{{:chant3gravure.png?nolink&500|}} \\ \\ [[3-frontispice|[Mentions du frontispice]]]
\\
===== L'HOMME DES CHAMPS. =====
===== TROISIÈME CHANT. =====
[[chant3mentions|[Mentions du troisième chant.]]]
\\ {{:chant3vignette1.png?nolink&500|}} \\ \\ [[3-vignette1|[Mentions de la vignette]]]
===== ARGUMENT. =====
[[3-A|A]]LE NATURALISTE ; l'art de voir la campagne et les phénomènes de la nature avec des yeux observateurs.\\
[[3-A|B]]1° L’importance de l’étude de la nature. 2° La grandeur de la nature, soit dans les révolutions du globe, soit dans l’action continue qu’elle exerce. Divers phénomènes ; récit de la destruction de Pleurs (sujet de la gravure de ce chant). Désastre d’Herculanum ; Buffon ; volcans de l’Auvergne ; le grain de sable ; la mer ; les eaux thermales, leur utilité, leurs plaisirs (sujet de la première vignette). 3° Charme attaché à la contemplation de diverses scènes de la nature et à la recherche de leurs causes. Montagnes, avalanches, beaux sites ; excursions botaniques ; Bernard Jussieu ; l’étude des animaux. 4° Ce charme se perpétue et s’augmente par la formation et la jouissance de cabinets d’histoire naturelle. Description des principales divisions d’un cabinet. Souvenir à Raton, chatte de l’auteur (sujet de la seconde vignette).
\\ {{:chant3vignette2.png?nolink&500|}} \\ \\ [[3-vignette1|[Mentions de la vignette]]]
===== TROISIEME CHANT. =====
[[3-001|001]] !!Que!! j'aime le mortel, noble dans ses penchants,
\\ [[3-002|002]] Qui cultive à la fois son esprit et ses champs !
\\ [[3-003|003]] Lui seul jouit de tout. Dans sa triste ignorance
\\ [[3-004|004]] Le vulgaire voit tout avec indifférence :
\\ [[3-005|005]] Des desseins du grand Être atteignant la hauteur,
\\ [[3-006|006]] Il ne sait point monter de l’ouvrage à l’auteur.
\\ [[3-007|007]] Non, ce n’est pas pour lui qu’en ses tableaux si vastes
\\ [[3-008|008]] Le grand peintre forma d’harmonieux contrastes :
\\ [[3-009|009]] Il ne sait pas comment, dans ses secrets canaux,
\\ [[3-010|010]] De la racine au tronc, du tronc jusqu’aux rameaux,
\\ [[3-011|011]] Des rameaux au feuillage accourt la sève errante ;
\\ [[3-012|012]] Comment naît des crystaux la masse transparente,
\\ [[3-013|013]] L’union, les reflets et le jeu des couleurs :
\\ [[3-014|014]] Étranger à ses bois, étranger à ses fleurs,
\\ [[3-015|015]] Il ne sait point leurs noms, leurs vertus, leur famille ;
\\ [[3-016|016]] D’une grossière main il prend dans la charmille
\\ [[3-017|017]] Ses fils au rossignol, au printemps ses concerts.
\\ [[3-018|018]] Le sage seul, instruit des lois de l’univers,
\\ [[3-019|019]] Sait goûter dans les champs une volupté pure :
\\ [[3-020|020]] C’est pour l’ami des arts qu’existe la nature.
\\
\\ [[3-021|021]] Vous donc, quand des travaux ou des soins importants
\\ [[3-022|022]] Du bonheur domestique ont rempli les instants,
\\ [[3-023|023]] Cherchez autour de vous de riches connoissances
\\ [[3-024|024]] Qui, charmant vos loisirs, doublent vos jouissances.
\\ [[3-025|025]] Trois règnes à vos yeux étalent leurs secrets.
\\ [[3-026|026]] Un maître doit toujours connoître ses sujets :
\\ [[3-027|027]] Observez les trésors que la nature assemble.
\\ [[3-028|028]] Venez ; marchons, voyons, et jouissons ensemble.
\\
\\ [[3-029|029]] Dans ces aspects divers que de variété !
\\ [[3-030|030]] Là tout est élégance, harmonie, et beauté.
