Répertoire de la littérature ancienne et moderne
Présentation de l’œuvre
En trente-et-un tomes, le Répertoire de la littérature ancienne et moderne (1824-1825, supplément en 1827) constitue un recueil de notices sur des auteurs ou des notions littéraires publiées par ordre alphabétique. Parue chez le libraire Castel de Courval, cette encyclopédie de la littérature compile des ouvrages antérieurs, Le Lycée de Jean-François de La Harpe et les Éléments de littérature de Jean-François Marmontel, et leur adjoint des notices originales préparées par différents contributeurs. L'ouvrage s'adresse aux “gens du monde”, aux “étrangers” et à la “jeunesse studieuse1”.
Renouveler les travaux de Marmontel et de La Harpe implique de prendre en compte des auteurs plus récents : “Nous avons également mis à contribution les écrits des littérateurs les plus célèbres de notre âge, qui sont ainsi devenus comme des collaborateurs de notre ouvrage2.” Delille compte parmi eux.
Citations
Le poète fait l'objet d'une notice biographique originale de plus de cent pages, signée par Pierre Duviquet, un des collaborateurs du Répertoire. Après la partie proprement biographique, le rédacteur développe ses jugements sur les différents poèmes et traductions de Delille. L'Homme des champs, regardé par Duviquet comme supérieur aux Jardins, est présenté chant par chant. Toutefois, le troisième chant n'est cité que brièvement :
Je ne puis que recommander rapidement à l'attention, dans le même chant [le chant 2], la description du canal du Languedoc, dans le troisième celle de l'avalanche des Alpes, celle de l'herborisation par les élèves de Jussieu, sur-tout celle de l'organisation des insectes, dont je ne puis me défendre de rappeler les derniers vers :
Montrez-moi ces fuseaux, ces tarières, ces dards,
Armes de vos combats, instruments de vos arts,
Et les filets prudents de ces longues antennes
Qui sondent devant vous les routes incertaines.
Que j'observe de près ces clairons, ces tambours,
Signal de vos fureurs, signal de vos amours,
Qui guidaient vos héros dans les champs de la gloire,
Et sonnaient le danger, la charge et la victoire ;
Enfin tous ces ressorts, organes merveilleux,
Qui confondent des arts le savoir orgueilleux,
Chefs-d'oeuvre d'une main en merveilles fécondes,
Dont un seul prouve un Dieu, dont un seul vaut un monde3.
Vers concernés : chant 3, vers 565-576
Comme le suggère ici Duviquet, L'Homme des champs reste en 1825 une œuvre dont on peut recommander, sinon l'ensemble, du moins un choix d'extraits impérissables. Le Répertoire donne d'ailleurs des morceaux choisis après les notices des grands auteurs. Parmi les extraits retenus chez Delille, on trouve dans son intégralité le célèbre fragment sur l'herborisation4.
Vers concernés : chant 3, vers 410-464
Liens externes
Accès à la numérisation du texte (volumes cités, Google Books)
Auteur de la page — Timothée Léchot 2019/06/19 16:53
Relecture — Morgane Tironi 2022/08/17 12:26