====== "De Veldeling […] Het Buitenleven" (Algemeene vaderlandsche letter-oefeningen) ====== ===== Présentation du texte ===== En 1803, les [[vaderlansche|Algemeene vaderlandsche letter-oefeningen]] traitent en un seul article[(Anonyme, "De Veldeling […] Het Buitenleven", //Algemeene vaderlandsche letter-oefeningen//, 1803, n°(nbsp)9, p.(nbsp)391-399.)] les deux traductions néerlandaises de //L'Homme des champs//, procurées [[brinkmandevedeling|par Brinkman]] et par [[bilderdijkhetbuitenleven|Bilderdijk]]. Paradoxalement, si **la première a les faveurs du journaliste**, c'est à la seconde qu'il consacre la plus large part de l'article, tant elle lui semble **contestable**. ===== Fidélité et altération ===== Le recenseur, qui débute en soulignant la difficulté d'une telle tâche, salue la fidélité de la traduction de Brinkman et signale que, même s'il raille son titre, Bilderdijk lui rend également hommage sur ce point. Or, bien qu'il indique ce dernier a également fourni un texte de qualité, le critique recommande d'emblée de lire la première traduction ("Vertaling"), plutôt que l'adaptation ("Naarvolging") de Bilderdijk, **si du moins on désire prendre connaissance de l'œuvre de Delille**, désir qu'il juge naturel, puisque l'original a été salué à sa sortie comme un chef-d'œuvre ("een meesterstuk"), voire, comme le dit Bilderdijk, un miracle ("een wonder"). L'enthousiasme s'étant spécialement porté sur le chant\ 3, "description poétique de presque toutes les productions de la nature[("[…] ene dichterlyke beschryving van byna ieder voordbrengsel der natuur", //id//., p. 392.)]", le journaliste retranscrit la **transposition des vers sur l'herborisation** par Brinkman. Puis il donne en français le dernier distique du passage, "– avec moins de tendresse / L'Amant voit, reconnaît, adore sa maîtresse", pour signaler que Bilderdijk a remplacé l'image par celle d'un chat(nbsp): "Neen, minder is de vreugd van de afgerichte kat, / Wanneer zy 't muisjen grypt, daar ze op te loeren zat[(//Id//., p.(nbsp)393.)]". Vers concernés : [[chant3#v443|chant 3, vers 443-444]]. ===== Un contre-Bilderdijk ===== L'exemple du chat marque le début d'une **vive critique** de Bilderdijk. Le journaliste s'insurge contre le genre de moquerie ("spotterny[(//Id//., p.(nbsp)394.)]") que Bilderdijk emploie envers le vieux poète. Il s'interroge sur les raisons qui ont poussé son compatriote à traduire l'œuvre s'il l'estimait si peu[("Waarom toch (deze vraag is natuurlyk) vermoeide hy zich met de overbrenging of naarvolging van een stuk, dat in zyn oog zo geheel weinig waarde had?" (//Ibid//.))] et il souligne avec perplexité sa haine des Français. Après avoir donné de nouveaux exemples illustrant ces différentes attitudes, tirés du texte de Bilderdijk, il insiste en outre sur la **dimension religieuse** que ce dernier donne à son commentaire, et sur la manière dont il défend l'utilité du christianisme ("den nood der Christenheid[(//Ibid//.)]") jusque dans les vers de sa version de //L'Homme des champs//. Toute cette section de l'article est donc extrêmement proche du [[kraanelitterature|texte français]] dans lequel **Kraane**, un an plus trad, reprendra mot pour mot l'exemple de l'amant remplacé par le chat. On pourrait ainsi penser que le journaliste anonyme et Kraane ne font qu'un. Toutefois, l'article contient des réserves absentes du texte de 1804. Le journaliste, qui signale que Bilderdijk a souhaité insérer dans sa version du poème des scènes à la campagne hollandaise, regrette la confusion qui en résulte. On ne sait, déplore-t-il, jamais qui parle, s'il s'agit de Delille (puisque l'original comporte déjà des passages sur la Hollande), ou si c'est son traducteur – et cette hésitation est désagréable[("[…] hindert het toch, dat nu eens !!Delille!!, dan wederom !!Bilderdyk!! de spreker is; men weet dikwils waarlyk niet, waar het de Fransche Dichter is, die toch ook van tyd tot tyd aan Holland gedenkt, en aan onze Natie recht doet; en 't is zeer ongevallig, dat wy by het lezen dezer Zangen altyd onzeker zyn, welke treffende schoonheden waarlyk aan den oorspronglyken Dichter, en welke aan !!Bilderdyk!! behoren." //Id.//, p.(nbsp)396.)]. La conclusion est cinglante(nbsp): **l'œuvre de Delille ne méritait pas ce traitement partisan**[("Zodanig ene behandeling verdiende het werk van !!Delille!! niet. Die, met ons, ook maar de Vertaling van onze Landgenote leest, zal !!Bilderdyk!!'s recensie in de daad, hoogst partydig, en zyne behandeling van den Dichter onedelmoedig vinden", //id.//, p.(nbsp)397.)] et si Bilderdijk prétendait la dépasser, il ne tenait qu'à lui de composer directement, en néerlandais, un poème propre. ===== Liens externes ===== * Accès à la numérisation du texte(nbsp): [[https://books.google.ch/books?id=NcAWAAAAQAAJ&pg=PA391&lpg=PA391|GoogleBooks]]. ---- Auteur de la page --- //[[hugues.marchal@unibas.ch|Hugues Marchal]] 2019/06/23 20:50//