\\ [[3-031|031]] C’est la molle épaisseur de la fraîche verdure,
\\ [[3-032|032]] C’est de mille ruisseaux le caressant murmure,
\\ [[3-033|033]] Des coteaux arrondis, des bois majestueux,
\\ [[3-034|034]] Et des antres riants l’abri voluptueux ;
\\ [[3-035|035]] Ici d’affreux débris, des crevasses affreuses,
\\ [[3-036|036]] Des ravages du temps empreintes désastreuses ;
\\ [[3-037|037]] Un sable infructueux aux vents abandonné ;
\\ [[3-038|038]] Des rebelles torrents le cours désordonné ;
\\ [[3-039|039]] La ronce, la bruyère, et la mousse sauvage,
\\ [[3-040|040]] Et d’un sol dévasté l’épouvantable image.
\\ [[3-041|041]] Par-tout des biens, des maux, des fléaux, des bienfaits !
\\ [[3-042|042]] Pour en interpréter les causes, les effets,
\\ [[3-043|043]] Vous n’aurez point recours à ce double génie
\\ [[3-044|044]] Dont l’un veut le désordre, et l’autre l’harmonie :
\\ [[3-045|045]] Pour vous développer ces mystères profonds,
\\ [[3-046|046]] Venez, le vrai génie est celui des Buffons.
\\
\\ [[3-047|047]] Autrefois, disent-ils, un terrible déluge,
\\ [[3-048|048]] Laissant l’onde sans frein et l’homme sans refuge,
\\ [[3-049|049]] Répandit, confondit en une vaste mer
\\ [[3-050|050]] Et les eaux de la terre et les torrents de l’air ;
\\ [[3-051|051]] Où s’élevoient des monts étendit des campagnes ;
\\ [[3-052|052]] Où furent des vallons éleva des montagnes ;
\\ [[3-053|053]] Joignit deux continents dans les mêmes tombeaux ;
\\ [[3-054|054]] Du globe déchiré dispersa les lambeaux ;
\\ [[3-055|055]] Lança l’eau sur la terre et la terre dans l’onde,
\\ [[3-056|056]] Et roula le chaos sur les débris du monde.
\\ [[3-057|057]] De là ces grands amas dans la terre enfermés,
\\ [[3-058|058]] Ces bois, noirs aliments des volcans enflammés[(Ces bois, noirs aliments des volcans enflammés. \\ \\ [[3-1-A|A]] !!On!! a voulu renfermer dans l’expression la plus succincte les différentes matières que la nature emploie pour l’entretien des feux volcaniques. Il paroit néanmoins, par les expériences de plusieurs physiciens célèbres, que les bois et tous les végétaux fossiles ne sont pas les seules matières propres à entretenir les feux souterrains. Lemery, Homberg, Newton, Hoffmann et Boerhaave ont obtenu, par le mélange du soufre, du fer et de l’eau, des effets à-peu-près semblables aux feux qui embrasent les volcans. Ces expériences, présentant en petit les mêmes résultats que la nature produit en grand, doivent au moins faire soupçonner que les bois noirs, les charbons de pierre, etc. ne sont pas les seules matières que la nature puisse employer pour alimenter le foyer des volcans, sur-tout si l’on fait attention que la terre renferme des amas considérables de pyrites sulfureuses et ferrugineuses qui n’ont besoin que du concours de l’eau pour s’enflammer. Si l’on observe que l’acide vitriolique, se combinant avec le fer, produit une grande chaleur, et beaucoup d’air inflammable que mille circonstances peuvent allumer, il sera bien évident que ces feux produits sans l’entremise d’aucune substance végétale pourroient causer les plus terribles explosions, soit en vaporisant l’eau, soit en dilatant l’air atmosphérique, qui, selon M. Hales, se trouve concentré dans les pyrites vitrioliques ou sulfureuses, dans la proportion de 1 à 83. Si on ajoute à ces réflexions celles de Spallanzani sur le même sujet, on doutera au moins que le foyer des volcans soit alimenté par des végétaux fossiles. \\ \\ )],
\\ [[3-059|059]] Et ces énormes lits, ces couches intestines,
\\ [[3-060|060]] Qui d’un monde sur l’autre entassent les ruines.
