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David, lettres "sur les Géorgiques françaises" (Moniteur universel)

En 1800, la Gazette nationale ou le moniteur universel accorde une attention considérable au nouveau poème de Delille. Du 31 août au 9 octobre, le quotidien n’accueille pas moins de six lettres successives sur “les Géorgiques françaises”, déroulant ainsi un long compte rendu1.

L’auteur de ce texte très élogieux est Pierre David, dont le nom n’intervient qu’au bas de la dernière missive, après des vers à la gloire de Delille2. Or ce dernier lui rendra à son tour un hommage appuyé dans la préface de l’édition de 1801 des Jardins : il termine ce texte en remerciant “M. David, qui sans avoir aucune liaison avec moi, m’a dédommagé de la sévérité des critiques par les réponses pleines de goût et d’élégance qu’il a bien voulu y faire3”.

David suit, avec quelques écarts, un plan relativement simple. La première lettre offre des considérations générales sur le genre géorgique et le projet de Delille. Les quatre lettres suivantes abordent chacun des chants, en citant abondamment différents extraits du texte. La dernière examine les principaux reproches adressés au texte par les autres critiques et propose une synthèse.

Du début à la fin de son analyse, David insiste sur le fait qu’il propose moins un “jugement” qu’une impression personnelle. Loin de réclamer l’autorité d’un censeur, il explique dès l’ouverture de la première lettre :

S’il est en littérature une entreprise délicate et même téméraire, c'est celle de juger les ouvrages de ces maîtres de l'art dont le nom et la gloire impriment le respect. Comment en effet critiquer ce qu'on admire, et par quelles expressions assez énergiques peut-on louer dignement un poëte qui mériterait qu’on lui décernât des couronnes ? Il faut pourtant vous parler des Géorgiques françaises. Mais, circonspect et respectueux, je ne me permettrai point de porter un jugement. J'exposerai seulement mon opinion ; je rendrai compte des impressions que j'ai éprouvées ; tremblant encore de paraître trop audacieux, et même, en hazardant une observation critique, de commettre une sorte de sacrilège4.

Il s’applique en outre à minimiser régulièrement la portée de ses critiques négatives. Les imperfections de détail sont minimes au regard de la réussite exceptionnelle de nombreux passages et de l’effet d’ensemble. Il importe donc de ne pas accorder trop d’attention à des négligences qui frappent bien plus lorsqu’elles sont isolées que dans le mouvement de la lecture :

Il n'est pas impossible de trouver dans un long poëme un petit nombre de défauts ; mais [chercher] parmi de beaux vers de légeres incorrections, des négligences dont le poëte n'a pas daigné s'appercevoir, c'est troubler volontairement le charme dont il nous environne ; c'est ressembler à l'ingrat qui, comblé des bienfaits du sort, épluche vétilleusement ses propres jouissances, et de sa main indiscrette flétrit les fleurs, au lieu de s’enivrer de leur parfum. L'oreille charmée, les yeux en pleurs, conteste-t-on à Racine ou la rime, ou la particule ? Assez d'autres se livreront au soin pénible de compter quelques mots répétés, de peser des expressions inusitées : nulle œuvre sans doute n'est parfait ; et nul poëte n'est sans défaut ; mais l'homme de talent est celui qui les couvre par de grandes beautés, et qui ne laisse au lecteur ravi ni le tems, ni le courage de lui adresser un reproche5.

Pour David, comme pour nombre de critiques, le titre d’Homme des champs est trompeur. Ici, il est traité comme une sorte de malentendu, et David lui préfère celui de Géorgiques françaises parce qu’à ses yeux, il est plus conforme au projet du poète, que font mine de ne pas vouloir comprendre ses plus rudes censeurs : Delille ne s’est pas proposé de rédupliquer les Géorgiques de Virgile après les avoir traduites ; il a cherché à en donner une suite moderne, avec la double intention de ramener les élites vers le monde rural et d’explorer des motifs neufs, inconnus de son modèle antique.

Au fil de son propos, David cite et discute les positions d’autres journalistes, notamment Ginguené, ainsi que des jugements plus anciens sur Delille, tels ceux de La Harpe. Il dirige aussi quelques piques vers des articles dont il évite de nommer les auteurs. C’est le cas lorsqu’il remarque, agacé, à propos d’un passage du chant 4 : “Je plains sincèrement l’homme insensible aux chefs-d’œuvre de la poésie qui n’a cité de ce morceau qu’un seul vers, pour y remarquer une prétendue faute grammaticale6”.

Mais surtout, David cite systématiquement, à partir de son troisième article, “l’opinion d’un homme de lettres très-distingué, qui a bien voulu [lui] communiquer par écrit son sentiment sur les Géorgiques françaises7”. Peut-être s'agit-il de Vieihl de Boisjolin, car Peltier, qui reproduit des passages des lettres de David dans son Paris pendant l’année…, les lui attribue alors8. On a donc, en quelque sorte, deux critiques en une.

