lamureevacances

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lamureevacances [2017/02/17 21:22] – [Présentation de l'œuvre] Hugues Marchallamureevacances [2023/03/13 19:18] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1
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 ===== Présentation de l'œuvre ===== ===== Présentation de l'œuvre =====
  
-Ouvrage d'un abbé[[lamuree|Achille Lamurée]], //Mes vacances en Suisse et en Savoie// (1863) offre un exemple de la manière dont les **milieux catholiques** ont tenté, à cette époque, de proposer des textes de **vulgarisation scientifique** attrayants, mais inoffensifs pour la religion et la morale.+Ouvrage de l'abbé [[lamuree|Achille Lamurée]], //Mes vacances en Suisse et en Savoie// (1863)offre un exemple de la manière dont les **milieux catholiques** ont tenté, à cette époque, de proposer des textes de **vulgarisation scientifique** attrayants, mais inoffensifs pour la religion et la morale.
  
 L'ouvrage, qui se présente comme un ensemble de "Lettres à un ami", tient du récit de voyage réel, de la correspondance fictive, de la "causerie" et de l'enseignement. La prose y est entrecoupée de nombreuses citations poétiques, dont plusieurs sont tirées des œuvres de Delille. L'ouvrage, qui se présente comme un ensemble de "Lettres à un ami", tient du récit de voyage réel, de la correspondance fictive, de la "causerie" et de l'enseignement. La prose y est entrecoupée de nombreuses citations poétiques, dont plusieurs sont tirées des œuvres de Delille.
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-<tab>Dans un rayon de quelques lieues à peine, sont les plus épouvantables sévérités du chaos et les plus rares merveilles de la création; l’hiver avec son cortège de cruelles rigueurs, et le printemps joyeux comme l’espérance, embaumé de parfums; le nord et le midi; un ciel assombri par les nuages où se prépare l’orage, où gronde la tempête, et un firmament d’inaltérable azur, prodigieusement clair, subtil et resplendissant […].  +<tab>Dans un rayon de quelques lieues à peine, sont les plus épouvantables sévérités du chaos et les plus rares merveilles de la création(nbsp); l’hiver avec son cortège de cruelles rigueurs, et le printemps joyeux comme l’espérance, embaumé de parfums(nbsp); le nord et le midi(nbsp); un ciel assombri par les nuages où se prépare l’orage, où gronde la tempête, et un firmament d’inaltérable azur, prodigieusement clair, subtil et resplendissant […].  
  
 <tab>La nature tantôt riante en tous ses traits, <tab>La nature tantôt riante en tous ses traits,
-\\ <tab>De verdure et de fleurs égayant ses attraits;+\\ <tab>De verdure et de fleurs égayant ses attraits(nbsp);
 \\ <tab>Tantôt mâle, âpre et forte, et dédaignant les grâces, \\ <tab>Tantôt mâle, âpre et forte, et dédaignant les grâces,
 \\ <tab>Fière, et du vieux chaos gardant encor les traces. \\ <tab>Fière, et du vieux chaos gardant encor les traces.
 \\ <tab>Ici, modeste encor au sortir du berceau, \\ <tab>Ici, modeste encor au sortir du berceau,
-\\ <tab>Glisse en minces filets un timide ruisseau+\\ <tab>Glisse en minces filets un timide ruisseau(nbsp)
-\\ <tab>Là s‘élance en grondent la cascade écumante;+\\ <tab>Là s‘élance en grondent la cascade écumante(nbsp);
 \\ <tab>Là le zéphir caresse, ou l’aquilon tourmente, \\ <tab>Là le zéphir caresse, ou l’aquilon tourmente,
 \\ <tab>Vous y voyez unis des volcans, des vergers, \\ <tab>Vous y voyez unis des volcans, des vergers,
-\\ <tab>Et l’écho du tonnerre et l‘écho des bergers+\\ <tab>Et l’écho du tonnerre et l‘écho des bergers(nbsp)
-\\ <tab>Ici de frais vallons, une terre féconde+\\ <tab>Ici de frais vallons, une terre féconde(nbsp)
-\\ <tab>Là des rocs décharnés, vieux ossements du monde; +\\ <tab>Là des rocs décharnés, vieux ossements du monde(nbsp)
-\\ <tab>A leur pied le printemps, sur leurs fronts les hivers!  +\\ <tab>A leur pied le printemps, sur leurs fronts les hivers(nbsp)!  
-\\ <tab><tab><tab><tab><tab><tab><tab>!!Delille!![(Achille Lamurée, //Mes vacances en Suisse et en Savoie//, Paris, E. Maillet, 1863, p.18-19.)]. </WRAP>+\\ <tab><tab><tab><tab><tab><tab><tab>!!Delille!![(Achille Lamurée, //Mes vacances en Suisse et en Savoie//, Paris, E. Maillet, 1863, p.(nbsp)18-19.)]. </WRAP> 
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 +La citation prolonge les remarques en prose de l'auteur et ainsi renforce leur autorité, tout en assumant une fonction proche de l'illustration, le "**pittoresque**" des vers devant leur assurer une capacité à faire image dans un volume sans iconographie.
  
