Dans le domaine de la lexicographie, cette remarque de Nodier caractérise bien la fonction que remplira Delille après sa mort, à l'égard des néologismes et autres formes d'innovation linguistique. Cependant, //L'Homme des champs// n'est pas l’œuvre de Delille la plus souvent mobilisée dans cette perspective par les lexicographes. | Dans le domaine de la lexicographie, cette remarque de Nodier caractérise bien la fonction que remplira Delille après sa mort, à l'égard des néologismes et autres formes d'innovation linguistique. Cependant, //L'Homme des champs// n'est pas l’œuvre de Delille la plus souvent mobilisée dans cette perspective par les lexicographes. |
Jean-Charles Laveaux (1749-1827), qui cite abondamment le poète, ne recourt presque exclusivement qu'à sa traduction de //L'Énéide// dans son //Dictionnaire raisonné des difficultés grammaticales et littéraires de la langue françoise//. Publié en 1818, l'ouvrage mérite cependant d'être mentionné, parce qu'il inaugure une série de dictionnaires frondeurs où les poèmes de Delille − //Homme des champs// compris − sont embarqués dans **une bataille contre l'inertie de l'Académie française**. Le //Dictionnaire// de Laveaux est destiné à souligner les "nouveaux usages", les "nouvelles expressions" et les "nouveaux tours" du français moderne, absents des dictionnaires antérieurs, de même que les "nouveaux abus[(Jean-Charles Laveaux, "Discours préliminaire", //Dictionnaire raisonné des difficultés grammaticales et littéraires de la langue françoise, par J.-Ch. Laveaux//, Paris, Lefèvre, 1818, p.\ I.)]". Laveaux se soulève en particulier contre la "suprématie grammaticale[(//Id.//, p. IV.)]" de l'Académie dont le //Dictionnaire// a borné et asséché la langue. Aux grammairiens de l'Académie, il oppose d'autres autorités, les "écrivains célèbres[(//Id.//, p. IX.)]". Quoique ancien membre de l'Académie, Delille compte parmi eux. //L'Énéide// est systématiquement citée pour compléter ou pour contredire les définitions de la cinquième édition du //Dictionnaire de l'Académie française//, datant de 1798. | Jean-Charles Laveaux (1749-1827), qui cite abondamment le poète, ne recourt presque exclusivement qu'à sa traduction de //L'Énéide// dans son //Dictionnaire raisonné des difficultés grammaticales et littéraires de la langue françoise//. Publié en 1818, l'ouvrage mérite cependant d'être mentionné, parce qu'il inaugure une série de dictionnaires frondeurs où les poèmes de Delille − //Homme des champs// compris − sont embarqués dans **une bataille contre l'inertie de l'Académie française**. Le //Dictionnaire// de Laveaux est destiné à souligner les "nouveaux usages", les "nouvelles expressions" et les "nouveaux tours" du français moderne, absents des dictionnaires antérieurs, de même que les "nouveaux abus[(Jean-Charles Laveaux, "Discours préliminaire", //Dictionnaire raisonné des difficultés grammaticales et littéraires de la langue françoise, par J.-Ch. Laveaux//, Paris, Lefèvre, 1818, p.(nbsp)I.)]". Laveaux se soulève en particulier contre la "suprématie grammaticale[(//Id.//, p. IV.)]" de l'Académie dont le //Dictionnaire// a borné et asséché la langue. Aux grammairiens de l'Académie, il oppose d'autres autorités, les "écrivains célèbres[(//Id.//, p. IX.)]". Quoique ancien membre de l'Académie, Delille compte parmi eux. //L'Énéide// est systématiquement citée pour compléter ou pour contredire les définitions de la cinquième édition du //Dictionnaire de l'Académie française//, datant de 1798. |