autincompterendumueller

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autincompterendumueller [2017/10/01 14:40] Franziska Blaserautincompterendumueller [2023/03/13 19:18] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1
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-====== "Der Landmann. Ein Gedicht in vier Gesängen nach Delille; von K.L.M. Müller. Leipzig bey Salomon Linke. 1801" (Neue Bibliothek der schönen Wissenschaften und der freyen Künste) ======+====== "Der Landmann. Ein Gedicht in vier Gesängen nach Delille; von K.L.M. Müller" (Neue Bibliothek der schönen Wissenschaften und der freyen Künste) ======
  
-<WRAP important>**En cours de rédaction.**</WRAP>+===== Présentation du texte =====
  
-La traduction de Müller de 1801, //Der Landmann//, suscite une **critique mitigée** d'un auteur inconnu[(Auteur inconnu, "Der Landmann. Ein Gedicht in vier Gesängen nach Delille, von K.L.M. Müller. Leipzig bey Salomo Linke, 1801", //Neue Bibliothek der schönen Wissenschaften und der freyen Künste//, Vol. 64, 1801, pp. 295-297.)]. Même si le critique avoue que Müller fait preuve d'espritil dénonce la **perte de la signification** par sa traduction malheureuse et une **versification maladroite**. Le critique suppose que Müller semble avoir réalisé son travail de traduction dans un délais trop court.+La [[muellerderlandmann|traduction en langue allemande de Müller]] de 1801, //Der Landmann//, suscite une **critique mitigée**, anonyme, dans la [[neuebibliothekwissenschaftenkuenste|Neue Bibliothek der schönen Wissenschaften und der freyen Künste]][(Anonyme, "Der Landmann. Ein Gedicht in vier Gesängen nach Delille, von K.L.M. Müller. Leipzig bey Salomo Linke, 1801", //Neue Bibliothek der schönen Wissenschaften und der freyen Künste//, vol. 64, Leipzig, Dyck, 1801, p. 295-297.)]. Fait notable, dans le périodique cet article suit immédiatement [[autincompterendudelille|une recension, elle-même critique, de l'original]].
  
-Tous les extraits des vers de Delille sont présentés en français sans traduction en allemand, ce qui indique que les **lecteurs allemands maîtrisent certainement le français** à un haut niveauDans ce sens, la critique de la traduction de Müller s'adresse à un public érudit qui sait comparer l'original et son équivalent allemand signé par Müller.+Même si le journaliste avoue que Müller fait preuve d'esprit, il déplore une **perte de la signification** et reproche à sa traduction malheureuse une **versification maladroite**. Il suppose donc que Müller a réalisé ce travail dans un délai trop court.
  
 +Comme tous les extraits des vers de Delille convoqués dans les pages précédentes sont présentés en français, sans traduction en allemand, il semble que le journaliste estime que ses **lecteurs allemands maîtrisent certainement le français** à un haut niveau. Dans ce sens, sa critique de la traduction de Müller s'adresse elle-même à un public érudit, qui saura comparer l'original et sa transposition par Müller.
  
-===== Présentation du texte =====+===== Une preuve par l'exemple =====
  
-Dans un registre similaire au compte rendu de //L'Homme des champs// de Delille, l'auteur poursuit son **regard critique**. La traduction de Müller ne mérite pas d'"applaudissements inconditionnés"[(Traduction de la tournure "keinen unbedingten Beyfall", //Id.//, p. 295.)], mais il reconnaît quand-même que Müller avait travaillé avec "esprit et amour".+Dans un registre similaire à son compte rendu de //L'Homme des champs// de Delille, **l'auteur manifeste peu d'enthousiasme**(nbsp): la traduction ne mérite pas d'"applaudissements inconditionnés[("keinen unbedingten Beyfall", //id.//, p. 295.)]". Certes, Müller travaillé avec "esprit et amour", mais il n'arrive pas à rivaliser avec l'original. La traduction crée, d'une part, une perte de sens, due à un manque de précision[(L'auteur explique(nbsp): "der Schein grösster Leichtigkeit bey der grössten Correktheit, wird hier vorzüglich vermisst" (//id.//, p. 296), soit\ : "Il y manque fortement l'apparence d'extrême légèreté conjuguée à une justesse extraordinaire".)]. D'autre part, Müller ne semble pas avoir réussi une transposition cohérente de la versification et des figures. Faute de reproduire les antithèses souvent présentes à l'intérieur des alexandrins, ses vers perdent de leur force, néanmoins présente en français 
  
