berlepschalpes

Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Les deux révisions précédentes Révision précédente
Prochaine révision
Révision précédente
berlepschalpes [2023/03/10 14:25] – Espaces insécables : pour les pages Timothée Léchotberlepschalpes [2023/03/13 19:18] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1
Ligne 28: Ligne 28:
 \\ <tab><tab>Vous distinguez ces monts, lents ouvrages de l'onde,  \\ <tab><tab>Vous distinguez ces monts, lents ouvrages de l'onde, 
 \\ <tab><tab>Ceux que des feux soudains ont lancés dans les airs,  \\ <tab><tab>Ceux que des feux soudains ont lancés dans les airs, 
-\\ <tab><tab>Et les monts primitifs nés avec l'univers+\\ <tab><tab>Et les monts primitifs nés avec l'univers(nbsp)
 \\ <tab><tab>Vous fouillez dans leur sein, vous percez leur structure,  \\ <tab><tab>Vous fouillez dans leur sein, vous percez leur structure, 
 \\ <tab><tab>Vous y voyez empreints Dieu, l'homme et la nature.  \\ <tab><tab>Vous y voyez empreints Dieu, l'homme et la nature. 
Ligne 34: Ligne 34:
  
 Les Alpes sont un des monuments les plus gigantesques de la création, mais pour les contempler dans toute leur majesté il ne suffit pas de pénétrer jusqu'aux premiers gradins de leurs vastes ramifications. Il faut, à travers les ruines et les décombres d'un monde primitif, sonder les abîmes, gravir les rocs escarpés, escalader les cimes, s'aventurer dans les labyrinthes des glaciers et des champs de neige, après avoir erré au bord des lacs limpides, sur les pentes fleuries qui encadrent les bruyantes cascades, ou dans la sombre solitude des forêts. Alors seulement l'œil peut admirer la sublimité de la nature alpestre, voir ce que celle-ci présente de magnifique et de terrible. C'est surtout au moment où les éléments sont déchaînés et où la charpente du globe semble ébranlée que la grandeur du spectacle se montrera dans toute sa majesté. Les Alpes présentent une telle profusion de formes et de nuances, un luxe si pompeux d'effets majestueux, que le spectateur reste accablé au premier moment, puis peu à peu il laisse, sous le charme d'une puissante émotion, errer ses regards sur la scène grandiose qui l'entoure, et chaque instant lui fait découvrir de nouveaux sujets d'étonnement et d'admiration. En présence de ces merveilles l'homme s'humilie devant le Créateur et l'adore, puis à cette impression mêlée de terreur vient s'ajouter un sentiment de calme et de paix, qui fait d'autant mieux apprécier ce qu'une telle nature offre de grand, d'imposant et d'admirable. Les Alpes sont un des monuments les plus gigantesques de la création, mais pour les contempler dans toute leur majesté il ne suffit pas de pénétrer jusqu'aux premiers gradins de leurs vastes ramifications. Il faut, à travers les ruines et les décombres d'un monde primitif, sonder les abîmes, gravir les rocs escarpés, escalader les cimes, s'aventurer dans les labyrinthes des glaciers et des champs de neige, après avoir erré au bord des lacs limpides, sur les pentes fleuries qui encadrent les bruyantes cascades, ou dans la sombre solitude des forêts. Alors seulement l'œil peut admirer la sublimité de la nature alpestre, voir ce que celle-ci présente de magnifique et de terrible. C'est surtout au moment où les éléments sont déchaînés et où la charpente du globe semble ébranlée que la grandeur du spectacle se montrera dans toute sa majesté. Les Alpes présentent une telle profusion de formes et de nuances, un luxe si pompeux d'effets majestueux, que le spectateur reste accablé au premier moment, puis peu à peu il laisse, sous le charme d'une puissante émotion, errer ses regards sur la scène grandiose qui l'entoure, et chaque instant lui fait découvrir de nouveaux sujets d'étonnement et d'admiration. En présence de ces merveilles l'homme s'humilie devant le Créateur et l'adore, puis à cette impression mêlée de terreur vient s'ajouter un sentiment de calme et de paix, qui fait d'autant mieux apprécier ce qu'une telle nature offre de grand, d'imposant et d'admirable.
-\\ L'observateur se recueillant après cette contemplation s'efforce de comprendre, à l'aide de ces monuments qui marquent l'ère de la création, quelle puissance les a fait sortir des profondeurs de la terre pour les élever à la lumière. Il cherche à déterminer l'époque de la formation du globe par l'analyse de ces roches qui dévoilent la chronique du monde; il étudie le mode et le but de l'existence de ces dernières. Alors ces masses inertes s'animeront pour lui et lui révêleront un vaste champ d'idées nouvelles, quoiqu'il soit encore impossible d'établir un système basé sur des données incontestables. Les diverses théories, qui ont été formées pour expliquer ces phénomènes, sont encore loin de résoudre les grands problèmes que soulèvent toutes ces questions, il faut donc se borner a des conjectures plus ou moins ingénieuses[(Hermann Alexander von Berlepsch, //Les Alpes(nbsp): descriptions et récits//, Bâle-Genève, H. Georg, 1868, p.(nbsp)1-2. Le nom du traducteur n'est pas indiqué.)].+\\ L'observateur se recueillant après cette contemplation s'efforce de comprendre, à l'aide de ces monuments qui marquent l'ère de la création, quelle puissance les a fait sortir des profondeurs de la terre pour les élever à la lumière. Il cherche à déterminer l'époque de la formation du globe par l'analyse de ces roches qui dévoilent la chronique du monde(nbsp); il étudie le mode et le but de l'existence de ces dernières. Alors ces masses inertes s'animeront pour lui et lui révêleront un vaste champ d'idées nouvelles, quoiqu'il soit encore impossible d'établir un système basé sur des données incontestables. Les diverses théories, qui ont été formées pour expliquer ces phénomènes, sont encore loin de résoudre les grands problèmes que soulèvent toutes ces questions, il faut donc se borner a des conjectures plus ou moins ingénieuses[(Hermann Alexander von Berlepsch, //Les Alpes(nbsp): descriptions et récits//, Bâle-Genève, H. Georg, 1868, p.(nbsp)1-2. Le nom du traducteur n'est pas indiqué.)].
 </WRAP> </WRAP>
  