\\
\\ [[3-061|061]] Ailleurs d’autres dépôts se présentent à vous,
\\ [[3-062|062]] Formés plus lentement par des moyens plus doux.
\\ [[3-063|063]] Les fleuves, nous dit-on, dans leurs errantes courses,
\\ [[3-064|064]] En apportant aux mers les tributs de leurs sources,
\\ [[3-065|065]] Entraînèrent des corps l’un à l’autre étrangers,
\\ [[3-066|066]] Quelques uns plus pesants, les autres plus légers ;
\\ [[3-067|067]] Les uns au fond de l’eau tout-à-coup se plongèrent,
\\ [[3-068|068]] Quelque temps suspendus les autres surnagèrent ;
\\ [[3-069|069]] De là précipités dans l’humide séjour,
\\ [[3-070|070]] Sur ces premiers dépôts s’assirent à leur tour :
\\ [[3-071|071]] Des couches de limon sur eux se répandirent,
\\ [[3-072|072]] Sur ces lits étendus d’autres lits s’étendirent ;
\\ [[3-073|073]] Des arbustes sur eux gravèrent leurs rameaux,
\\ [[3-074|074]] Non brisés par des chocs, non dissous par les eaux,
\\ [[3-075|075]] Mais dans leur forme pure. En vain leurs caractères
\\ [[3-076|076]] Semblent offrir aux yeux des plantes étrangères[(Semblent offrir aux yeux des plantes étrangères. \\ \\ [[3-2-A|A]] Les empreintes que l’on trouve dans nos climats sur les schistes, qui sont le toit des couches de charbon de pierre, appartiennent évidemment à des plantes qui nous sont étrangères aujourd’hui : il s’y trouve, par exemple, des calamites, des écorces de palmiers de la forme la plus variée et la plus curieuse ; si l’on y rencontre quelquefois des empreintes qui ressemblent à nos fougères, c’est que dans cette classe extrêmement nombreuse il est un grand nombre d’espèces exotiques échappées aux recherches des Plumier, des Rumph, des Petiver, et dont l’œil exercé du botaniste ne peut qu’à peine, après une comparaison longue et bien suivie, distinguer les empreintes de celles des plantes de nos climats. Dans les mémoires de l’académie de 1782, Daubenton cite des schistes dont les impressions lui ont paru provenir de plantes croissant dans le pays. Lemonnier, dans ses Observations d’histoire naturelle, croit avoir reconnu l’//osmunda regalis// sur un schiste d’une houillère d’Auvergne ; mais ces observations ne sont pas convaincantes. Dans les mines de charbon de pierre du val de Villé les empreintes de feuilles verticillées sont beaucoup plus fréquentes que celles de plantes dorsifères. Il y auroit cependant de la témérité à assurer qu’elles sont de l’espèce du caille-lait de nos contrées : il est plus probable que l’une des empreintes venant de Taninge en Faucigni, que M. Tingry a décrites dans le premier volume des Transactions de la société linnéenne de Londres, est l’//aspleniven nodosum// de l’Amérique méridionale ; et il existe un si grand nombre d’empreintes qui diffèrent entièrement de nos plantes, que l’on est forcé de les rapporter à une époque où le climat et les productions de notre pays différoient de ce qu’ils sont aujourd’hui. Les belles écorces de palmier, si variées, qui se trouvent sur-tout dans les schistes de Duttweiler près de Saarbrücken, fournissent un fait de plus à l’appui de cette assertion. Pour fixer son opinion sur cette matière, on consultera avec fruit l’ouvrage de Moraud sur les charbons de pierre, l’//Herbarium diluvianum// de Scheuchzer, la //Silesia subterranea// de Volckmann, et la belle suite d’empreintes que Mylius a publiées dans l’ouvrage intitulé //Memorabilia Saxoniæ subterranea//. \\ \\ )]
