====== Richer, Clisson ====== ===== Présentation de l'œuvre ===== Ce texte de 1822 (qui sera republié en 1823 dans une version remaniée, avec la mention "Études descriptives[(Voir Édouard Richer, //Voyage à Clisson// (4/^e^/ éd.), Nantes, de l'imprimerie de Mellinet-Malassis, 1823.)]") est entièrement consacré au bourg de Clisson, situé aujourd'hui en Loire-Atlantique. Dans la version de 1822, [[richer|Richer]] emprunte à Delille l'épigraphe de son ouvrage (un vers des //Trois Règnes de la nature//) et plusieurs autres citations. Or, si le poète reçoit cette place de choix, c'est que l'une des attractions majeures de l'endroit est le **parc à fabriques de La Garenne-Lemot**, dont l'une des principales décorations est un rocher encore visible aujourd'hui et connu sous le nom de //Rocher Delille//, sur lequel les propriétaires firent graver les mots "Sa masse indestructible a fatigué le tems", adaptation d'un vers des //Jardins// où le poète, évoquant les ruines de Rome, avait écrit "Leur masse indestructible a fatigué le tems[(Ce vers, qui est peut-être l'un des plus célèbres et admirés de Delille, fut également gravé dans d'autres lieux, notamment le parc d'Ermenonville et la Grande Pyramide d'Égypte.)]" : {{::garenne.jpeg?600|}} \\ Détail du "Rocher Delille" de La Garenne-Lemot. ===== Citation ===== De manière originale, Richer **polémique sur le bien fondé de cette application** du vers des //Jardins// à un élément naturel, et c'est dans ce cadre qu'il convoque un extrait de //L'Homme des champs// – façon d'opposer aux responsables de l'inscription l'autorité même du poète. Après avoir cité une première fois les //Jardins// à propos du parc[(Édouard Richer, //Clisson// (2/^e^/ éd.), Nantes, de l'imprimerie de Mellinet-Malassis, 1822, p.(nbsp)68.)], il en arrive au fameux rocher(nbsp): Cependant, en continuant de longer le rivage, on rencontre plusieurs rochers amoncelés. L'un d'eux, prêt à glisser dans le chemin, est resté suspendu, et cette position précaire prête à la réflexion. Sur une des faces de ce rocher, on lit en gros caractères ce vers admirable du poëme des jardins : Sa masse indestructible a fatigué le tems. Il était impossible de rien choisir de plus magnifique(nbsp); mais ce que le poëte disait si justement des ruines de Rome antique ne peut s'appliquer ici. Il y a une véritable grandeur à présenter les ouvrages de l'homme luttant contre les années(nbsp); mais on ne peut dire qu'un rocher, ouvrage du tems, ait fatigué le tems(nbsp): c'est tromper l'imagination. Le plus petit caillou de nos jardins a reçu les mêmes outrages, a résisté aux mêmes révolutions, et, comme l'a si bien dit encore notre Delille(nbsp): L'histoire de ce grain est l'histoire du monde[(//Id//., p.(nbsp)74.)]. \\ Vers concernés : [[chant3#v220|chant 3, vers 220]]. ===== Liens externes ===== Accès à la numérisation du texte : [[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65235189|Gallica]]. ---- Auteur de la page --- //[[hugues.marchal@unibas.ch|Hugues Marchal]] 2018/09/10 17:30//