Pour David, “La poésie didactique, que l'on a si bien définie par ces mots : la vérité mise en vers, paraît avoir précédé tous les autres genres de poésie9”. Elle répondit en effet au besoin de fixer dans la mémoire collective les savoirs les plus importants, mais cette nécessité disparut graduellement :

Cette poésie vraiment didactique devint la source de tous les biens. Ce fut sans doute pour avoir instruit les hommes, et les avoir civilisés qu'ils la nommèrent le langage des dieux, qu'ils honorèrent les poëtes comme leurs organes, et qu'ils dressèrent des autels aux Muses. Ce ne fut que quelques siècles après, c'est-à-dire à une époque où les hommes plus éclairés n'avaient plus besoin de cette première instruction, que la poésie changea d'objet10.

David entreprend alors une histoire du genre tel qu'il s'est développé dans ce nouveau cadre, en tant que registre littéraire. Il évoque Hésiode, puis Virgile qui tient ici, “de l'aveu de tous les siecles et de toutes les nations, le premier rang11”, avant d’examiner le rôle du poème didactique chez les poètes médiévaux, qui en marge de leurs épopées chevaleresques ou de leurs œuvres religieuses, “enseignaient aussi dans leurs vers la morale, les sciences et les arts12”. Il mentionne notamment Strabon, Philippe de Than, Gautier de Metz, puis, négligeant la Renaissance, il signale que “le 17e siècle et le commencement du 18e furent illustrés dans ce genre de poésie , en France, par Despréaux, et en Angleterre , par l'illustre Pope”, avec un succès qui suscita l’émulation, de sorte que “Nous eûmes dans le cours du 18° siecle, des poëmes sur l'agriculture, sur la peinture, sur la déclamation, sur presque tous les arts, sur quelques sciences et même sur la philosophie de Descartes13”. Mais, pour David, aucune de ces tentatives en langue françaises ne parvint à égaler l’Art poétique de Boileau, et Voltaire lui-même s’étant tenu à l’écart du genre, “On commençait à croire que le genre didactique n'était point dans le génie français14”.

C’est ce tableau qui lui permet de faire de Delille une sorte de Malherbe de la poésie didactique et un acteur trop essentiel à son renouveau pour négliger la nouvelle production :

Enfin Delille parut. Sa traduction des Géorgiques de Virgile fut un événement dans la littérature française. Il prouva que notre poésie pouvait donner des préceptes sur l'agriculture avec précision et clarté, et descendre, sans manquer de noblesse, aux détails les plus simples de la vie et des travaux champêtres. […] Delille, encouragé par ce succès […] fit le Poëme des Jardins. Ce poëme fut accablé de critiques, comme l'ont été dans tous les tems les œuvres du génie, surtout lorsqu'il ose enter une innovation ; il eut des détracteurs, des envieux peut-être, mais il eut aussi des admirateurs dont l'opinion a triomphé. […]
Telle est en peu de mots l'histoire de la poésie didactique, jusqu'au moment où paraissent les Géorgiques françaises ; elles doivent faire époque dans cette histoire15.

L’ouverture du premier chant offre à David l’occasion d’insister sur la hauteur de vue du texte et d’introduire l’idée qu’il ne vise aucunement à guider les travaux des champs :

Qui fait aimer les champs, fait aimer la vertu.

C'est un des premiers vers du poëme, il en contient toute la moralité. Il était ingénieux de la placer de la sorte, pour faire sentir l'importance d'un ouvrage, qu'un grand nombre de lecteurs auraient peut-être regardé comme frivole et de pur agrément. Cette moralité déterminera, les esprits les plus graves à lire le poëme, non seulement pour jouir du charme des beaux vers, mais encore pour y puiser des leçons de sagesse et de bonheur.
Le poëte tient parole : il est impossible de lire son ouvrage sans être pénétré, des sentimens doux et vertueux qui respirent dans ses images comme dans ses préceptes16

David cite en exemple les vers raillant les éternels ennuyés, puis reprend :

C'est après ces tableaux que par une opposition ingénieuse, le poëte appelle aux champs l'homme sensible, développe à ses yeux l’immense et brillant spectacle de la nature, et chante la douceur et la variété des plaisirs champêtres. Mais il faut avertir ici le lecteur que l'homme des champs dont la vie et le bonheur sont célébrés dans ce poëme, n'est point le simple laboureur occupé des travaux de l'agriculture, et que les vers de Delille n'offrent pas, comme ceux de Virgile , un grand nombre de préceptes sur cet art. C’est l'homme assez riche pour avoir des terres et des jardins, pour se livrer à la chasse, à la pêche, à l'étude des arts, des sciences, de la philosophie, et aux plaisirs de la bienfesance ; pour avoir dans sa maison rustique un cabinet d’histoire naturelle, et pour y recevoir une société d’amis choisis, amateurs comme lui des jouissances paisibles […]. Ou plutôt cet homme des champs, c’est Delille lui-même qui s’est peint dans cet ouvrage. Ce sont les beautés de la nature que chante encore une fois notre poëte ; c’est de l’art d’en jouir qu’il donne les préceptes […] ; tel est l’homme des champs, tel est le sujet des Géorgiques Françaises17.

