Édition augmentée d'un ouvrage paru un an plus tôt1, L'Art d'empailler les oiseaux, contenant des principes nouveaux et sûrs pour leur conserver leurs formes et attitudes naturelles, avec la méthode de les classer d'après le Système de Linné (1802) est signé par deux savants, Hénon, ancien professeur de l'École vétérinaire, et Mouton-Fontenille, spécialiste d'ornithologie.
Les deux auteurs mobilisent Delille comme une autorité esthétique et un conseiller de bon aloi en matière de rendu des postures :
L'art d'empailler les oiseaux consiste à leur donner cet air de vie et de fraîcheur qui semble les faire respirer après leur mort. Ce but, qui est l'écueil des Ornithologistes, doit exciter la sollicitude de ceux qui s'occupent de cette intéressante partie. Le célèbre Delille, dans le troisième chant de ses Géorgiques Françoises, dans lequel il développe des connoissances variées en histoire naturelle, s'exprime ainsi sur cet objet si important :
Sur tout des animaux consultez l'habitude ;
Conservez à chacun son air, son attitude,
Son maintien, son regard. Que l'oiseau semble encor,
Perché sur son rameau , méditer son essor ;
Que la Nature enfin soit par-tout embellie,
Et même après la mort y ressemble à la vie2.
Vers concernés : chant 3, vers 611-614 et chant 3, vers 619-620.
Le passage est tronqué, sans marque de coupe, pour concentrer la citation sur la taxidermie des oiseaux.
Accès à la numérisation du texte : Bayerische Staastbibliothek.
Auteur de la page — Hugues Marchal 2018/09/10 17:30