Monin, Physiologie de l'abeille
Présentation de l'œuvre
Le médecin Frédéric Monin publie en 1866 sa Physiologie de l'abeille1, traité théorique et pratique sur l'apiculture. Son propos vise explicitement à “populariser” un savoir et une activité, sans s'en tenir “exclusivement au point de vue scientifique”2.
Citation
Monin, au moment d'évoquer la manière dont les ruches peuvent orner un site, insère une citation modifiée des Jardins de Delille, qui combine en réalité un vers extrait du chant 3 de L'Homme des champs et portant sur les plaisirs du collectionneur naturaliste, et trois vers tirés d'un passage des Jardins, relatif à la plantation de végétaux chargés de commémorer un souvenir intime. Il s'agit donc d'un centon.
[Faites servir vos ruches] à embellir et égayer le paysage. Soit que vous vous plaisiez à les grouper comme de petits villages lilliputiens dans le recoin ombragé d'une baie de gazon ; soit que vous les disséminiez comme autant de chalets en miniature le long des allées sinueuses de vos bosquets fleuris, elles sembleront coquettement placées là “pour le plaisir des yeux.”
Vous marchez, vos trésors, vos plaisirs sont partout ;
Elles animent tout : vos arbres, vos bosquets
Dès lors ne seront plus ni déserts, ni muets….
Par eux l'œil est charmé, la campagne est vivante….
DELILLE, Jardins, II3.
Vers concernés : chant 3, vers 605.
Delille est encore abondamment convoqué au fil du traité, le plus souvent avec d'autres indications peu fiables pour les titres. Sans surprise, Monin exploite sa traduction des Géorgiques4, Les Jardins5 et divers passages de L'Homme des champs6 ou de L'Imagination7