Les Œuvres poétiques de M. l'abbé Augustin Rainguet paraissent en deux volumes en 1890.
Une idylle hétérométrique de Rainguet, intitulée “La Mer1”, incorpore un très bref extrait d'un passage souvent cité de Delille, “O mer, terrible mer”, syntagme dont il ne semble pas exister d'occurrences avant L'Homme des champs. Le texte est daté de “La Rochelle, décembre 18732”. Nous ne reproduisons que le fragment où ces quatre mots sont repris :
O mer, terrible mer ! — Mer belle et douce à voir.
Quand nul ébranlement n'a troublé ton miroir3 !
Vers concernés : chant 3, vers 225
Comme dans d'autres cas similaires, il est malaisé de savoir s'il s'agit d'une réminiscence involontaire ou d'une citation assumée, valant hommage. Toutefois, le paratexte éditorial contient une référence explicite à Delille4 et surtout, Rainguet lui-même mentionne Delille dans une de ses pièces de théâtre, La Chanoinesse. Il y met en scène Mme de Staël et d'autres personnages discutant, en 1808, de Delille et de ses Trois règnes ; or l'une des interlocutrices l'y salue comme “notre meilleur poète5”.
Auteur de la page — Hugues Marchal 2019/06/16 19:19
Relecture — Morgane Tironi 2022/08/18 15:25