David commence alors à citer abondamment le texte, en louant ou en exposant des réserves auxquelles il répond lui-même. Ainsi, s’il regrette de trouver dans cette première section “le ton familier de l’épître” plus souvent que “le style élevé du poëme18” (ce que Boisjolin qualifie pour sa part de style horacien plutôt que virgilien19), il observe aussitôt que ce registre apporte une diversité nécessaire au projet : “la variété des nuances20” évitera la monotonie. Il signale encore des “vers faibles”, notamment dans les transitions, une métaphore “hazardée”, le retour “des mêmes expressions”, voire de consonnes qu’aucun effet d’harmonie imitative ne motive ; mais il insiste sur le fait que les réussites dominent : il y tant de “morceaux également séduisans” qu’il ne saurait tous les citer21.

Ce jeu dialectique se poursuivant, il faut surtout retenir des réflexions auxquelles David se livre sur le chant 2 l’idée que l’attention aux techniques modernes et au pouvoir de l’homme sur la nature joue un rôle clé dans le projet de Delille. Après avoir salué l’ouverture du chant, où il retrouve cette fois le style le plus élevé de Virgile ou Racine, le critique explique en effet :

C'est dans ce chant que le nom de Géorgiques est entièrement justifié. L'auteur annonce qu’il ne vient plus répéter aux français les leçons des romains ; mais il donne des préceptes généraux d’agriculture ; il enseigne l’art de corriger les terrains, de fertiliser le sol le plus ingrat, et de diriger les eaux des torrens, des rivieres et des ruisseaux, pour prévenir leurs ravages et pour les faire servir, soit à cette fertilisation des terres, soit au perfectionnement des fabriques auxquelles les eaux donnent le mouvement, soit à la prospérité du commerce par le moyen des canaux. Il invite les cultivateurs à naturaliser les plantes étrangeres, à soigner les animaux, à propager les plus belles races. Enfin, il donne des leçons, non sur les détails de l'agriculture, comme Virgile, mais sur les moyens de la perfectionner22 […].

David loue encore la manière dont Delille s’emploie “à nous inspirer un tendre intérêt pour des êtres inanimés23”. En revanche, il s’attarde sur l’épisode final, peu goûté au reste de l’ensemble de critique, et il se range du côté de Boisjolin, pour qui le poète a manqué ici l’occasion de “faire voir comment un talent antique et classique [aurait pu] traiter en vers français ce qu’on appelle le genre ossianique24”.

Nous segmentons le propos de David pour faciliter le renvoi aux vers cités (nous ne reprenons que les citations les plus brèves, pour ne pas allonger démesurément cette fiche) :

La lettre s'ouvre sur la mention de Buffon, qui joue pour Delille le même rôle qu'Épicure pour l'auteur du De natura rerum :

Si un grand poëte s'emparant des brillantes hypothèses de Buffon sur le systême du monde, et dégageant cette sublime théorie des détails et des controverses qui ne conviennent qu'au philosophe, pour la revêtir du charme des fictions, avait chanté, comme par l'inspiration d'un Dieu, la création de l'univers, un tel poëte aurait pu surpasser Lucrèce , et aurait fait un ouvrage immortel. Delille a conçu cette grande idée ; mais il a senti que la vie entière d'un homme suffirait à peine pour remplir une aussi vaste carrière ; il s'est borné sagement à l'ouvrir à ses successeurs, et à faire les premiers pas pour leur donner l'exemple.
En effet, le systême du Monde et les merveilles de l'histoire naturelle pourraient être le sujet d’un grand poëme. Delille en a fait celui d’un chant de ses Géorgiques françaises25.

On demandera quel rapport il y a entre une science aussi vaste, et le poëme géorgique qui semble n'être consacré qu'à l'agriculture. Je conviens qu'au premier apperçu, ces objets paraissent étrangers l'un à l’autre ; mais si nous consentons à ne point juger l'ouvrage sur le titre, qui peut-être n'est pas exact, je demanderai à mon tour à tous les esprits justes, s'ils n'apperçoivent pas des rapports très-intimes entre l’étude des sciences naturelles et le bonheur d'un sage qui habite la campagne ? Or, rappellons-nous que ce bonheur de l’homme éclairé qui vit aux champs, est l’objet principal du poëme que nous examinons. Voyons si, dès le début de son troisième chant, l'auteur nous ramène à cette idée26.

David insère alors une première citation.
Vers concernés : chant 3, vers 1-24.

Il me semble que le poëte ne pouvait pas lier avec plus d'adresse, à son sujet, un accessoire aussi fécond en descriptions neuves et pompeuses Puisqu'il est bien clair que c'est l'art de jouir des bienfaits de la nature et de ses beautés que notre poëte nous enseigne, il faut con venir que l'étude des sciences naturelles est une de ces jouissances, et qu'il est tout simple que Delille en ait chanté les merveilles et les plaisirs. Que devient alors le reproche fait à son ouvrage de manquer de liaison dans ses parties, et pourquoi rejetter sur le poëme un défaut qui n'est que dans le titre27 ?