\\ [[3-077|077]] Que des fleuves, des lacs, et des mers en courroux,
\\ [[3-078|078]] Le roulement affreux apporta parmi nous :
\\ [[3-079|079]] Leurs traits inaltérés, les couches plus profondes
\\ [[3-080|080]] Des lits que de la mer ont arrêtés les ondes ;
\\ [[3-081|081]] Souvent deux minces lits, léger travail des eaux,
\\ [[3-082|082]] L’un sur l’autre sculptés par les mêmes rameaux[(L’un sur l’autre sculptés par les mêmes rameaux. \\ \\ [[3-3-A|A]] Jussieu, dans les Mémoires de l’académie de 1718, donne l’explication suivante de la raison pour laquelle, dans deux couches de schiste à empreintes séparées l’une de l’autre, on ne voit pas sur l’une l’impression de la page supérieure de la feuille, et sur l’autre celle de l’inférieure. \\ [[3-3-B|B]] « Nous supposons, dit-il, les feuilles flottantes sur la superficie d’une eau qui, dans ses agitations, étoit encore plus chargée d’un limon bitumineux qu’elle avoit détrempé, que du sel dont elle étoit naturellement imprégnée. Ce limon a couvert la surface de ces feuilles flottantes, y a été retenu par la quantité de nervures dont elles sont traversées, s’y est uni si intimement à elles qu’elles en ont pris jusqu’aux moindres vestiges, et y ont acquis d’autant plus de consistance que ces feuilles, par la qualité de leur tissu serré, ont résisté plus long-temps à la corruption. Comme néanmoins elles se sont enfin pourries, et que le limon qui les couvroit n’a pu manquer de se précipiter soit par la soustraction du corps qui le soutenoit, soit parceque, devenu par cette soustraction plus pénétrable à l’eau, il s’est trouvé plus pesant ; c’est dans cette précipitation que ces lames limoneuses tombant sur les surfaces unies d’un limon détrempé, y ont marqué la figure des feuilles dont elles avoient conservé l’empreinte. \\ [[3-3-C|C]] L’explication de ce mécanisme rend sensible la singularité de la représentation d’une seule et même face de ces feuilles de plantes en relief sur une lame, et en creux sur celle qui lui est opposée : ce qui arrive de la même manière qu’un cachet, imprimé en relief sur une lame de terre, se rend en creux sur une autre lame molle sur laquelle celle-là es appliquée. \\ [[3-3-D|D]] L’on ne peut pas dire que l’une soit celle du revers de la feuille, tandis que l’autre est celle du dessus, puisque cette feuille ayant été pourrie, est devenue incapable d’imprimer ce revers ; sa pourriture est si certaine, que sa substance ayant changé, a teint ces empreintes en noir, et ce qui est resté attaché à cette lame n’a rendu tout au plus que quelques empreintes moins parfaites, parceque ce superflu a rempli la gravure de l’impression, et s’y trouve aujourd’hui en poudre entre quelques unes de ces lames lorsqu’on les sépare. » \\ \\ )] ;
\\ [[3-083|083]] Tout d’une cause lente annonce aux yeux l’ouvrage.
\\ [[3-084|084]] Ainsi, sans recourir à tout ce grand ravage,
\\ [[3-085|085]] Le sage ne voit plus que des effets constants,
\\ [[3-086|086]] Le cours de la nature et la marche du temps.
\\
\\ [[3-087|087]] Mais j’apperçois d’ici les débris d’un village ;
\\ [[3-088|088]] D’un désastre fameux tout annonce l’image :
\\ [[3-089|089]] Quels malheurs l’ont produit ? avançons, consultons
\\ [[3-090|090]] Les lieux et les vieillards de ces tristes cantons.