-Malgré cet effort**Müller n'arrive pas à rivaliser avec l'original**. Les points faibles de la traductions se cristallisent d'une part par une perte de la signification dû à un manque de précision dans la traduction[(L'auteur s'exprime ainsi: "der Schein grösster Leichtigkeit bey der grössten Correktheitwird hier vorzüglich vermisst"//Id.//, p. 296. Nous traduisons ainsi: "Il y manque fortement l'apparence d'une légèreté la plus grande en maintenant une justesse extraordinaire".)]. D'autre part, Müller ne semble pas avoir réussi une traduction cohérente de la versificationEn effet, Müller ne traduit pas les antithèses souvent présentes à l'intérieur d'un versLe résultat est que les vers perdent de leur force, néanmoins présente en français.  +Afin d'étayer ce jugement, l'auteur choisit de citer sa transposition de la description des Alpes et des effets néfastes des avalanches – un texte qu'il avait déjà donnéen françaisdans l'article portant sur l'œuvre de Delille**Les vers originaux ne sont donc pas repris.**
  
-Afin que le lecteur puisse juger lui-même de la **qualité contestée des vers allemands** de Müller, l'auteur choisit les mêmes passages du poème se référant à la description des Alpes et aux effets néfastes des avalanches tels que sélectionné dans [[autincompterendudelille|l'article critiquant l'original]], les vers de Delille: +<WRAP round box 60%> 
- +Die Beschreibung der Alpengegend, die wir oben im Original mitgetheilt haben, mag hier zur Probe stehn[("La description de la région alpine, que nous avons communiquée précédemment dans la version originale, servira ici d'exemple".)] :
-<WRAP round box 60%>Die Beschreibung der Alpengegend, die wir oben im Original mitgetheilt haben, mag hier zur Probe stehn[("La description de la région alpine, que nous avons communiqué précédemment [lire [[autincompterendudelille|l'article précédant]]] dans la version originale, sert ici d'exemple".)] :+
  
 <tab>Hier, noch bescheiden aus der Wiege tretend,\\ <tab>Hier, noch bescheiden aus der Wiege tretend,\\
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 <tab>Indess, auf seinem Eisthron triumphirend,\\  <tab>Indess, auf seinem Eisthron triumphirend,\\ 
 <tab>Der Winter stolz sich freut, wie das Gestirn\\ <tab>Der Winter stolz sich freut, wie das Gestirn\\
-<tab>Des Tag's verschönert seines Hofes Sitz[(Ces vers correspondent aux vers 333 à 350.)] !\\+<tab>Des Tag's verschönert seines Hofes Sitz[(Ces vers correspondent aux vers 333 à 350.)] !
  
-Den ebenfalls oben angeführten Schluss der Beschreibung des Ruins, welchen die Lavinen bisweilen in Alpengegenden hervorbringen, hat der deutsche Übersetzer so nachgebildet[(Nous traduisons: "La fin, également présente dans [[autincompterendudelille|l'article précédent]], décrivant les forces destructrices que les avalanches peuvent provoquer dans les Alpes, est formulé par le traducteur allemand comme suit".)] :+Den ebenfalls oben angeführten Schluss der Beschreibung des Ruins, welchen die Lavinen bisweilen in Alpengegenden hervorbringen, hat der deutsche Übersetzer so nachgebildet[("La conclusion, également offerte dans l'article précédent, décrivant les désastres que les avalanches peuvent provoquer dans les Alpes, est formulée par le traducteur allemand comme suit(nbsp):".)] :
  