Delille, adoptant les conjectures de Buffon sur les révolutions du globe terrestre, en retrace le tableau terrible. Mais le poëte parle trop souvent d'après le naturaliste. Il aurait dû, ce me semble, nous révéler lui-même ces grands mystères, comme par l’inspiration de sa muse. Cette hardiesse convient à la poésie et la caractérise. La timidité d’un adepte, qui n’ose parler qu’après la parole du maître, est le contraire de l’enthousiasme poétique. Aussi l’on remarquera peut-être quelque chose de pénible dans l’exposition que Delille a faite de ces phénomènes. Cependant, il faut admirer le plus grand nombre de ces vers. Partout ils offrent des difficultés vaincues, des expressions pittoresques, et des effets d’harmonie imitative de la plus rare beauté. Voyez comme un seul accident de la nature devient intéressant sous les pinceaux de ce grand maître ; que d’idées il fait naître, que de sentimens il réveille28 !

Le texte donné à lire est le tableau du désastre de Pleurs.
Vers concernés : chant 3, vers 87-102.

David poursuit :

Quelle harmonie dans cette phrase poëtique : Les voûtes tout-à-coup, etc. Remarquez comme elle est prolongée jusqu'au cinquième vers, pour peindre non-seulement par les expressions, mais aussi par le nombre. Elle semble rouler avec elle les débris des monts et des cités ; et que l'hermite est bien placé dans ce site sauvage !
La peinture de l'ouragan mérite également d’être citée.

Vers concernés  : chant 3, vers 122-132.

Cette nouvelle citation donne lieu aux remarques suivantes :

Le poëte n'a-t-il pas donné à ces vers le mouvement et la rapidité du terrible phénomène qu’il avait à peindre ? c'est avec peine que l'on trouve dans ce morceau deux vers dont les oreilles délicates sentiront le défaut d’harmonie ; mais les deux derniers le relèvent par une belle image29.

David poursuit sa collecte en indiquant que “La découverte des villes jadis englouties par les volcans offre un tableau dont l'admirable perfection enchérit sur toutes les beautés”, et il cite le passage sur Pompéi et Herculanum, avant d’ajouter : “Il était impossible d'amener, par un mouvement plus heureux un tableau plus parfait et plus intéressant30 ».

Vers concernés par la citation : chant 3, vers 153-174.

Elle suscite ce rapprochement :

Ces vers rappellent ceux de Virgile : Scilicet et tempus veniet, etc. , que Delille a si bien traduits :

Un jour le laboureur dans ces mêmes sillons
Où dorment les débris de tant de bataillons,
Heurtant avec le soc leur antique dépouille,
Trouvera sous ses pas des dards rongés de rouille ;
Entendra retentir les casques des héros,
Et d'un œil effrayé contemplera leurs os31.

On voit que l'idée de Virgile a fait naître celle de Delille : mais ici l'imitateur est pour le moins l’égal de son modèle, et c'est ainsi que l'homme de génie en imite un autre32.

David sélectionne ensuite plusieurs passages relatifs aux relations entre histoire de la terre et très longue durée.

Notre poëte ne manque pas une seule occasion de chanter sa patrie, les campagnes délicieuses de la Limagne ; il regrette que Buffon n'ait point visité les vestiges des volcans dont on y reconnaît encore les courans et les foyers. C'est après avoir parlé de ces grandes révolutions du, globe, qu'il fait cette belle réflexion :

En voyant du passé ces sublimes images,
Ces grands foyers éteints dans des siècles divers,
Des mers sur des volcans, des volcans sur des mers,
Vers l'antique chaos notre ame est repoussée,
Et des âges sans fin pesent sur la pensée33.

Vers concernés : chant 3, vers 196-200.

Sa philosophie s'éleve bien plus haut encore lorsqu'il voit dans l’histoire d'un grain de sable celle de l'univers. Ce morceau sublime, qui fut publié quelque tems avant le poëme, est déjà gravé dans la mémoire de tous les amateurs des beaux vers. Néanmoins vous me permettrez d'en embellir cette lettre. Ces vers sont comme ceux de Lafontaine, de Boileau, de Racine : on les sait par cœur, et pourtant on aime encore à les relire34.

David reprend donc le passage.
Vers concernés : chant 3, vers 201-220.

Puis il insiste sur la nouveauté des motifs ainsi convoqués :

Le morceau sur la mer est aussi neuf qu'il est brillant. Il est terminé par ces vers où l'on reconnaît encore la pensée philosophique qui caractérise l'histoire du grain de sable.