 Vers concernés : [[chant3#v329|chant 3, vers 329-341]]. Vers concernés : [[chant3#v329|chant 3, vers 329-341]].
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 ===== Citation 2 ===== ===== Citation 2 =====
  
-Ladurée utilise plus loin l'hémistiche qui suit immédiatement ces lignes chez Delille, "Salut, pompeux Jura…" : l'expression sert d'épigraphe à la lettre IV, consacrée au trajet "De Bâle à Soleure et à Bienne[(Id., p.82.)]".+Lamurée utilise plus loin l'hémistiche qui suit immédiatement ces lignes chez Delille, "Salut, pompeux Jura…" : l'expression sert d'épigraphe à la lettre IV, consacrée au trajet "De Bâle à Soleure et à Bienne[(Id., p.(nbsp)82.)]".
  
 Vers concerné : [[chant3#v342|chant 3, vers 342]]. Vers concerné : [[chant3#v342|chant 3, vers 342]].
  
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 +===== Citation 3 =====
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 +Dans la lettre XIII, le narrateur, découvrant les vestiges d'une catastrophe ayant englouti plusieurs villages, cite les vers que Delille avait consacrés à un désastre similaire, mais cette fois le nom du poète n'est pas mentionné.
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 +<tab>Un peu plus loin nos yeux sont attristés par l’effrayant spectacle d’une incomparable désolation. Cet horrible chaos de décombres, de ruines, de rochers, de montagnes entassés fait saigner le cœur. Là étaient Goldau, Rœthen, Ober, Busingen, quatre villages(nbsp)! Et le 2 septembre 1806 ils furent ensevelis sous les énormes éboulements du Rotzberg. Quatre cent cinquante personnes surprises au milieu de leurs occupations, deux cents étables, cent onze maisons, six églises, plus de trois cents pièces de bétail, furent écrasées en un clin d’œil.
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 +<tab>Il était cinq heures après midi(nbsp): à la suite de pluies abondantes, un des sommets se précipite avec un fracas épouvantable, comble la vallée et une partie du lac de Lowerz, dont les eaux refluent, s’élèvent à une prodigieuse hauteur et vont porter le ravage sur la rive opposée. Cent onze arpents de terre sont recouverts de débris considérables. — Toutes les fouilles faites dans le but de retrouver les malheureuses victimes furent inutiles.  
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 +<tab>Mais j’aperçois ici les débris d’un village(nbsp):
 +\\ <tab>D’un désastre fameux tout annonce l’image. 
 +\\ <tab>Quels malheurs l‘ont produit ? Avançons, consultons 
 +\\ <tab>Les lieux et les vieillards de ces tristes cantons. 
 +\\ <tab>Dans les concavités de ces roches profondes, 
 +\\ <tab>Où des fleuves futurs l’air déposait les ondes, 
 +\\ <tab>L’eau, parmi les rochers, se filtrant lentement 
 +\\ <tab>De ces grands réservoirs mina le fondement. 
 +\\ <tab>Les voûtes, tout à coup à grand bruit écroulées, 
 +\\ <tab>Remplirent ces bassins, et les eaux refoulées 
 +\\ <tab>Se soulevant en masse et brisant leurs remparts, 
 +\\ <tab>Avec les bois, les rocs, et leurs débris épars, 
 +\\ <tab>Des hameaux, des cités trainèrent les ruines. 
 +\\ <tab>Leur cours se lit encore au creux de ces ravines 
 +\\ <tab>Et l'ermite du lieu, sur un décombre assis, 
 +\\ <tab>Aux voyageurs encore en fait de longs récits.
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 +<tab>Déjà plusieurs fois ce redoutable phénomène s’était produit (il se renouvela encore l’année 1824), jamais cependant il n’a causé un tel désastre. L’éboulis s’étendit sur une lieue de longueur et presque mille pieds de largeur. On y distingue quatre courants principaux.[(Id., p.(nbsp)318-319.)]. </WRAP>
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 +Vers concerné : [[chant3#v087|chant 3, vers 87-102]].
  
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