, vers 376-378.
Note concernée : note 16.

Accès à la numérisation du texte : GoogleBooks.


Auteur de la page — Hugues Marchal 2019/05/30 17:38


1 “Jacopo Delille”, Le Prose di Filippo Mordani da Ravenna [1847], Florence, Felice Le Monnier, 1854, p. 326-340.
2 “C'est là [en Suisse] qu'il dicta le poème des Trois Règnes de la Nature, et cet autre qu'il appela l'Homme des Champs, ou les Géorgiques françaises, dans lequel plutôt que l'art de cultiver la terre, il enseigne à jouir des délices de la campagne. Dans ce texte comme dans ses autres poèmes, imitateur très heureux de Virgile, il exprime par de doux vers mélancoliques toutes les tendres affections de son cœur, toutes les habitudes de sa vie, tous les souvenirs les plus chers de son jeune âge. Et quand il décrit les séjours joyeux de la belle Limagne, où il est né, et qu'il ne reverra peut-être jamais, quand il déplore les malheurs d'une partie désolée et déjà ruinée, et qu'il lui revient à la mémoire que Tyr n'existe plus, que Thèbes a péri, que les yeux cherchent la Rome antique, il s'épanche dans ces paroles pitoyables et animées […], et tu pleures encore, ô lecteur, si tu as le cœur bienveillant.” Id., p. 335-336.
3 Id., p. 373.