Peindrai-je ces vieux caps, sur des ondes pendans ;
Ces golfes qu'à leur tour rongent les flots grondans ;
Ces monts ensevelis sous ces voûtes obscures,
Les Alpes d'autrefois et les Alpes futures,
Tandis que ces vallons, ces monts que voit le jour,
Dans les profondes eaux vont rentrer à leur tour ?
Echanges éternels de la terre et de l'onde,
Qui semblent lentement se disputer le monde !
Ainsi l'ancre s'attache où paissaient les troupeaux,
Ainsi roulent des chars où voguaient des vaisseaux,
Et le monde vieilli, par la mer qui voyage,
Dans l'abime des tems s'en va cacher son âge.

Il me semble qu'on n'avait point encore exprimé en vers de semblables idées35.

Vers concernés : chant 3, vers 257-268.

Ces extraits conduisent logiquement David à aborder la question du sublime, tout en proposant de comparer Delille et Fontanes.

Les eaux minérales pouvaient peut-être inspirer au poëte des pensées plus profondes, et offrir des images plus intéressantes. Il passe à la peinture des hautes montagnes, et c'est ici qu'il redevient sublime.

Salut, pompeux Jura ! terrible Montanvert !
De neiges, de glaçons entassemens énormes ;
Du temple des frimats colonnades informes ;
Prismes eblouissans , dont les pans azurés,
Défiant le soleil dont ils sont colorés,
Peignent de pourpre et d'or leur éclatante masse ;
Tandis que triomphant sur son trône de glace,
L'hiver s'enorgueillit de voir l'astre du jour
Embellir son palais et décorer sa cour !
Non, jamais, au milieu de ces grands phénomenes,
De ces tableaux touchans, de ces terribles scenes,
L'imagination ne laisse dans ces lieux
Ou languir la pensée ou reposer les yeux.

Admirons avec quel art le poëte a su animer ce cite [sic] imposant, en y plaçant l’hiver sur son trône de glaces.

Vers concernés : chant 3, vers 342-354.

Dans son poëme du verger, Fontanes a traité le même sujet. Je rapprocherai son tableau de celui de Delille, comme on a placé dans notre muséum deux tableaux semblables36, l'un du Dominiquin et l'autre du Carache, en laissant aux connaisseurs le soin de décider de la préférence entre ces deux grands peintres :

J'admire la nature en ses sublimes jeux ;
Mais si je veux jouir de ses grandes images,
Je m'écarte, je cours au fond des lieux sauvages.
Alpes, et vous, Jura, je reviens vous chercher !
Sapins du Montanvert puissiez-vous me cacher !
Dans cet antre azuré que la glace environne,
Qu'entends-je ! l'Arveron bondit, tombe et bouillonne,
Rejaillit et retombe, et menace à jamais
Ceux qui tentent l'abord de ces âpres sommets.
Plus haut l'aigle a son nid, l’éclair luit, les vents grondent,
Les tonnerres lointains sourdement se répondent.
L'orgueil de ces grands monts, leurs immenses contours,
Cent siecles qu'ils ont vu passer comme des jours,
De l'homme humilié terrassent l'impuissance ;
C'est là qu'il rêve, adore, ou frémit en silence.

Les deux poëtes passent également, par une opposition savante, de ces tableaux terribles à la peinture des vallons , des vergers et des plus frais paysages. Cependant Delille, avant de produire cet heureux contraste, a dessiné encore un tableau sombre, effrayant et d'une exécution admirable ; c'est celui des avalanches37.

David cite donc ce passage, dont il isole encore ensuite deux alexandrins, pour mieux les souligner :

Quelle richesse d’expression dans ces vers !

Des hivers entassés l’épouvantable poids.
Et sous le vent lointain de ces alpes qui tombent.

On ne sait ce qu'on doit le plus admirer, ou de la beauté de ces métaphores ou de l'harmonie des vers, ou du grand sens de la comparaison qui termine38.

Vers concernés : chant 3, vers 355-376.

Tout comme il s’était attaché à justifier le dialogue avec Buffon, David défend la logique du passage à l’herborisation, puis au cabinet, mais il ne cite désormais plus aucun vers.

La description des paysages amene naturellement l'idée de la botanique, et le goût de cette science celui des autres parties de l'histoire naturelle, et des collections de plantes, de minéraux , d'animaux et d'insectes. C'est ici que Ie poëte , en donnant des conseils sur la formation d'un cabinet d'histoire naturelle, fait des descriptions très-savantes de tous ces objets. J'y admire sur-tout avec quel art il a su vaincre des difficultés prodigieuses dans ces descriptions qui, par leur nature ont le défaut de ressembler un peu trop à des nomenclatures. Mais ces détails mêmes sont remplis de beautés, et, comme on l'a très-judicieusement observé, il n'est presque pas un seul de ces vers qui ne soit une conquête pour la versification française39.

De façon prévisible, David reste perplexe devant ce nouveau retour au registre de l’épître légère.

Delille a terminé ce chant dont le sujet est si magnifique, par des vers sur sa chatte ; ces vers sont charmans, il est vrai, mais ne seraient-ils pas mieux placés dans une épître badine qu'à la fin d'un riche tableau des révolutions du globe et des trois regnes de la nature40.

