En cours de rédaction.
Ce recueil des “meilleurs auteurs français” est destiné aux écoliers anglais et fait donc à ce titre partie des Usages pédagogiques de l'oeuvre de Delille. Selon l'auteur William Jillard Hort, les extraits sont arrangés de façon progressive. L'ouvrage est divisé en quatre parties (“sentences morales” en prose; “traits historiques”; poésie; “maximes morales”) et les citations du chant 3 de l'Homme des champs se trouvent tous dans la troisième partie destinée à la poésie et contenant entre autres des citations des fables de La Fontaine, Florian et Pesselier ou des extraits de poèmes de Corneille, Saint Lambert, Fontanes, Voltaire et Molière. Ces extraits sont accompagnés de traductions anglaises au pied de chaque page en ce qui concerne des notions ou phrases idiomatiques pour en faciliter la compréhension.
En dehors de ces explications lexicales, les extraits ne sont accompagnés d'aucun autre commentaire.
Commenter les citations: Hort respecte l'ordre, il ajoute un titre, coupe en morceaux (crée une pause en ajoutant un nouveau titre, fractions coïncident avec les paragraphes)
Le déluge.
Autrefois, disent-ils, un terrible déluge,
Laissant l’onde sans frein, et l’homme sans refuge,
Répandit, confondit en une vaste mer,
Et les eaux de la terre, et les torrens de l’air;
Où s’élevaient des monts, étendit des campagnes;
Où furent des vallons, éleva des montagnes;
Joignit deux continens dans les mêmes tombeaux;
Du globe déchiré dispersa les lambeaux;
Lança l’eau sur la terre, et la terre dans l’onde;
Et roula le chaos sur les débris du monde.
De là ces grands amas dans la terre enfermés,
Ces bois, noirs alimens des volcans enflammés,
Et ces énormes lits, ses couches intestines,
Qui d’un monde sur l’autre entassent les ruines.1
Vers concernés : chant 3, vers 47-60
L'ouragan.
Tantôt de l’ouragan c’est le cours furieux.
Terrible il prend son vol, et dans des flots de poudre,
Part, conduisant la nuit, la tempête et la foudre;
Balaye, en se jouant, et forêt et cité;
Refoule dans son lit, le fleuve épouvanté;
Jusqu’au sommet des monts, lance la mer profonde,
Et tourmente en courant les airs, la terre, et l’onde.
Delà, ces autres champs, ces champs ensevelis,
Ces monts changeant de place et ces fleuves de lits;
Et la terre, sans fruits, sans fleurs, et sans verdure,
Pleure en habit de deuil sa riante parure.2
Vers concernés : chant 3, vers 122-132
Le Volcan.
Non moins impétueux et non moins dévorans,
Les feux ont leur tempête, et l’Etna ses torrens.
La terre, dans son sein, épouvantable gouffre,
Nourrit de noirs amas de bitume et de souffre,
Enflamme l’air et l’onde, et de ses propres flancs
Sur ses fruits et ses fleurs vomit des flots bouillans:
Emblème trop frappant des ardeurs turbulentes,
Dans le volcan de l’âme incessamment brûlantes,
Et qui, sortant soudain de l’abyme des cœurs,
Dévorent de la vie, et les fruits et les fleurs!
Ces rocs, tout calcinés, cette terre noirâtre,
Tout d’un grand incendie annonce le théâtre.
Là grondoit un volcan; ses feux sont assoupis;
Flore y donne des fleurs et Céres des épis.
Sur l’un de ses côtés son désastre s’efface,
Mais la pente opposée en garde encor la trace.
C’est ici que la lave en longs torrents coula:
Voici le lit profond, où le fleuve roula;
Et plus loin, à longs flots sa masse répandue,
Se refroidit soudain et resta suspendue.
Dans ce désastre affreux, quels fleuves ont tari!
Quels sommets ont croulé, quels peuples ont péri!
Les vieux âges l’ont su, l’âge présent l’ignore;
Mais de ce grand fléau la terreur dure encore.
Un jour, peut-être, un jour les peuples de ces lieux,
Que l’horrible volcan inonda de ses feux,
Heurtant avec le choque des restes de murailles,
Découvriront ce gouffre, et creusant ses entrailles,
Contempleront au loin, avec étonnement,
Des hommes et des arts ce profond monument;
Cet aspect si nouveau des demeures antiques;
Ces cirques, ces palais, ces temples, ces portiques,
Ces gymnases du sage, autrefois fréquentés
D’hommes qui semblent vivre encore tout habilés:
Simulacres légers, prêts à tomber en poudre,
Tous gardant l’attitude où les surprit la foudre:
L’un enlevant son fils, l’autre emportant son or;
Cet autre ses écrits, son plus riche trésor;
Celui-ci, dans ses mains tient son dieu tutélaire;
L’autre, non moins pieux, s’est chargé de son père;
L’autre paré de fleurs, et la coupe à la main,
A vu sa dernière heure et son dernier festin.3
Vers concernés : chant 3, vers 133-174
Hort insère également d'autres extraits d'ouvrages de Delille dans son recueil, comme
et cite aussi d'autres passages de l'Homme des champs, notamment
L'auteur accorde donc une place majeure aux poèmes de Delille au sein de la troisième partie de son recueil.
Accès à la numérisation du texte : Google Books.
Auteur de la page — Sarah Brämer 2017/04/03 16:01
Relecture — Morgane Tironi 2022/08/16 21:51