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Victor Tissot, Les Contrées mystérieuses et les peuples inconnus

À une époque où il est désormais possible de faire le tour du monde en 80 jours et en tout confort, Victor Tissot propose à ses lecteurs une voyage dans les terres encore inexplorées de la planète. Le livre parcourt tout d’abord les régions arctiques, avant de s’intéresser aux peuples indigènes d’Amérique du Nord, d’Océanie, d’Asie et d’Afrique.

De distance en distance s’élèvent, le long des côtes, les glaciers immenses, véritables remparts de cristal, dominant de plus de cent mètres le niveau des eaux et miroitant aux dernières lueurs du jour d’été:

      De neiges, de glaçons entassements énormes,
     Du temple des frimats colonnades informes,
     Prismes éblouissants, dont les pans azurés,
     Défiant le soleil dont ils sont colorés,
     Teignent de pourpre et d'or leurs éclatantes masses;
     Tandis que triomphant sur son trône de glaces,
     L'hiver s'enorgueillit de voir l'astre du jour
     Embellir son palais et décorer sa cour (Delille) !1

La citation apparaît dans un passage descriptif. L'auteur dresse, à grand renfort de métaphores architecturales ou puisant dans le vocabulaire du fantastique, le portrait des icebergs qu'il rencontre. Les vers de Delille ne formulent que différemment une idée exprimée une page plus loin:

L’hiver est précoce dans ces régions mortes. Il a hâte de prendre possession de l’empire où il règne en maître absolu.2

Ainsi, leur disposition dans la page ainsi que leur compacité leur confèrent un rôle qui se rapproche de celui d'une vignette illustrative.

Vers concernés : chant 3, vers 343-350

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Auteur de la page — Sophie Christe 2017/10/20 15:46


1 Victor Tissot, Les Contrées mystérieuses et les peuples inconnus, Paris, Firmin-Didot, 1884, p.18.
2 Ibid, p.18.