David retranscrit, en guise de conclusion, “l'opinion de l'homme de goût” (Boisgelin ?) sur le chant 3. On peut alors mesurer que certaines de ses remarques ont tenté de répondre par avance à ces jugements, ou les ont préparés.

“Dans le troisieme chant, dont le sujet seul serait la matiere d'un grand poëme, j'ai été et je suis encore frappé d’un vice secret, couvert par beaucoup de souplesse dans les vers, et par de l'éclat dans l'expression, une nomenclature trop suivie et trop uniforme des productions de la nature. J'ose encore vous avouer que je regrette de n'y pas trouver un épisode d'un grand genre, que mon imagination, toute pauvre qu'elle est, entrevoit vaguement, soit près des volcans, soit près des mers, soit près des eaux thermales, soit dans les terribles montagnes, soit sur-tout près des plantes, objets décrits par le poëte, peut-être avec un peu de monotonie. Je ne puis regarder le morceau d'un cabinet d'histoire naturelle comme un épisode. J'y vois un moyen heureux pour le poëte d’éluder les grandes, mais bien séduisantes difficultés du sujet de ce chant. C'est la miniature d'un colosse. Je ne trouve point l'herborisation traitée avec tout le charme que l'imagination pressent et devine encore. Les eaux thermales pouvaient être mieux décrites, et sans renoncer aux vers piquans sur les malades, la poësie pouvait retremper ses pinceaux dans ces eaux-là, et nous reproduire savamment ces secrets travaux et ces combinaisons merveilleuses de la nature. Les eaux thermales sont très-poétiques, et méritaient de l'être davantage en vers. Dans l'épitre de Colardeau à M. Duhamel, on trouve des vers charmans sur le même sujet, et qui ne le cedent point à ceux de Delille. On s'apperçoit un peu dans ce chant que le poëte ne compose ses vers qu'à l'aide des voyages et des écrits d'histoire naturelle. Il s'en sert avec facilité et avec précision, il est vrai, ce qui n'était pas aisé, mais il m'a paru manquer d'élan, d'inspiration, d'une muse enfin. “Il y a toutefois dans ce chant deux très-beaux passages, celui du marbre qui fut un roc : c'est à un morceau d'un genre neuf ; et celui sur la mer qui, sans être également original, est un exemple de ce que le poëte aurait pu faire, sans offrir la moindre trace d'aridité ou de déclamation. Il a craint l'un ou l'autre de ces défauts, et il a été moins instructif, moins intéressant qu'il eût pu l'être, dans le chant qui semblait devoir le plus conduire son beau talent à ce double effet. Je ne veux pas oublier le morceau sur les fouilles d'une ville engloutie, dont le mouvement est une imitation très-naturelle et très-belle du morceau des Géorgiques de Virgile sur les débris des ossemens romains dans les champs de Philippes. Mais je suis presque irrité que ce chant si grave par le sujet et même si imposant tel q’ il est traité, finisse par des vers, il est vrai très-jolis, sur la chatte du poëte. Delille a tant d'art que cela ne paraît point d'abord une disparate  ; mais je crois n'être pas le seul à regretter que ce chant ne soit pas terminé en quelque sorte par un hymne à la Nature ou à son auteur41.”

L’insertion permet à David d’entamer un dialogue contradictoire :

Cette critique judicieuse où l'on trouve des remarques si fines et des apperçus si nouveaux et si intéressans, me parait quelquefois trop sévere, surtout depuis que j'ai analysé le troisieme chant des Géorgiques françaises. L'auteur reproche à Delille d’avoir décrit les grands phénomenes de la nature avec un peu de monotonie. Je ne suis point de son avis : il a parlé des plantes avec grace, des eaux thermales en vers piquans, des mers, des volcans, des montagnes en vers sublimes ; et dans la peinture de ces divers objets, il a su employer les couleurs variées et les effets d’harmonie imitative qui les caractérisent. On peut critiquer, sans doute, quelques-uns de ces morceaux ; mais l'ensemble ne peut être accusé de monotonie. S’il y en a dans ce chant, c'est à la fin, dans les nomenclatures : sur ce point nous sommes d'accord. Je suis étonné que mon judicieux ami ne compte que trois morceaux très-beaux dans ce chant. J’en ai cité sept qui me paraissent tels, et pourtant je n'ai point transcrit la description des insectes qui finit par ce vers sublime :

Dont un seul prouve un Dieu, dont un seul vaut un Monde.

Enfin, il reproche à Delille d'avoir été peu instructif et peu intéressant. Je conviens qu'il pouvait l'être davantage ; mais dans la nouvelle production dont nous nous occupons, le poëte s’est montré grand philosophe, et il est peu de ses vers qui ne jetent dans les esprits le germe fécond de pensées fortes et de réflexions profondes42.

Vers concerné : chant 3, vers 576.

