Ce recueil de poèmes de Joseph Boulmier paraît en 1857.
La suite “Éternellement jeune, éternellement belle”, qui semble avoir été employée pour la première fois par Delille dans L'Homme des champs, est fréquente dans les textes ultérieurs. Mais dans la plupart des cas, elle paraît trop banale pour être traitée comme une citation de l'alexandrin correspondant. Il n'en va pas de même lorsque cette suite rime, comme chez Delille, avec le mot Cybèle, car la faible probabilité d'une telle co-occurrence incite alors à traiter le syntagme, sinon comme un reprise consciente, du moins comme une réminiscence du vers du chant 3.
C'est le cas dans un texte de Boulmier, “Le poète”, que ce dernier présente pourtant comme un hommage aux Lettres d'un voyageur de George Sand1 (nous soulignons les termes identiques) :
Dès que ses faibles yeux s'ouvrent à la lumière,
Dès qu'il a pu franchir le seuil de sa chaumière,
Il cherche, il veut avoir de quoi calmer un jour
L'inextinguible soif de son immense amour.
A ses premiers regards s'offre comme une reine,
Avec sa grâce auguste et sa beauté sereine,
Sa couronne de fleurs, son sourire vermeil,
Et son manteau royal d'azur et de soleil,
La nature… l'antique et féconde Cybèle,
Eternellement jeune, éternellement belle ;
Et devant la déesse ému comme un amant,
Il chante transporté d'un saint ravissement2.
Vers concerné : chant 3, vers 456
La même co-occurrence, à la rime, apparaît un an plus tôt dans un poème de Ducondut.
Auteur de la page — Hugues Marchal 2019/06/11 16:07
Relecture — Morgane Tironi 2022/08/17 21:47