\\ [[3-091|091]] Dans les concavités de ces roches profondes,
\\ [[3-092|092]] Où des fleuves futurs l’air déposoit les ondes,
\\ [[3-093|093]] L’eau, parmi les rochers se filtrant lentement,
\\ [[3-094|094]] De ces grands réservoirs mina le fondement :
\\ [[3-095|095]] Les voûtes, tout-à-coup à grand bruit écroulées,
\\ [[3-096|096]] Remplirent ces bassins ; et les eaux refoulées,
\\ [[3-097|097]] Se soulevant en masse et brisant leurs remparts,
\\ [[3-098|098]] Avec les bois, les rocs, et leurs débris épars,
\\ [[3-099|099]] Des hameaux, des cités traînèrent les ruines ;
\\ [[3-100|100]] Leurs cours se lit encore au creux de ces ravines,
\\ [[3-101|101]] Et l’ermite du lieu, sur un décombre assis,
\\ [[3-102|102]] Aux voyageurs encore en fait de longs récits[(Aux voyageurs encore en fait de longs récits. \\ \\ [[3-4-A|A]] Ces accidents sont assez fréquents, mais ils sont peu considérables, ou, arrivant dans des endroits non habités, ils sont bientôt oubliés, et souvent même inconnus. On trouve de ces faits dans l’histoire ancienne : Pausanias en cite un au sujet de la ville Idée, au pied du mont Sipyle. Un exemple des plus frappants dans ce genre est la destruction du magnifique bourg de Pleurs, riche par ses fonds de terre, par le commerce et l’industrie de ses habitants, environné de belles maisons de campagne, et situé dans la Valteline au pied du mont Conto. Le 6 septembre 1718, après des pluies abondantes, par une nuit calme et un temps serein, tout-à-coup la montagne s’entr-ouvrit, tomba sur ce bourg, l’abyma, et ensevelit tout vifs ou écrasa sous ses ruines deux mille quatre cent trente habitants, qui formoient sa population ; pas un seul n’échappa. La montagne enveloppa dans sa chûte le village de Schilano, composé de soixante et dix-huit feux, et couvrit une lieue quarrée de ses débris. Leurs voisins, les habitants de Chiavenne, furent surpris de voir à sec leur rivière, dont les eaux avoient été interceptées par la montagne en débris. La description de ce funeste événement se trouve dans l’Histoire naturelle de la Suisse, par Scheuchzer, en deux planches gravées : le bourg, tel qu’il étoit, se trouve sur l’une ; on voit sur l’autre la contrée telle qu’elle existe depuis l’écroulement. A la description de la catastrophe de Pleurs, que donne Robert dans son Voyage dans les treize cantons suisses, etc., il ajoute celle de la chûte de la partie supérieure de la montagne du Diableret, arrivée dans le Valais en 1714 ; et il cite un pareil événement arrivé précédemment dans le Valais en 1534, et qui fit périr deux villages. \\ \\ )].
\\
\\ [[3-103|103]] Ailleurs ces noirs sommets dans le fond des campagnes
\\ [[3-104|104]] Versèrent tout-à-coup leurs liquides montagnes,
\\ [[3-105|105]] Et le débordement de leurs bruyantes eaux
\\ [[3-106|106]] Forma de nouveaux lacs et des courants nouveaux.
\\ [[3-107|107]] Voyez-vous ce mont chauve et dépouillé de terre
\\ [[3-108|108]] A qui fait l’aquilon une éternelle guerre ?
\\ [[3-109|109]] L’olympe pluvieux, de son front escarpé
\\ [[3-110|110]] Détachant le limon par ses eaux détrempé,
\\ [[3-111|111]] L’emporta dans les champs, et de sa cime nue
\\ [[3-112|112]] Laissa les noirs sommets se perdre dans la nue :
\\ [[3-113|113]] L’œil s’afflige à l’aspect de ses rochers hideux.
\\
\\ [[3-114|114]] Poursuivons, descendons de ces sauvages lieux ;
\\ [[3-115|115]] Des terrains variés marquons la différence.
\\ [[3-116|116]] Voyons comment le sol, dont la simple substance
\\ [[3-117|117]] Sur les monts primitifs où les dieux l’ont jeté
\\ [[3-118|118]] Conserve, vierge encor, toute sa pureté,
\\ [[3-119|119]] S’altère en descendant des montagnes aux plaines ;
\\ [[3-120|120]] De nuance en nuance et de veines en veines
\\ [[3-121|121]] L’observateur le suit d’un regard curieux[(L’observateur le suit d’un regard curieux. \\ \\ [[3-5-A|A]] Personne n’a écrit sur cet objet d’une manière plus lumineuse que M. Rouenne, beau-père du célèbre Darcet, professeur au collége de France, l’un des plus fameux chimistes de l’Europe, et auteur de plusieurs mémoires excellents sur différents objets d’histoire naturelle, et particulièrement sur les montagnes. (//Note de l’auteur.//) \\ \\ )].
\\
\\ [[3-122|122]] Tantôt de l’ouragan c’est le cours furieux ;
\\ [[3-123|123]]