Compte rendu du "Rural Philosopher" (The Critical Review)
Présentation du texte
En septembre 1801, la traduction anglaise de L'Homme des champs fait l'objet d'un compte rendu mitigé dans la Critical review1. Le propos est général et ne porte pas spécifiquement sur le chant 3.
Citations
Le mensuel ayant déjà proposé en avril 1801 une analyse du texte original, l'auteur anonyme du compte rendu indique qu'il se contentera d'annoncer “the present version of this elegant poem, and offer a few specimens, by which the merit of the translator may be appreciated2”.
Il critique le changement de titre, que Maunde justifie en expliquant que la traduction littérale par “man of the fields” lui aurait semblé dure et désuète : “The alteration […] strikes us as improper : the literal version of the title has neither more stiffness nor quaintness than the original, and the appellation of Rural Philosopher does not convey an adequate idea of the subject3”. Puis il loue le résultat général, non sans adresser une pique à Delille. Si la traduction, fort exacte, peut sembler manquer de force et d'esprit, c'est que ce défaut se trouve dans le texte français :
The translation of the poem, however, is, upon the whole, happily executed : it adheres with sufficient fidelity to its text, and generally evinces an equal degree of ease. The abbe, as we have formerly observed, is rather a graceful than a forcible writer ; and if the version before us be deficient in spirit, it is a defect which, for the most part, may be chargeable upon the original4.
Le critique n'en relève pas moins de nombreux défauts dans le texte de Maunde. Plutôt que de réclamer de l'indulgence pour sa traduction des passages que Delille avait lui-même imités de l'anglais, Maunde aurait dû restituer les vers initiaux. Ainsi, tel passage qui constitue “a direct translation from the Deserted Village [de Goldsmith], and was meant to be so, […] should have been rendered in the express words of the original author, marked, if Mr. Maunde had so chosen it, with inverted commas5. Certaines équivalences sont fausses, comme lorsque Maunde rend “cerveau seul” par “pour brain” dans les vers ”[on] ne peut concevoir / Que dans un cerveau seul loge tant de savoir6“. Enfin, plusieurs expressions dont la syntaxe est jugée douteuse conduisent à regretter : “This indeed is not the only unclassical phraseology that has occurred to our notice ; and Mr. Maunde, who, we apprehend, is a young man as well as a young poet, would have acted wisely had he submitted his production, prior to its publication, to the correcting hand of some literary friend7”.
Le critique conclut néanmoins sur son souhait de voir paraître rapidement une nouvelle édition intégrant ses remarques et il termine son article par une longue citation de vers décrivant un paysage exotique et rappelant, selon lui, “the exquisite finger of Thomson8”.