 <tab>Es sinken Dörfer, Wälder stürzen nieder,\\ <tab>Es sinken Dörfer, Wälder stürzen nieder,\\
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 <tab>Wo sucht der Blick jetzt Thrus, Theben, Rom !\\ <tab>Wo sucht der Blick jetzt Thrus, Theben, Rom !\\
 <tab>O Frankreich ! Vaterland ; du Wohnplatz bittrer Schmerzen,\\ <tab>O Frankreich ! Vaterland ; du Wohnplatz bittrer Schmerzen,\\
-<tab>Mein Auge weint dir zu aus gramerfüllten Herzen[(Ces vers correspondent aux vers 369 à 378.// Ib.//, pp. 296-297.)].\\+<tab>Mein Auge weint dir zu aus gramerfüllten Herzen[(Ces vers correspondent aux vers 369 à 378. //Id.//, p. 296-297.)].
 </WRAP> </WRAP>
  
-À la différence des vers originaux de Delille, ces vers traduits en allemand par Müller ne se riment pas. Les antithèses récurrentes à l'intérieur d'un vers, présents dans l'originalsont étalés sur plusieurs vers. De telle manière, Müller n'arrive pas à reproduire les finesses de la langue selon le travail de Delille et ainsi, il y a une **grande perte de la richesse poétique** dû à la traduction en allemand. +L'exemple n'est pas mal choisi. À la différence du texte de Delille, ces vers ne riment pas et les antithèses récurrentes de l'original sont étalées sur plusieurs vers, de sorte que Müller n'arrive pas à reproduire **la richesse poétique** de son modèleAinsi, le distique 
- +
-Confrontons directement les vers de Delille à l'imitation de Müller:+
  
 <tab>Vous y voyez unis des volcans, des vergers,\\ <tab>Vous y voyez unis des volcans, des vergers,\\
 <tab>Et l'echo du tonnere, et l'echo des bergers ; <tab>Et l'echo du tonnere, et l'echo des bergers ;
  
-<tab>[...] da erblicket ihr\\+devient 
 + 
 +<tab>[...] da erblicket ihr\\
 <tab>vereint Vulkan und Weinberg', und der Donner\\ <tab>vereint Vulkan und Weinberg', und der Donner\\
 <tab>mischt sein Gebrüll zum Ton der Hirtenflöte.\\ <tab>mischt sein Gebrüll zum Ton der Hirtenflöte.\\
  
-Comme déjà mentionné auparavant, Müller s'étale sur presque trois vers tandis que Delille arrive à s'exprimer en deux vers. Mais à travers cet exempled'autres aspects sont mis en évidence. Le poète français joue beaucoup sur la **tonalité du poème** - il faut garder en tête que Delille maîtrise à la perfection la présentation orale de ses vers dans les salons - ce qui s'observe par les allitérations de "vous", "voyez", "volcans" et "vergers"Ensuite, l'écho est quasiment matérialisé et du coup palpable par sa répétition. En revanche, Müller n'arrive pas à reproduire l'allitération pour un vers entieril ignore l'écho en parlant du "gueulement" du tonnerre qu'il rajoute au "son" de la flûte du berger. Traduit par Müller de cette manière, le **jeu de tonalité et de répétition est complètement évacué**.  +Müller mobilise donc presque trois vers et surtout, il élimine les allitérations "vous", "voyez", "volcans" et "vergers"En outre, alors que chez Delille, l'écho est quasiment matérialisé et du coup rendu palpable par la répétition du mot, Müller ignore ce jeu et efface jusqu'au concept d'écho, en parlant d'un "mugissement(Gebrüll) du tonnerre, qui, selon lui, se rajoute au "son" de la flûte du berger.
- +
 ===== Lien externe ===== ===== Lien externe =====
  
-  * Accès à l'article:  [[https://books.google.fr/books?id=wZ0AAAAAYAAJ&pg=PA333&dq=der+landmann+Delille&hl=fr&source=gbs_selected_pages&cad=2#v=onepage&q=der%20landmann%20Delille&f=false|GoogleBooks]].+  * Accès à l'article(nbsp):  [[https://books.google.fr/books?id=wZ0AAAAAYAAJ&pg=PA333&dq=der+landmann+Delille&hl=fr&source=gbs_selected_pages&cad=2#v=onepage&q=der%20landmann%20Delille&f=false|GoogleBooks]].
  
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 Auteur de la page  --- //[[franziska.blaser@stud.unibas.ch|Franziska Blaser]] 2017/05/29 16:17// Auteur de la page  --- //[[franziska.blaser@stud.unibas.ch|Franziska Blaser]] 2017/05/29 16:17//