[Le Jura] n'est pas, il n'a jamais été le //pompeux Jura// comme l'appelle l'abbé Delille, qui ne l'avait pas vu, et qui, poursuivant son invocation(nbsp): //Salut pompeux Jura\ !// y ajoute d'un saut(nbsp): //terrible Montanvert\ !// tandis que ce dernier, au contraire, comme le rat sortant de terre à l'improviste entre les pattes du lion, est blotti tout effrayé entre les deux principales cimes du Mont-Blanc(nbsp): il ne terrifie donc personne, c'est bien plutôt à lui d'être terrifié. Mais l'abbé Delille était aveugle, même en vers, lui qui donne quelque part des guirlandes de fleurs au chêne puissant et sévère(nbsp): | [Le Jura] n'est pas, il n'a jamais été le //pompeux Jura// comme l'appelle l'abbé Delille, qui ne l'avait pas vu, et qui, poursuivant son invocation(nbsp): //Salut pompeux Jura(nbsp)!// y ajoute d'un saut(nbsp): //terrible Montanvert(nbsp)!// tandis que ce dernier, au contraire, comme le rat sortant de terre à l'improviste entre les pattes du lion, est blotti tout effrayé entre les deux principales cimes du Mont-Blanc(nbsp): il ne terrifie donc personne, c'est bien plutôt à lui d'être terrifié. Mais l'abbé Delille était aveugle, même en vers, lui qui donne quelque part des guirlandes de fleurs au chêne puissant et sévère(nbsp): |
Enfin, quoiqu'on ait dit d'un philosophe français, de Jouffroy, pour mieux peindre sans doute la froide lucidité de son esprit, que, né au pied du Jura, il avait été comme trempé dans les glaciers de ses montagnes natales, non\ ! le Jura n'a point de glaciers, point de cités d'azur, point de champs de neige éternelle(nbsp): mais il a ses grottes, ses cavernes fantastiques, ses gouffres insondables, je ne sais quoi enfin de secret, de mystérieux, de renfermé en lui-même qui va bien à son caractère plus calme et plus uniforme, à cette ligne soutenue, sérieuse et gracieuse à la fois qui est la sienne et l'un des traits essentiels de notre horizon[(M., "Le creux du Mont-Grevé", //Revue suisse//, année septième, 1844, p.(nbsp)460)]. | Enfin, quoiqu'on ait dit d'un philosophe français, de Jouffroy, pour mieux peindre sans doute la froide lucidité de son esprit, que, né au pied du Jura, il avait été comme trempé dans les glaciers de ses montagnes natales, non(nbsp)! le Jura n'a point de glaciers, point de cités d'azur, point de champs de neige éternelle(nbsp): mais il a ses grottes, ses cavernes fantastiques, ses gouffres insondables, je ne sais quoi enfin de secret, de mystérieux, de renfermé en lui-même qui va bien à son caractère plus calme et plus uniforme, à cette ligne soutenue, sérieuse et gracieuse à la fois qui est la sienne et l'un des traits essentiels de notre horizon[(M., "Le creux du Mont-Grevé", //Revue suisse//, année septième, 1844, p.(nbsp)460)]. |