Après avoir examiné le chant 4, David revient dans sa dernière lettre sur les reproches essuyés par le plan de l’œuvre, et il répète l’argument dominant de son analyse :

On reproche à Delille d'avoir mal conçu le sujet de son nouveau poëme, et d'avoir seulement peint le grand propriétaire, en annonçant l'Homme des Champs. Il est peut-être facile de prouver que la conception de l'ouvrage est bonne, et que tout le défaut est dans le titre.
Delille, après avoir traduit les Géorgiques de Virgile, devait-il recommencer à chanter les simples travaux de l'agriculture, et la vie paisible du cultivateur ? Non sans doute, et il n'est pas un de ses critiques qui ne se fût élevé plus fortement encore, et avec bien plus de raison, contre cette espece de redondance fastidieuse ; ou plutôt on n'aurait pas même lû [sic] son ouvrage. Au lieu donc d'imiter servilement le poëte latin, et de se copier lui-même, Delille est parti du point où Virgile s'est arrêté ; et s'ouvrant une carriere nouvelle, il a chanté le bonheur dont l'homme instruit et sensible peut jouir à la campagne. Cette idée est aussi grande qu'elle est utile, il faut en convenir ; et si les critiques les plus prévenus, veulent se donner la peine de suivre avec moi la marche de l'ouvrage, ils verront que l’objet en est parfaitement rempli.
Il faut d'abord s'entendre et se fixer sur un point essentiel, c'est que, dans ce poëme, l’homme des champs n'est pas le simple laboureur, mais bien le sage, tel que Cicéron dans les bois de Tusculum, ou tel que d'Aguesseau dans sa retraite de Fresnes. Ces exemples me sont offerts par Delille lui-même43 ; mais j'en trouve un qui peut être rend encore mieux sa pensée : c'est Helvétius dans sa campagne, Helvétius bienfesant, philosophe et poëte ; tel est, ce me semble, l'homme des champs de Delille.
Remarquez maintenant avec quel soin, avec quelle adresse l'auteur nous ramene sans cesse à son véritable sujet : l'art d'être heureux aux champs.
La contemplation des beautés de la nature, les plaisirs variés qu'offrent les différentes saisons, les exercices salutaires, la culture des arts, les douceurs de la vie champêtre et de l'amitié, les délices de la bienfesance et le bonheur de tout ce qui entoure l'homme généreux qui exerce cette vertu ;
Les travaux de l'agriculture, et ses merveilles, le plaisir d'augmenter les dons de la nature par le perfectionnement de ce grand art […] et de terminer , selon l'expression du poëte, l’œuvre de la création ;
L'attrait puissant qui nous porte à étudier la nature dans ses moindres productions comme dans ses plus grands phénomenes, étude qui convient si bien au calme de la campagne et dont les résultats sont si satisfesans pour la raison et même pour l'orgueil de l'homme ; Enfin, le charme inexprimable des créations poétiques […]. Tels sont, il faut en convenir, les élémens du bonheur pour l'homme instruit qui vit à la campagne. En vous les mettant sous les yeux, je vous ai donné l'analyse succincte du poëme de Delille, et je crois avoir démontré qu'il existe une liaison intime entre les quatre chants dont il est composé44.

Puis David entame un dialogue avec les critiques pour qui “les détails du troisième chant serait mieux placés dans un poëme sur l’histoire naturelle45”, en les renvoyant à sa quatrième lettre. Il refuse de considérer que l’étude scientifique rende ses adeptes insensibles aux charmes de la nature. Et il demande si La Harpe, qui jugeait Delille incapable de “sublime”, maintiendra ce jugement en lisant “la description du Montanvert [ou] celle des Avalanches46

David termine cette longue correspondance par des vers qui la résument, tout en insistant sur les hardiesses lexicales de Delille, in fine peint comme un chef d’école. Certains passages du chant 3 y sont encore rappelés :

Permettez-moi de finir cette lettre par quelques vers dont l’objet est de de célébrer l'auteur des Georgiques françaises et les écrivains qui, marchant sur ses traces, soutiendront avec lui l'honneur de la poësie française dans le genre didactique.

