doeringlandmanntrad

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doeringlandmanntrad [2020/06/25 17:08] – [Iconographie] Hugues Marchaldoeringlandmanntrad [2023/03/13 19:18] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1
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 ===== Présentation de l’œuvre ===== ===== Présentation de l’œuvre =====
  
-Comme les Pays-Bas et la Pologne, l'Allemagne a produit deux traductions de //L'Homme des champs//, mais la seconde, par [[doering|Georg Döring]], paraît en 1822, soit vingt-et-un ans après [[autincompterendumueller|celle de Müller]]. Cette **nouvelle traduction**, en deux volumes[(Georg Döring (trad.), //Der Landmann, oder die Französischen Georgiken//, Zwickau, Schumann, 1822, 2 vol.)], suit donc la version de 1805 du poème. Or elle est accueillie dans dans une **collection au titre significatif**, la "Taschenbibliothek der ausländischen Klassiker in neuen Verdeutschungen" (Bibliothèque de poche des classiques étrangers nouvellement traduits[(Les frères Schumann avaient par ailleurs annoncé dès octobre 1818 dans l'//Allgemeine Literatur-Zeitung// ([[http://opacplus.bsb-muenchen.de/title/3209212/ft/bsb10502072?page=162|lien]]) que l'œuvre de Delille, dans la version originale, formerait le premier volume d'une autre collection de poche, la "Taschenausgabe der franz. Klassiker".)]).+Comme les Pays-Bas et la Pologne, l'Allemagne a produit deux traductions de //L'Homme des champs//, mais la seconde, par [[doering|Georg Döring]], paraît en 1822, soit vingt-et-un ans après [[autincompterendumueller|celle de Müller]]. Cette **nouvelle traduction**, en deux volumes[(Georg Döring (trad.), //Der Landmann, oder die Französischen Georgiken//, Zwickau, Schumann, 1822, 2 vol.)], suit donc la version de 1805 du poème. Or elle est accueillie dans une **collection au titre significatif**, la "Taschenbibliothek der ausländischen Klassiker in neuen Verdeutschungen" (Bibliothèque de poche des classiques étrangers nouvellement traduits[(Les frères Schumann avaient par ailleurs annoncé dès octobre 1818 dans l'//Allgemeine Literatur-Zeitung// ([[http://opacplus.bsb-muenchen.de/title/3209212/ft/bsb10502072?page=162|lien]]) que l'œuvre de Delille, dans la version originale, formerait le premier volume d'une autre collection de poche, la "Taschenausgabe der franz. Klassiker".)]).
  
 Döring semble promettre dès la page de titre une plus grande fidélité que son prédécesseur. Il restitue l'alternative "französischen Georgiken" et parle d'une œuvre "de" Delille ("von") et non – comme Müller – "d'après" lui ("nach"). Il annonce aussi composer "in Versmaasse des Originals", c'est-à-dire dans le **respect du mètre utilisé dans le texte original**.  Döring semble promettre dès la page de titre une plus grande fidélité que son prédécesseur. Il restitue l'alternative "französischen Georgiken" et parle d'une œuvre "de" Delille ("von") et non – comme Müller – "d'après" lui ("nach"). Il annonce aussi composer "in Versmaasse des Originals", c'est-à-dire dans le **respect du mètre utilisé dans le texte original**. 
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 ===== Traitement des vers  ===== ===== Traitement des vers  =====
  
-Döring rend ainsi le passage sur le **grain de sable** ([[chant3#v201|chant 3, vers 201-220]]):+Döring rend ainsi le passage sur le **grain de sable** ([[chant3#v201|chant 3, vers 201-220]])(nbsp):
  
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 \\ Ein Fels, doch dieser Fels ist jetzt ein Körnlein nur; \\ Ein Fels, doch dieser Fels ist jetzt ein Körnlein nur;
 \\ Allein ein Sohn der Zeit, der wirkenden Natur, \\ Allein ein Sohn der Zeit, der wirkenden Natur,
-\\ Hat dieses Kornes Seyn die Weltgeschicht' erschlossen[(//Id.//, vol. II, p.22-24.)].+\\ Hat dieses Kornes Seyn die Weltgeschicht' erschlossen[(//Id.//, vol. II, p.(nbsp)22-24.)].
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 ===== Iconographie  ===== ===== Iconographie  =====
  
