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ercolaniuomo [2017/05/15 13:34] – [Présentation de l'œuvre] Hugues Marchal | ercolaniuomo [2017/10/31 15:48] – [Carol Ercolani (trad.), L’Uomo de’ campi] Hugues Marchal |
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====== Carol Ercolani (trad.), L’Uomo de’ campi ====== | ====== Carlo Ercolani (trad.), L’Uomo de’ campi ====== |
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===== Présentation de l'œuvre ===== | ===== Présentation de l'œuvre ===== |
Publiée en 1805 à Venise, cette **traduction italienne** de //L’Homme des champs// suit le texte de 1800. | Publiée en 1805 à Venise, cette **traduction italienne** de //L’Homme des champs// suit le texte de 1800. |
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Son auteur, le chanoine [[ercolani| Carlo Ercolani]], opte pour le vers que la versification italienne réserve aux grandes compositions, l'hendécasyllabe blanc, c’est-à-dire sans rimes. La préface originale est remplacée par un texte inédit et les notes sont considérablement réduites. | Son auteur, le chanoine [[ercolani| Carlo Ercolani]], opte pour le vers que la littérature italienne réserve aux grandes compositions, l'hendécasyllabe blanc, c’est-à-dire sans rimes. La préface originale est remplacée par un texte inédit et les notes sont considérablement réduites. |
===== Une nouvelle préface ===== | ===== Une nouvelle préface ===== |
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**Une poétique de modération** | **Une poétique de modération** |
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Selon son traducteur, Delille montre que la poésie peut **rompre avec le goût littéraire dominant**, qui privilégie la légèreté et la raillerie, ou qui, de manière plus préoccupante, habitue le public à des émotions violentes. //L’Homme des champs// apparaît ainsi comme une tentative, louable et vertueuse, pour explorer une poésie à la fois sérieuse et apaisante. | Selon le préfacier, Delille montre que la poésie peut **rompre avec le goût littéraire dominant**, qui privilégie la légèreté et la raillerie, ou qui, de manière plus préoccupante, habitue le public à des émotions violentes. //L’Homme des champs// apparaît ainsi comme une tentative, louable et vertueuse, pour explorer une poésie à la fois sérieuse et apaisante. |
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La préface poursuit en vantant la longue expérience de traducteur déjà acquise par Ercolani et son habileté métrique, deux qualités qui doivent lui permettre de respecter la "niditezza[(//Id//., p.\ !!vii!!.)]", la netteté du style de Delille. Puis le texte revient sur la parenté avec Virgile que le sous-titre de //L’Homme des champs// revendique\ : "Queste nuove Georgiche non hanho niente di comune con quelle che sono finora uscite alla luce\ ; e il nome di Georgiche s’impiega in un senso molto più esteso dell’ordinario significato[("Ces nouvelles Géorgiques n’ont rien de commun avec celles qui ont vu le jour jusqu’ici\ ; et le nom de Géorgiques s’emploie dans un sens beaucoup plus étendu que d’ordinaire", //id//., p.\ !!vii-viii!!.)]", remarque l’auteur, juste avant de résumer le contenu de chaque section du poème. | La préface poursuit en vantant la longue expérience de traducteur déjà acquise par Ercolani et son habileté métrique, deux qualités qui doivent lui permettre de respecter la "niditezza[(//Id//., p.\ !!vii!!.)]", la netteté du style de Delille. Puis le texte revient sur la parenté avec Virgile que le sous-titre de //L’Homme des champs// revendique\ : "Queste nuove Georgiche non hanho niente di comune con quelle che sono finora uscite alla luce\ ; e il nome di Georgiche s’impiega in un senso molto più esteso dell’ordinario significato[("Ces nouvelles Géorgiques n’ont rien de commun avec celles qui ont vu le jour jusqu’ici\ ; et le nom de Géorgiques s’emploie dans un sens beaucoup plus étendu que d’ordinaire", //id//., p.\ !!vii-viii!!.)]", remarque l’auteur, juste avant de résumer le contenu de chaque section du poème. |
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**Présentation du chant 3** | **Évaluation du chant 3** |
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Comme chez de nombreux critiques, le chant 3 fait alors l’objet d’un **éloge marqué**. Pour le préfacier, cette section de l’œuvre est la plus innovante\ : | Comme chez de nombreux critiques, le chant 3 fait alors l’objet d’un **éloge marqué**. Pour le préfacier, cette section de l’œuvre est la plus innovante\ : |
===== Le traitement des vers ===== | ===== Le traitement des vers ===== |
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Comme l’indique encore la préface, Ercolani cherche à traduire scrupuleusement les alexandrins de Delille, "colla massima fedeltà ed esattezza[(//Id//., p. !!vii!!.)]" (avec la plus grande fidélité et exactitude). Mais son approche **privilégie le signifié sur le signifiant**. On peut en juger dans ce passage, transposition des vers très admirés de Delille sur le grain de sable ([[chant3#v201|chant 3, vers 201-220]])\ : | Ercolani cherche à traduire scrupuleusement les alexandrins de Delille, "colla massima fedeltà ed esattezza[(//Id//., p. !!vii!!.)]" (avec la plus grande fidélité et exactitude). Mais son approche **privilégie le signifié sur le signifiant**. On peut en juger dans ce passage, transposition des vers très admirés de Delille sur le grain de sable ([[chant3#v201|chant 3, vers 201-220]])\ : |
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Le troisième chant fait cependant exception. D’une part, même s’il les condense au point de les réduire à une douzaine de pages, Ercolani conserve 47 des 52 notes de l’édition de 1800. D’autre part, le traducteur procède à un **ajout** important. Lorsqu’il transpose les vers 175-176, "Gloire, honneur à Buffon, qui, pour guider nos sages, / Éleva sept fanaux sur l’océan des âges", objets dans la version française d’une note où Delille indiquait procéder à un emprunt, Ercolani élimine cette remarque tout en l'éclairant, puisqu'il lui substitue un tableau des sept époques géologiques déterminées par Buffon (qui les avait déjà désignées par cette métaphore) – une précision entièrement absente de l’original[(//Id//., p.\ 131-132.)]. | Le troisième chant fait cependant exception. D’une part, même s’il les condense au point de les réduire à une douzaine de pages, Ercolani conserve 47 des 52 notes de l’édition de 1800. D’autre part, le traducteur procède à un **ajout** important. Lorsqu’il transpose les vers 175-176, "Gloire, honneur à Buffon, qui, pour guider nos sages, / Éleva sept fanaux sur l’océan des âges", objets dans la version française d’une note où Delille indiquait procéder à un emprunt, Ercolani élimine cette remarque tout en l'éclairant, puisqu'il lui substitue un tableau des sept époques géologiques déterminées par Buffon (qui les avait déjà désignées par cette métaphore) – une précision entièrement absente de l’original[(//Id//., p.\ 131-132.)]. |
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**Les notes proprement scientifiques du poème apparaissent donc comme un ensemble moins aisément dispensable que les autres indications**\ : en les réduisant, Ercoli diminue l’aspect didactique de cette partie du poème, mais il ne le gomme pas entièrement et peut même, ponctuellement, le renforcer. | **Les notes proprement scientifiques du poème apparaissent donc comme un ensemble moins aisément dispensable que les autres commentaires**\ : en les réduisant, Ercoli diminue l’aspect didactique de cette partie du poème, mais il ne le gomme pas entièrement et peut même, ponctuellement, le renforcer. |
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===== Impact sur la diffusion de l'œuvre ===== | ===== Impact sur la diffusion de l'œuvre ===== |