hermitemarais

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hermitemarais [2023/03/10 14:39] – Espaces insécables : pour les points d'exclamation Timothée Léchothermitemarais [2023/03/13 19:18] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1
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 et au moins deux fois chaque année(nbsp); mais je repousserai les //Trois Règnes// qui n'offrent que des morceaux de prose et cousus et rimés(nbsp); j'écarterai également la traduction de l'Enéide, également celle de l'ennuyeux poème dans lequel l'épisode le plus gracieux se trouve perdu au milieu des extravagances les plus folles et les plus rebutantes[(Il s'agit, comme le montre la suite, de la traduction du //Paradis perdu//.)]. En vérité, il fallait être bien tourmenté du démon de l'anglomanie , pour avoir la patience de faire parler en vers français les Astaroth, les Belzébut, et autres héros du //divin poème// du //divin Milton//. Hommes vraiment hommes, c'est à vous que je m'adresse. Dites-moi, si après avoir lu les beaux poèmes de //Rodogune//, et des //Horaces//[(//Rodogune// et //Horace// sont deux tragédies de Corneille.)], de //Britannicus//, et de //Phèdre//[(Pièces de Jean Racine.)], de //Mérope// et de la //Henriade//[(Tragédie et poème épique de Voltaire.)], il est possible de se plaire à la lecture du //Paradis Perdu//, même traduit par Delille, c'est-à-dire embelli autant que possible.  et au moins deux fois chaque année(nbsp); mais je repousserai les //Trois Règnes// qui n'offrent que des morceaux de prose et cousus et rimés(nbsp); j'écarterai également la traduction de l'Enéide, également celle de l'ennuyeux poème dans lequel l'épisode le plus gracieux se trouve perdu au milieu des extravagances les plus folles et les plus rebutantes[(Il s'agit, comme le montre la suite, de la traduction du //Paradis perdu//.)]. En vérité, il fallait être bien tourmenté du démon de l'anglomanie , pour avoir la patience de faire parler en vers français les Astaroth, les Belzébut, et autres héros du //divin poème// du //divin Milton//. Hommes vraiment hommes, c'est à vous que je m'adresse. Dites-moi, si après avoir lu les beaux poèmes de //Rodogune//, et des //Horaces//[(//Rodogune// et //Horace// sont deux tragédies de Corneille.)], de //Britannicus//, et de //Phèdre//[(Pièces de Jean Racine.)], de //Mérope// et de la //Henriade//[(Tragédie et poème épique de Voltaire.)], il est possible de se plaire à la lecture du //Paradis Perdu//, même traduit par Delille, c'est-à-dire embelli autant que possible. 
 \\ <tab>J'ajoute, pour dernier correctif, que Delille était né poète, qu'il avait l'âme très-élevée, qu'il possédait le goût du beau, et aussi une sorte de tact qui ne cessa point de le servir dans le choix qu'il fit, pour les versifier, des plus beaux passages des ouvrages de nos grands prosateurs, qu'il a mis à contribution avec un bonheur égal, peut-être, à celui qui a mérité à Boileau le titre de législateur du Parnasse français.  \\ <tab>J'ajoute, pour dernier correctif, que Delille était né poète, qu'il avait l'âme très-élevée, qu'il possédait le goût du beau, et aussi une sorte de tact qui ne cessa point de le servir dans le choix qu'il fit, pour les versifier, des plus beaux passages des ouvrages de nos grands prosateurs, qu'il a mis à contribution avec un bonheur égal, peut-être, à celui qui a mérité à Boileau le titre de législateur du Parnasse français. 
-\\ <tab>Après cela, messieurs les enthousiastes, si vous n'êtes pas satisfaits, si votre indignation vous agite par trop, soulagez-vous, confondez-moi, terrassez-moi(nbsp); mais sachez qu'entendu par vous sur l'arène, vous m'entendrez encore vous dire, qu'il est permis de ne pas tout admirer dans Delille , et de lui préférer quelquefois la prose des Fénélon , des Pascal, des Buffon , des Jean-Jacques, des Bernardin de Saint-Pierre, qu'il a très-bien, mais très-inutilement versifiée[(//L'Hermite du Marais, ou le rentier observateur//, Paris, Laurens, t.II, 1819, p.(nbsp)147-151.)]. +\\ <tab>Après cela, messieurs les enthousiastes, si vous n'êtes pas satisfaits, si votre indignation vous agite par trop, soulagez-vous, confondez-moi, terrassez-moi(nbsp); mais sachez qu'entendu par vous sur l'arène, vous m'entendrez encore vous dire, qu'il est permis de ne pas tout admirer dans Delille , et de lui préférer quelquefois la prose des Fénélon , des Pascal, des Buffon , des Jean-Jacques, des Bernardin de Saint-Pierre, qu'il a très-bien, mais très-inutilement versifiée[(//L'Hermite du Marais, ou le rentier observateur//, Paris, Laurens, t.(nbsp)II, 1819, p.(nbsp)147-151.)]. 
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