-Chaque volume, dans l'édition numérisée suivie[(La seconde gravure est absente dans d'autres exemplaires)] s'accompagne d'un **frontispice**. Le premier est un portrait de Delille, qui fait écho à la biographie placée au début de l'ouvrage:+Chaque volume, dans l'édition numérisée suivie[(La seconde gravure est absente dans d'autres exemplaires.)] s'accompagne d'un **frontispice**, à la parenté difficilement attribuable. Le premier est un portrait de Delille, qui fait écho à la biographie placée au début de l'ouvrage. Il semble signé "Rossmäsler", nom de trois dessinateurs et graveurs actifs vers cette période(nbsp):
  
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-Le second représente un pêcheur et est signé "Rinsch", figure non identifiée. Son format n'étant pas adapté à celui de la collection, comme le montre la coupe subie par le texte en bas de page, il s'agit probablement d'un réemploi:+Le second frontispice représente un pêcheur. Il paraît signé "Rinsch", figure non identifiée. Le format de la planche n'étant pas adapté à celui de la collection, comme le montre la coupe subie par le texte en bas de page, il s'agit probablement d'un réemploi(nbsp):
  
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 La traduction de Döring fait partie des premiers ouvrages publiés dans une collection qui **range Delille parmi les classiques** proposés au public allemand, aux côtés d'auteurs comme Alfieri, Byron, Molière, Shakespeare, Walter Scott, Le Tasse, Tompson, Virgile ou Voltaire[(Annonce parue dans l'//Allgemeiner Anzeiger der Deutschen//, n° 344, 18 décembre 1822, col. 3755-3756, disponible sur [[https://books.google.ch/books?id=VYtHAAAAYAAJ&pg=PA3755#v=onepage&q&f=false|Googlebooks]].)]. La traduction de Döring fait partie des premiers ouvrages publiés dans une collection qui **range Delille parmi les classiques** proposés au public allemand, aux côtés d'auteurs comme Alfieri, Byron, Molière, Shakespeare, Walter Scott, Le Tasse, Tompson, Virgile ou Voltaire[(Annonce parue dans l'//Allgemeiner Anzeiger der Deutschen//, n° 344, 18 décembre 1822, col. 3755-3756, disponible sur [[https://books.google.ch/books?id=VYtHAAAAYAAJ&pg=PA3755#v=onepage&q&f=false|Googlebooks]].)].
  
-En raison de son caractère tardif, l'ouvrage semble avoir suscité peu d'échos en tant que tel. Dans la presse allemande, nous n'en avons trouvé qu'une [[crdoeringwegweiser|recension]], élogieuse, parue dans le //Wegweiser im Gebiete der Künste und Wissenschaften// en 1823. La même année, le livre a toutefois fait l'objet dans la //Revue encyclopédique// d'un autre compte rendu positif, qui reprend partiellement les remarques placées par Döring à la fin de sa biographie du poète. Le choix des éditeurs allemand conduit en outre l'auteur de cet article à se demander si //L'Homme des champs// ne devrait pas être tenu pour "**le chef-d'œuvre**" de Delille:+En raison de son caractère tardif, l'ouvrage semble avoir suscité peu d'échos en tant que tel. Dans la presse allemande, nous n'en avons trouvé qu'une [[crdoeringwegweiser|recension]], élogieuse, parue dans le //Wegweiser im Gebiete der Künste und Wissenschaften// en 1823. La même année, le livre a toutefois fait l'objet dans la //Revue encyclopédique// d'un autre compte rendu positif, qui reprend partiellement les remarques placées par Döring à la fin de sa biographie du poète. Le choix des éditeurs allemands conduit en outre l'auteur de cet article à se demander si //L'Homme des champs// ne devrait pas être tenu pour "**le chef-d'œuvre**" de Delille(nbsp):
  
