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Clément, “Recueil de poésies et de morceaux choisis de J. Delille” (Tableau annuel de la littérature)

Après avoir sévèrement critiqué L'Homme des champs dans la première livraison de son Tableau annuel de la littérature, Clément s'attaque, dans la troisième livraison, au Recueil de poésies et de morceaux choisis du poète, qui venait de paraître chez Giguet1.

Le volume procuré par Giguet est très hétéroclite : s'il réunit des petits textes de Delille (qui ne trouvent guère grâce aux yeux de Clément) et une sélection de comptes rendus de presse (majoritairement favorables) portant sur L'Homme des champs, ce recueil contient aussi nombre de segments rédigés par le responsable anonyme de la compilation. Or c'est parce que l'un de ces segments montre un peu trop d'enthousiasme face aux vers sur Raton que Clément les reprend, pour tancer l'anonyme.

L'Abbé Delille a fait pour sa chate [sic] quelques vers fort jolis qui finissent ainsi :

Tu viens, le dos en voûte, et la queue ondoyante,
Offrir ta douce hermine à ma main carressante [sic],
Ou déranger gaîment, par mille bonds divers,
Et la plume et la main qui t'adressa ces vers.

Ce petit tableau est riant ; mais l'anonime n'est-il pas ridicule quand il nous le donne pour une preuve de sensibilité, quand il s'écrie : Malheureux le cœur froid qui peut lire ces vers de Delille, et n'être pas attendri ! […] Pourquoi outrer l'éloge, et par conséquent l'affoiblir, par l'emphase de ce faux jugement2 ?

Vers concernés : chant 3, vers 647-650.

Ce passage est probablement la source d'un article du Bell's Weekly Messenger, raillant le même jugement positif.


Auteur de la page — Hugues Marchal 2019/03/07 22:38


1 Jean-Marie Clément, “Recueil de poésies et de morceaux choisis de J. Delille”, Tableau annuel de la littérature, t. 2, n° 3, an IX-1801, p. 138-149.
2 Id., p. 139.