Louis-Nicolas Bescherelle, Dictionnaire national ou dictionnaire universel de la langue française
Voir la synthèse thématique sur les Usages lexicographiques.
Présentation de l’œuvre
Le Dictionnaire national (1845-1847) a l'ambition de rivaliser, par sa qualité et son exhaustivité, avec les grands dictionnaires qui existent déjà en Angleterre, en Allemagne et en Italie. Il s'agit donc d'illustrer la nation, mais aussi de renouveler la lexicographie française : “Presque tous les Dictionnaires, comme on sait, se répètent les uns les autres, sans avoir aucun égard à la différence des temps, aux progrès des sciences, des arts, à la mobilité des choses humaines […]1”.
Malgré ce parti pris, Louis-Nicolas Bescherelle continue de puiser dans les dictionnaires antérieurs. Les citations qu'il propose du troisième chant de L'Homme des champs ont été publiées, telles quelles, dans Le Gradus français (1822) de Louis Carpentier. Ces reprises suggèrent que, si Delille conserve au milieu du XIXe siècle une place importante chez les lexicographes français, ceux-ci ne relisent pas nécessairement ses poèmes. C'est donc une réception “de seconde main” qui caractérise le Dictionnaire national à l'égard de Delille. Pour cette raison, nous nous contentons de répertorier ci-dessous les citations trouvées dans le premier des deux volumes parus.
Citation 1
Au mot ACCENT. s. m., Bescherelle souligne un usage poétique. On trouve le même exemple dans le Gradus de Carpentier.
Poet. Il [le mot accent] se dit du bruit que rend un instrument. Du luth harmonieux les séduisants accents. (Delille.)
Les hurlements affreux et les cris menaçants
De sa lyre assourdie étouffent les accents.
(De Saint-Ange.)
Ce ne sont point ici de ces guerres barbares,
Où les accents du cor et le bruit des fanfares
Epouvantaient au loin les hôtes des forêts.
(Delille2.)
Vers concernés : chant 3, vers 411-413
Citation 2
Au mot ASSOUPI, IE, Bescherelle signale un usage figuré. On trouve également cette citation dans le Gradus.
Fig. Le germe d'une maladie ou d'une douleur plus légère peut rester quelquefois assoupi par une douleur plus forte. (Richerand.) […] Là grondait un volcan, ses feux sont assoupis. (Delille3.)
Vers concerné : chant 3, vers 145
Citation 3
Au mot BALAYER, v. a., les citations de Castel et de Delille4 sont exactement reprises du Gradus.
Vers concernés : chant 3, vers 122 et 125-126
Citation 4
Comme Carpentier dans le Gradus, Bescherelle cite Delille et Michaud pour signaler la fréquence du mot BRUYÈRE. s. f. dans la poésie pastorale.
Cette plante figure souvent dans la poésie pastorale. La ronce, la bruyère et la mousse sauvage. (Delille.) L'or brillant du genêt couvre l'humble bruyère. (Michaud5.)
Vers concerné : chant 3, vers 39
Citation 5
Au mot CITÉ. s. f., Bescherelle puise dans le Gradus la plupart de ses citations, dont deux de Delille et une de Racine6.
Vers concernés : chant 3, vers 369-370
Citation 6
Au mot DISCIPLE. s. m., Bescherelle reproduit la citation du Gradus7.
Vers concernés : chant 3, vers 419-420
Citation 7
De même, Bescherelle reproduit la même citation de L'Homme des champs que le Gradus au mot ÉCUMANT, ANTE, adj8.
Vers concerné : chant 3, vers 335
Citation 8
Bescherelle continue de suivre le Gradus au mot FOURRURE. s. f9.
Vers concernés : chant 3, vers 639-640
Lien externe
Accès à la numérisation du texte
- Édition originale, Google Books : t. 1 (1845).
Auteur de la page — Timothée Léchot 2017/10/14 15:25
Relecture — Morgane Tironi 2022/08/07 11:21