 Vers concernés : [[chant3#v305|chant 3, vers 305-318]] et [[chant3#v327|327-328]]. Vers concernés : [[chant3#v305|chant 3, vers 305-318]] et [[chant3#v327|327-328]].
  
-Grâce à ce montage, le propos de Delille paraît glosé par celui de Berlepsch, qui évoque lui aussi **la sublimité des hauts reliefs, ainsi que leur valeur d'indice de la grandeur divine et d'enregistrement de l'histoire du globe**. Et la coupe, non signalée, de certains vers où Delille évoque la question technique des strates, répond à la généralité de cette entrée en matière. Néanmoins, la traduction, on l'a dit, n'a fait que remplacer le texte de Knepel par celui de //L'Homme des champs//; on a donc plutôt affaire ici à un choix judicieux, les éditeurs suisses ayant opté pour une citation en français offrant de nombreux parallélismes avec le texte de Berlepsch, plutôt que pour un équivalent du poème allemand figurant dans l'original.+Grâce à ce montage, le propos de Delille paraît glosé par celui de Berlepsch, qui évoque lui aussi **la sublimité des hauts reliefs, ainsi que leur valeur d'indice de la grandeur divine et d'enregistrement de l'histoire du globe**. Et la coupe, non signalée, de certains vers où Delille évoque la question technique des strates, répond à la généralité de cette entrée en matière. Néanmoins, la traduction, on l'a dit, n'a fait que remplacer le texte de Knepel par celui de //L'Homme des champs//(nbsp); on a donc plutôt affaire ici à un choix judicieux, les éditeurs suisses ayant opté pour une citation en français offrant de nombreux parallélismes avec le texte de Berlepsch, plutôt que pour un équivalent du poème allemand figurant dans l'original.
  
 On peut en juger en examinant ce dernier, puisque que Knebel insiste pour sa part sur un seul motif, la constante variation des formes naturelles(nbsp): On peut en juger en examinant ce dernier, puisque que Knebel insiste pour sa part sur un seul motif, la constante variation des formes naturelles(nbsp):