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Victor Tissot, Les Contrées mystérieuses et les peuples inconnus

Claude François de Méneval présente le récit de l’excursion de l’impératrice sous forme de prosimètre. Mise à part une citation introductive de L’Homme des champs de Jacques Delille, les poésies sont de sa propre plume. Il décrit son voyage dans les montagnes, ne s’attardant pas sur des détails géologiques ou naturelles mais, en tant que mémorialiste, sur les actions de l’impératrice et de son entourage ainsi que sur l’exacte route qui est parcourue et sur les impressions provoquées par la nature.

C'est ici que commence l'Odyssée dont j'entreprends de raconter les vicissitudes, en prose mélée de vers, à l'imitation de Chapelle et de Bachaumont, génies faciles auxquels je voudrais pouvoir emprunter, avec la forme de leur charmant voyage, quelques-unes de leur heureuses inspirations1.

De distance en distance s’élèvent, le long des côtes, les glaciers immenses, véritables remparts de cristal, dominant de plus de cent mètres le niveau des eaux et miroitant aux dernières lueurs du jour d’été:
      De neiges, de glaçons entassements énormes,
Du temple des frimats colonnades informes,
Prismes éblouissants, dont les pans azurés,
Défiant le soleil dont ils sont colorés,
Teignent de pourpre et d'or leurs éclatantes masses;
Tandis que triomphant sur son trône de glaces,
L'hiver s'enorgueillit de voir l'astre du jour
Embellir son palais et décorer sa cour. (Georgiques françaises, chaut troisième)2.

Vers concernés : chant 3, vers 343-350

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Auteur de la page — Sophie Christe 2017/10/20 15:46


1 Cf. Claude François de Méneval, Récit d'une excursion de l'impératrice Marie-Louise aux glaciers de Savoie en juillet 1814, Paris 1847, p.19.
2 Victor Tissot, Les Contrées mystérieuses et les peuples inconnus, Paris, Firmin-Didot, 1884, p.18.