Nul n'avait su cueillir la palme géorgique,
Delille vint : bientôt sous son pinceau magique,
Du chantre d'Aristée empruntant les couleurs,
Il fait naître à la fois les moissons et les fleurs.
Puis, d'une main savante ornant nos paysages,
Il trace de l'Eden les riantes images.
Enfin, plus douce encor, sa ravissante voix
Rappellant les mortels sous de rustiques toîts,
Y chante les beaux arts, les vertus leurs compagnes,
Et le bonheur fixé dans la paix des campagnes.
Imitateur, mais libre, et même original,
Emule de Virgile et souvent son égal,
Il sut, par les accords de sa lyre divine,
Donner au vers français l'élégance latine.
Par lui les noms proscrits de mille objets divers,
Sans manquer de noblesse enrichirent ses vers.
Si d'un coursier fougueux lancé dans la carriere,
Il chante les amours ou peint l'ardeur guerriere,
De l'animal superbe un vers impetueux
Semble avoir la vîtesse et respirer les feux.
Un torrent se perd-il dans des grottes profondes ?
Son vers roule, bondit, et tombe avec les ondes.
Cette voix qui d'un Dieu fait tonner le courroux,
Sait prendre pour l'amour le rithme le plus doux.
S'il peint le cours pompeux de l'immense amazone,
Ou les tristes frimats dont l'hiver se couronne ;
Il est toujours sublime, il unit sans efforts
L'image et la pensée aux plus heureux accords.
Dans un seul grain de sable, ingénieux emblême,
De ce Monde éternel il montre le systême.
Tout s'anime en ses vers. Ce cygne harmonieux
Donnant un nouveau charme au langage des Dieux,
D'un goût, timide encor, brava les vains scrupules.
Il vécut sans rivaux, mais non pas sans émules :
Boisjoslin et Fontane, instruits par ses leçons,
Du luth Virgilien tirant de nouveaux sons,
Et mariant ensemble et la Force et les Graces,
Rivaux sans jalousie, ont marché sur ses traces.
Aux astres, aux vergers, aux agrestes tombeaux
Fontane tour à tour consacra ses pinceaux47 ;
Et bientôt à sa voix, plus grands que dans l'histoire,
La Grèce et ses héros renaîtront à la gloire48.
Toi, disciple de Pope, ô ! chantre de Windsor,
Brillant peintre des fleurs, prends un nouvel essor ;
Minerve et Calliope ont tressé ta couronne49 ;
Il faut la meriter, Apollon te l'ordonne.
Fontane , Boisjoslin, noms chers au Dieu des arts,
Ingénieux Castel50, et toi, jeune Esmenarts51,
Donnez un nouveau lustre à notre poësie,
Et de Delille absent consolez la patrie52.


Auteur de la page — Hugues Marchal 2019/03/10 22:43


1 Gazette nationale ou le moniteur universel, vol. XXIII :
- lettre 1 : 12 fructidor an VIII (31 août 1800), p. 1379-1380 ;
- lettre 2 : 15 fructidor (2 septembre), p. 1391-1392 ;
- lettre 3 : 22 fructidor (9 septembre), p. 1423-1424 ;
- lettre 4 : 30 fructidor (17 septembre), p. 1454-1455 ;
- lettre 5 : 10 vendémiaire an IX (2 octobre), p. 33-34 (la pagination redémarre en raison du passage à la nouvelle année révolutionnaire) ;
- lettre 6 : 17 vendémiaire (9 octobre), p. 62-64.
2 Id., p. 64
3 J. Delille, Les Jardins, ou l’art d’embellir les paysages […]. Nouvelle édition, revue, révisée et considérablement augmentée, Londres, impr. de Ph. Le Boussonier, 1801, p. xxii.
4 Gazette nationale ou le moniteur universel, vol. XXIII, p. 1379.
5 Id., p. 1424.
6 Id., p. 34.
7 Id., p. 1423.
8 Voir Paris pendant l’année 1800, n° CCXII, 30 septembre 1800, p. 295. – La confusion s'explique par le fait que la lettre finale, portant la signature de David, n'avait pas encore paru.
9 Gazette nationale ou le moniteur universel, vol. XXIII, p. 1379.
10 Ibid.
11 Ibid.
12 Ibid.
13 Id., p. 1380.
14 Ibid.
15 Ibid.
16 Id., p. 1391.
17 Ibid.
18 Ibid.
19 Id., p. 1423.
20 Id., p. 1391.
21 Id., p. 1391-1392.
22 Id., p. 1423.
23 Ibid.
24 Id., p. 1422.
25 Id., p. 1454.
26 Ibid.
27 Ibid.
28 Ibid.
29 Ibid.
30 Ibid.
31 David cite ici la traduction des Géorgiques de Virgile par Delille.
32 Ibid.
33 Ibid.
34 Ibid.
35 Ibid.
36 NDA : « La communion de Saint-Jérôme.”
37 Ibid.
38 Id., p. 1455.
39 Ibid. David reprend la formule employée par Fontanes dans le Mercure de France.
40 Ibid.
41 Ibid.
42 Ibid.
43 Ils figurent dans le chant 1.
44 Id., p. 62-63.
45 Id., p. 63.
46 Id., p. 64.
47 NDA : “Le citoyen Fontane a fait un poème sur l'astronomie ; un autre intitulé : le Verger ; un troisieme, intitulé : le Jour des morts dans une campagne. Il a traduit aussi l'Essai sur l'homme, de Pope.”
48 NDA : “Il fait un poème sur la Grèce.”
49 NDA : “Allusion à un grand poème dont s'occupe le citoyen Boisjoslin.”
50 NDA : “Auteur du Poëme des Plantes.”
51 NDA : “Auteur d'un poëme sur la navigation , dont il a déjà publié quelques fragmens. ”
52 Ibid.