Le Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne s'ouvre en 1852 sur un compte rendu des activités de l'année par le président de la société, Chaillou des Barres1. Il y rappelle qu'un des membres a lu le début d'une étude sur la paléontologie locale et il convoque à cette occasion un vers de Delille.
Les sciences naturelles, Messieurs, ont été dignement représentées au sein de la Société dans le cours des deux années qui viennent de s'écouler. Les membres qui en sont plus spécialement les organes ont voulu, par la variété et l'étendue de leurs études, nous prouver que, grâce à leur zèle, la Compagnie n'est point infidèle à son second titre et qu'elle a droit de le conserver. Je dois d'abord vous signaler la Paléontologie de l'Yonne. Ce mémoire présentera le catalogue raisonné des corps organisés fossiles recueillis dans le département. Son auteur2 ne vous a encore lu que l'introduction ; il y retrace à grands traits l'histoire des connaissances géologiques jusqu'à nos jours. C'est un magnifique tableau des progrès de la science pendant les vingt siècles qui ont précédé le nôtre. L'existence des fossiles, dit-il, avait été reconnue par les anciens. […] Il arrive à Buffon, à qui il rend hommage ; il loue dans une juste mesure l'auteur des Epoques de la nature. Mais avec raison, il le remarque, Buffon fut un homme de synthèse, un esprit généralisateur qui n'aimait pas à descendre dans l'examen des faits. Et un poète a pu dire avec quelque vérité que, “du fond de Montbard Buffon jugeait le monde3.”
Vers concernés : chant 3, vers 180.