delillerecueilgiguet

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   * il les commente, produisant dans certains cas un **contre-discours** favorable à Delille.   * il les commente, produisant dans certains cas un **contre-discours** favorable à Delille.
  
-Nous ne prendrons en compte ici qu'un **texte anonyme intitulé "Quelques observations sur la critique de Ginguené"**, qui fait suite à la reprise partielle de l'article que ce dernier avait consacré au poème dans la [[guinguenecompterendudecade|Décade philosophique]]. Cette réponse[(Anonyme, "Quelques observations sur la critique de Ginguené", //id//., p.273-284.)] attirera à son tour une [[clementrecueil|réponse ironique]], cette fois sous la plume de Clément.+Nous ne prendrons en compte ici qu'un **texte anonyme intitulé "Quelques observations sur la critique de Ginguené"**, qui fait suite à la reprise partielle de l'article que ce dernier avait consacré au poème dans la [[guinguenecompterendudecade|Décade philosophique]]. Cette réponse[(Anonyme, "Quelques observations sur la critique de Ginguené", //id//., p.(nbsp)273-284.)] attirera à son tour une [[clementrecueil|réponse ironique]], cette fois sous la plume de Clément.
 ===== Critique d'un critique ===== ===== Critique d'un critique =====
  
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 Venez, le vrai génie est celui des Buffons. Venez, le vrai génie est celui des Buffons.
  
-Et plus bas, censurant le reproche que d'après tout les naturalistes, Delille fait à ce grand homme, d'avoir trop peu vu la nature par lui-même, vous vous demandez, //comment donc, pour expliquer cette même nature, le vrai génie peut être le sien ?// Comment donc (vous demanderons-nous à notre tour), n'avez-vous point apperçu que le génie //des Buffon// ne signifie point le génie de Buffon en particulier, mais celui des naturalistes en général; et que l'auteur de l'histoire naturelle peut d'ailleurs avoir été moins bon observateur que grand écrivain et grand génie?+Et plus bas, censurant le reproche que d'après tout les naturalistes, Delille fait à ce grand homme, d'avoir trop peu vu la nature par lui-même, vous vous demandez, //comment donc, pour expliquer cette même nature, le vrai génie peut être le sien ?// Comment donc (vous demanderons-nous à notre tour), n'avez-vous point apperçu que le génie //des Buffon// ne signifie point le génie de Buffon en particulier, mais celui des naturalistes en général(nbsp); et que l'auteur de l'histoire naturelle peut d'ailleurs avoir été moins bon observateur que grand écrivain et grand génie(nbsp)?
 \\ Vous faites une querelle à Delille d'un vers plaisant(nbsp): \\ Vous faites une querelle à Delille d'un vers plaisant(nbsp):
  
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 \\ De qui les vers usés ont vieilli leurs Naïades.  \\ De qui les vers usés ont vieilli leurs Naïades. 
  
-Et vous observez qu'il a lui-même placé les naïades dans ses vers. Rangeriez-vous par hasard l'auteur des Jardins sur la même ligne que les rimeurs dont il parle+Et vous observez qu'il a lui-même placé les naïades dans ses vers. Rangeriez-vous par hasard l'auteur des Jardins sur la même ligne que les rimeurs dont il parle(nbsp)
-\\ Dans le troisième chant comme dans le premier, vous avez pris le soin de refaire le plan de Delille, et vous lui conseillez une //prosopopée, où Buffon expliquerait lui-même son systême//. Eh! bon Dieu, qu'auriez-vous dit, si Delille eût fait cette prosopopée, vous, qui ne lui pardonnez même pas, à l'aspect des montagnes, de se rappeler les Alpes de la Suisse? et de s'écrier :+\\ Dans le troisième chant comme dans le premier, vous avez pris le soin de refaire le plan de Delille, et vous lui conseillez une //prosopopée, où Buffon expliquerait lui-même son systême//. Eh(nbsp)! bon Dieu, qu'auriez-vous dit, si Delille eût fait cette prosopopée, vous, qui ne lui pardonnez même pas, à l'aspect des montagnes, de se rappeler les Alpes de la Suisse(nbsp)? et de s'écrier :
  
-Salut! pompeux Jura! etc. etc.+Salut(nbsp)! pompeux Jura(nbsp)! etc. etc.
  
 Que dire de cette plaisanterie si juste et si piquante, à propos des trois règnes réunis dans un cabinet d'histoire naturelle, et, selon l'expression de Delille, //étonnez d'être ensemble//. Puisqu'ils doivent être, comme vous le dites, depuis long-tems revenus de leur surprise, nous allons être bien honteux d'avoir jusqu'ici si sottement admiré le vers où Voltaire nous peint les trois pouvoirs de l'Angleterre, //depuis six cents ans// Que dire de cette plaisanterie si juste et si piquante, à propos des trois règnes réunis dans un cabinet d'histoire naturelle, et, selon l'expression de Delille, //étonnez d'être ensemble//. Puisqu'ils doivent être, comme vous le dites, depuis long-tems revenus de leur surprise, nous allons être bien honteux d'avoir jusqu'ici si sottement admiré le vers où Voltaire nous peint les trois pouvoirs de l'Angleterre, //depuis six cents ans//
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 .... Etonnés du nœud qui les rassemble. .... Etonnés du nœud qui les rassemble.
  
-Votre humeur contre le poète s'est étendue jusques sur la fidelle compagne de sa solitude, sur //sa chatte Raton//. Oh! dans ces tems affreux, où l'homme ne voyoit plus dans l'homme qu'un étranger, souvent même qu'un ennemi, quel être sensible n'a pas quelquefois cherché dans les animaux, compagnons de notre vie, l'attachement et la fidélité qu'il ne trouvoit plus dans son semblable. Malheureux le cœur froid, qui peut lire ces vers de Delile, et n'être pas attendri[(//Id.//, p.279-282.)]!+Votre humeur contre le poète s'est étendue jusques sur la fidelle compagne de sa solitude, sur //sa chatte Raton//. Oh(nbsp)! dans ces tems affreux, où l'homme ne voyoit plus dans l'homme qu'un étranger, souvent même qu'un ennemi, quel être sensible n'a pas quelquefois cherché dans les animaux, compagnons de notre vie, l'attachement et la fidélité qu'il ne trouvoit plus dans son semblable. Malheureux le cœur froid, qui peut lire ces vers de Delile, et n'être pas attendri[(//Id.//, p.(nbsp)279-282.)](nbsp)!
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 A posé sept flambeaux sur la route du Tems, A posé sept flambeaux sur la route du Tems,
  
-profitant ainsi, par un sentiment sans doute amical, de l'occasion de louer le poëte présent, aux dépens du poëte absent[(//Id.//, p.283-284.)].+profitant ainsi, par un sentiment sans doute amical, de l'occasion de louer le poëte présent, aux dépens du poëte absent[(//Id.//, p.(nbsp)283-284.)].
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