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-Si l'on s'occupe beaucoup, en France, depuis plusieurs années, des littératures étrangères, et si les traductions des chefs-d'œuvre de ces littératures se multiplient tous les jours, notre littérature obtient dans les autres pays les mêmes succès et les mêmes hommages , et nous avons souvent l'occasion d'annoncer les essais des poètes allemands, surtout pour transmettre dans leur langue les meilleurs ouvrages de nos grands poètes. Nous avons aujourd'hui sous les yeux un essai de ce genre. Les chefs-d'œuvre de notre célèbre Delille étaient déjà connus des Allemands, par les rapports de plusieurs critiques célèbres qui s'étaient accordés à en louer la poésie brillante et l'élégante versification, tout en leur refusant le titre de //poèmes// que ces seules qualités ne leur semblaient pas justifier. Un écrivain, quoique partageant en partie cette opinion, a cru trouver dans l'//Homme des champs//, peut-être le chef-d'œuvre de son auteur, des beautés vraiment poétiques, dont il a cru pouvoir enrichir la littérature allemande. Il a cru, par divers motifs, devoir adopter pour sa traduction les vers alexandrins: d'abord, parce que ce rhythme est celui de l'original[(On a vu que Döring emploie malgré tout la définition allemande de l'alexandrin.)]; ensuite, parce qu'il lui semble plus convenable au genre didactique. Sous ce rapport, il partage l'opinion d'un célèbre écrivain allemand, Grotefeud [//sic//], et prétend avec lui, "que la coupure régulière du vers alexandrin en deux parties convient aux antithèses fréquentes dans un poème didactique, et que son harmonie uniforme laisse l'oreille et l'esprit dans une disposition toujours semblable et tranquille, et par conséquent plus convenable à recevoir les leçons et les impressions du poète." Quoi qu'il en soit, ce choix a dû offrir au traducteur de grands avantages, en lui permettant de se rapprocher de plus près de l'original. En effet, en comparant plusieurs passages de l'original avec la traduction, nous avons trouvé, dans les vers allemands, sinon une imitation servile, du moins la couleur du poème français. M. Doering rend souvent avec un rare bonheur ces détails communs, auxquels la versification de Delille a su prêter tant d'élégance[(A.J., "//Der Landmann//…", //Revue encyclopédique//, vol. 19, 1823, p. 653-654.)].+Si l'on s'occupe beaucoup, en France, depuis plusieurs années, des littératures étrangères, et si les traductions des chefs-d'œuvre de ces littératures se multiplient tous les jours, notre littérature obtient dans les autres pays les mêmes succès et les mêmes hommages, et nous avons souvent l'occasion d'annoncer les essais des poètes allemands, surtout pour transmettre dans leur langue les meilleurs ouvrages de nos grands poètes. Nous avons aujourd'hui sous les yeux un essai de ce genre. Les chefs-d'œuvre de notre célèbre Delille étaient déjà connus des Allemands, par les rapports de plusieurs critiques célèbres qui s'étaient accordés à en louer la poésie brillante et l'élégante versification, tout en leur refusant le titre de //poèmes// que ces seules qualités ne leur semblaient pas justifier. Un écrivain, quoique partageant en partie cette opinion, a cru trouver dans l'//Homme des champs//, peut-être le chef-d'œuvre de son auteur, des beautés vraiment poétiques, dont il a cru pouvoir enrichir la littérature allemande. Il a cru, par divers motifs, devoir adopter pour sa traduction les vers alexandrins(nbsp): d'abord, parce que ce rhythme est celui de l'original[(On a vu que Döring emploie malgré tout la définition allemande de l'alexandrin.)](nbsp); ensuite, parce qu'il lui semble plus convenable au genre didactique. Sous ce rapport, il partage l'opinion d'un célèbre écrivain allemand, Grotefeud [//sic//], et prétend avec lui, "que la coupure régulière du vers alexandrin en deux parties convient aux antithèses fréquentes dans un poème didactique, et que son harmonie uniforme laisse l'oreille et l'esprit dans une disposition toujours semblable et tranquille, et par conséquent plus convenable à recevoir les leçons et les impressions du poète." Quoi qu'il en soit, ce choix a dû offrir au traducteur de grands avantages, en lui permettant de se rapprocher de plus près de l'original. En effet, en comparant plusieurs passages de l'original avec la traduction, nous avons trouvé, dans les vers allemands, sinon une imitation servile, du moins la couleur du poème français. M. Doering rend souvent avec un rare bonheur ces détails communs, auxquels la versification de Delille a su prêter tant d'élégance[(A.J., "//Der Landmann//…", //Revue encyclopédique//, vol. 19, 1823, p. 653-654.)].
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 Auteur de la page    --- //[[hugues.marchal@unibas.ch|Hugues Marchal]] 2019/06/09 19:02// Auteur de la page    --- //[[hugues.marchal@unibas.ch|Hugues Marchal]] 2019/06/09 19:02//
 +\\ Relecture --- //[[morgane.tironi@stud.unibas.ch|Morgane Tironi]] 2022/08/06 18:22//