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Le 1/^er^/ frimaire an\ III (21 novembre 1794), le Collège de France procède à sa séance publique de rentrée, qui fait événement quelques mois après la fin de la Terreur. **Delille y lit différents extraits de ses travaux en cours**, dont un passage d'un "poème sur la vie champêtre", où l'on reconnaît la description du cabinet d'histoire naturelle présente dans le chant\ 3 de //L'Homme des champs//. C'est à l'issue de cette lecture que Darcet lui aurait conseillé de développer ce motif, pour en tirer [[delilletroisregnes|Les Trois Règnes de la nature]]. | Le 1/^er^/ frimaire an\ III (21 novembre 1794), le Collège de France procède à sa séance publique de rentrée, qui fait événement quelques mois après la fin de la Terreur. **Delille y lit différents extraits de ses travaux en cours**, dont un passage d'un "poème sur la vie champêtre", où l'on reconnaît la description du cabinet d'histoire naturelle présente dans le chant\ 3 de //L'Homme des champs//. C'est à l'issue de cette lecture que Darcet lui aurait conseillé de développer ce motif, pour en tirer [[delilletroisregnes|Les Trois Règnes de la nature]]. |
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La [[decadephilosophique|Décade philosophique]] a rapidement rendu compte de cette séance[(Anonyme, “Rentrée publique du Collège de France”, //Décade philosophique, littéraire et politique//, 10\ frimaire an\ III (30\ novembre 1794), p.\ 397-402.)], en soulignant le succès rencontré par le poète, produisant ainsi un document important à deux titres. D'une part, il indique que les vers concernés étaient, sinon achevés, du moins proches de leur version finale, **six ans avant la parution du poème**. D'autre part, le rédacteur anonyme insiste sur l'effet de nouveauté du passage, qu'il présente comme une **démonstration pratique de la possibilité de concilier poésie et sciences**. | La [[decadephilosophique|Décade philosophique]] a rapidement rendu compte de cette séance[(Anonyme, “Rentrée publique du Collège de France”, //Décade philosophique, littéraire et politique//, 10\ frimaire an\ III (30\ novembre 1794), p.(nbsp)397-402.)], en soulignant le succès rencontré par le poète, produisant ainsi un document important à deux titres. D'une part, il indique que les vers concernés étaient, sinon achevés, du moins proches de leur version finale, **six ans avant la parution du poème**. D'autre part, le rédacteur anonyme insiste sur l'effet de nouveauté du passage, qu'il présente comme une **démonstration pratique de la possibilité de concilier poésie et sciences**. |
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===== Citation ===== | ===== Citation ===== |
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Le second morceau qu'il a lu était le fragment d'un poëme sur la vie champêtre\ ; fragment dans lequel il décrit le cabinet d'histoire naturelle que se forme un homme retiré à la campagne, et particulièrement sa collection d'insectes et d'animaux empaillés. Le poète s'est joué parmi toutes ces descriptions qui offraient les plus grandes difficultés à vaincre, mais qui lui ont fourni à lui une foule de beautés d'un genre neuf, et beaucoup plus poétiques qu'on ne le croirait. On peut même à ce sujet, faire une réflexion qui doit venger les sciences du reproche qui leur a été fait de dessécher l'imagination(nbsp): ne multiplient-elles pas les idées\ ? n'augmentent-elles pas par-là le nombre de leurs combinaisons dans une étonnante progression\ ? Avant l'invention et le perfectionnement du microscope , Delille aurait-il pu parler de ce monde nouveau qu'il découvre à nos yeux\ ? […] Admirons les anciens dans ce qu'ils ont d'admirable, mais ne leur rendons pas un culte exclusif, et sachons nous estimer[(//Id//., p. 400-401.)]. | Le second morceau qu'il a lu était le fragment d'un poëme sur la vie champêtre(nbsp); fragment dans lequel il décrit le cabinet d'histoire naturelle que se forme un homme retiré à la campagne, et particulièrement sa collection d'insectes et d'animaux empaillés. Le poète s'est joué parmi toutes ces descriptions qui offraient les plus grandes difficultés à vaincre, mais qui lui ont fourni à lui une foule de beautés d'un genre neuf, et beaucoup plus poétiques qu'on ne le croirait. On peut même à ce sujet, faire une réflexion qui doit venger les sciences du reproche qui leur a été fait de dessécher l'imagination(nbsp): ne multiplient-elles pas les idées(nbsp)? n'augmentent-elles pas par-là le nombre de leurs combinaisons dans une étonnante progression(nbsp)? Avant l'invention et le perfectionnement du microscope , Delille aurait-il pu parler de ce monde nouveau qu'il découvre à nos yeux(nbsp)? […] Admirons les anciens dans ce qu'ils ont d'admirable, mais ne leur rendons pas un culte exclusif, et sachons nous estimer[(//Id//., p. 400-401.)]. |
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