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"Der Landmann von K.L.M. Müller" (Neue allgemeine deutsche Bibliothek)

En cours de rédaction.

L'article, publié en 1802, focalise principalement sur les vers traduits par Müller, mais dans l'introduction de la recension, le critique n'échappe pas de juger également l'original. Ainsi, il met en avant la grande beauté ainsi que le génie de la langue et du rhythme. Par contre, il avoue aussi que l'œuvre fait preuve de défauts1.

Pour que les lecteurs puissent juger eux-mêmes, le critique présente des extraits de l'original ainsi que la traduction de Müller. Le fait de croire les lecteurs allemands capables de comparer les deux extraits - français et allemand - illustre que les lecteurs allemands maîtrisent en majeure partie le français, qui compte à ce moment-là encore en tant que langue de culture véhiculaire.

Dans le commentaire, il n'y pas d'extrait du troisième chant, par contre, l'auteur choisit de montrer aux lecteurs le début du deuxième chant.

Au début de la recension, le critique admet que Müller avait compris l'original pour la plupart des passages2. Mais ce constat indique que le critique n'apprécie pas vraiment le travail de Müller. Avant tout, il reproche au traducteur de Delille d'avoir opté pour une versification sans rimes qui va de paire avec une perte de la tonalité si recherchée par Delille:

Wir sind der Meinung, dass eine Nachbildung eines mit so seltener Vortrefflichkeit versificirten[sic] Werks, ganz unerläβlich auch in gereimten Versen hätte geliefert werden sollen. Hr. Müller hat sich, durch die Wahl reimfreyer Verse die Sache freylich sehr erleichtert; allein, nach unserm Gefühle, sind dadurch auch viele, groβe und erheblich Schönheiten des Originals ganz verloren gegangen; und das um so mehr, da die Verse des Uebersetzers nicht zu den wohlklingendsten gehören3.

Le critique s'étonne encore plus du choix de Müller d'avoir traduit des vers versifiés qu'à la fin de chaque chant:

Unbegreiflich ist es uns, warum sich in dem deutschen Gedichte jeder Gesang mit gereimten Versen schliesst4.

Dans l'extrait suivant, le doigt est mis sur plusieurs défauts de la traduction qui n'arrive pas à reproduire les qualités de l'original. Ainsi, la diction n'est pas harmonieuse et la traduction trop à la lettre mène à une perte de signification de l'original dans les vers traduits5:

Jeder Kenner beyder Sprachen wird auf den ersten Blick sehen, wie unendlich weit die deutsche Nachbildung hinter dem Originale zurück bleibt. Wie ist die schöne kräftige Diktion verwässert! Wie unharmonisch sind die volltönendsten Verse geworden! - Wir bedauern einen jeden, der auf den hohen Genuβ, welchen Delille jedem Freunde des Schönen in so überströmender Fülle gewährt, Versuch leisten, und sich der Müllerschen [faden] Speise abfinden lassen muss. So hart es klingt, so wahr ist es doch, daβ einige Stellen in dem vorstehenden Abschnitte wahrhaft schülermäβig übertragen worden sind6.

L'article clôture en avouant d'une part que la traduction de l'œuvre de Delille pose de nombreuses difficultés. D'autre part, le souhait de Müller au début de la traduction et dans la forme des vers rimés ne s'est pas du tout avéré: “O möchten, wie Delille's Tön' erklingen / So süss auch mein' in deutsche Herzen dringen!”7.


Auteur de la page — Franziska Blaser 2017/05/31 10:19


1 “Der Landmann. Ein Gedicht in vier Gesängen nach Delille von K.L.M. Müller”, Neue allgemeine deutsche Bibliothek, Band 71, 2. Stück, 6. Heft, Berlin und Stettin, 1802, p.\ 347.
2 Id., p.\ 347.
3 Id., p.\ 348. Nous traduisons ici et dans tous les extraits suivants: “Notre avis est que la traduction d'une œuvre versifiée d'une excellence aussi rare aurait dû être fourni également en vers rimés. M. Müller s'est facilité la tâche par son choix de vers sans rimes; seulement, selon notre sentiment, beaucoup de perles de l'original ont disparu; et ceci d'autant plus que les vers du traducteurs ne sont pas harmonieux”.
4 Id., p.\ 348. “Pour nous, il est incompréhensible pourquoi chaque chant se termine avec un vers rimé dans le poème en allemand”.
5 Dans l'article, il se trouve une brève analyse des vers de Delille et de la traduction de Müller.
6 Id., p.\ 350. “Il est évident pour chaque connaisseur des deux langues que la traduction allemande n'est pas du tout égale à l'original. Combien la belle et forte diction est délayée! Les vers timbrés sont devenus inharmonieux! - Nous regrettons chacun qui aimerait savourer les beautés offertes par Delille et qui doit se contenter avec le repas fade proposé par Müller. Même si ces mots sont durs, il est d'autant plus vrai que plusieurs passages ont été traduits de façon scolaire”.
7 Ibid. “O aimeraient retentir mes vers comme ceux de Delille / Que les miens perceront aussi doucement les cœurs allemands”.