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“Het Buitenleven” (Maandelyke uittreksels, of Boekzaal der geleerde Waereld)

Ce compte rendu anonyme de la traduction de Bilderdijk est publié dans la livraison de septembre 1803 des Maandelyke uittreksels, of Boekzaal der geleerde Waereld1. Contrairement à son confrère de l'Algemeene konst- en letterbode ou à Kraane, le journaliste ne discute guère de l'attitude très polémique que le traducteur hollandais a adoptée face à Delille.

L'ouverture de l'article tente d'emblée d'assurer à Bilderdijk la sympathie du lecteur : il ne s'agit pas moins du plus grand poète hollandais vivant ; or, quoiqu'il se soit condamné à l'exil, il œuvre encore pour sa langue et la gloire de sa patrie.

Wien moet het lot niet deeren eenes Mans, die, te recht, onder de grootste en uitmuntendste Dichters op onzen Nederlandschen Zangberg eene eerste plaats verdient; die overäl in zyne Gedichten, byzonder in dit Dichtstuk, het welk wy thans aankondigen, zoo veel zucht voor zyn Vaderland, en dezelfs waaren roem ten toon spreidt, en zelfs ook in zyne ballingschap, werkzaam is, om dien roem te vermeerderen en uittebreiden2 ?

Si le rédacteur note que L'Homme des champs a été partout applaudi, il explique ensuite que Bilderdijk ne tient pas le texte pour un chef-d'œuvre, qu'il avance pour cela de bonnes raisons et qu'il a choisi de s'en écarter. Il se contente donc de résumer l'argumentation du traducteur et n'entre pas dans le détail de ses attaques contre Delille. Il insiste simplement sur le fait que Bilderdijk a composé ici comme en son nom propre, pour s'adresser “als Nederlander tot Nederlanders3” – en Néerlandais aux Néerlandais. Aussi le journaliste se concentre-t-il, sans surprise, sur un des passages sans équivalents dans le texte original, la peinture des travaux hydrauliques des Hollandais. Il cite ce long extrait et en salue l'harmonie, la pureté du style, etc. Sa conclusion est donc très élogieuse :

Bilderdyk is geen Dichter, die onze aanpryzing behoeft, en dit Dichtwerk zal ook, als goede waar, geenen veilkrans nodig hebben; wy zeggen alleen nog, dat de uitvoering dezer uitgave keurig, en dat dezelve met fraaije en kunstryke vignetten versierd is4.

  • Accès à la numérisation du texte : HathiTrust.

Auteur de la page — Hugues Marchal 2019/06/22 16:39


1 Anonyme, “Het Buitenleven…”, Maandelyke uittreksels, of Boekzaal der geleerde Waereld, septembre 1803, p. 323-330.
2 “Qui pourrait ne pas plaindre le sort d'un homme qui, avec justice, mérite la première place parmi les plus grands et les plus excellents poètes de notre parnasse hollandais, qui, dans sa poésie et spécialement dans le poème dont nous rendons compte, montre une telle nostalgie de son pays et s'active, jusqu'au sein de son exil, afin d'en augmenter et d'étendre sa gloire ?” Id, p. 323.
3 Id, p. 326.
4 “Bilderdijk n'est pas un poète ayant besoin de nos louanges et son poème est une bonne marchandise, qui n'a pas besoin de notre réclame ; mais nous dirons simplement que cette édition est bien exécutée et qu'elle est ornée de vignettes belles et pleines d'art”, id, p. 330.