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vidalexamenimpartial [2019/05/21 22:07] – [Une position surplombante] Hugues Marchalvidalexamenimpartial [2019/05/22 16:13] – [Les réussites] Hugues Marchal
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 ==== Les réussites ==== ==== Les réussites ====
  
-Vidal termine par une note extrêmement élogieuse. Il cite de longs extraits, en insistant à chaque fois sur leur maestria, et dans ce cadre, il réserve **une place de choix au chant 3**.+Revenant à l'idée que les beautés abondent dans l'œuvre, Vidal termine par un inventaire extrêmement élogieux. Il cite de longs extraits, en insistant à chaque fois sur leur maestria, et dans ce cadre, il réserve **une place de choix au chant 3**
 + 
 +Le troisième chant est sans contredit celui où brille le plus grand nombre de beautés neuves & de difficultés heureusement vaincues\ ; car aucun poëte avant lui n'avoit traité en vers l'histoire naturelle. 
 +\\ La superbe peinture des ravages des volcans amène ce morceau, dans lequel l'auteur a imité si ingénieusement Virgile\ : 
 + 
 +Dans ce désastre affreux, quels fleuves ont tari\ ! 
 +\\ Quels sommets ont croulé, quels peuples ont péri\ ! 
 +\\ Les vieux âges l'ont su, l'âge présent l'ignore\ ; 
 +\\ Mais de ce grand fléau la terreur dure encore. 
 +\\ Un jour, peut-être, un jour les peuples de ces lieux 
 +\\ Que l'horrible volcan inonda de ses feux, 
 +\\ Heurtant avec le soc des restes de murailles, 
 +\\ Découvriront ce gouffre, &, creusant ses entrailles. 
 +\\ Contempleront au loin, avec étonnement, 
 +\\ Des hommes & des arts ce profond monument\ ; 
 +\\ Cet aspect si nouveau des demeures antiques\ ; 
 +\\ Ces cirques, ces palais, ces temples, ces portiques\ ; 
 +\\ Ces gymnases, du sage autrefois fréquentés, 
 +\\ D'hommes qui semblent vivre encore tout habité\ : 
 +\\ Simulacres légers, prêts à tomber en poudre, 
 +\\ Tous gardant l'attitude où les surprit la foudre\ ;  
 +\\ L'un enlevant son fils,l'autre emportant son or 
 +\\ Cet autre ses écrits, son plus riche trésor\ ; 
 +\\ Celui-ci dans ses mains tient son dieu tutélaire\ ; 
 +\\ L'autre, non moins pieux, s'estchargé de son père\ ; 
 +\\ L'autre, paré de fleurs & la coupe à la main, 
 +\\ A vu sa dernière heure & son dernier festin. 
 + 
 +Les trois exclamations qui commencent ce morceau produisent dans l'ame l'émotion la plus vive, & la préparent aux impressions les plus terribles. Mais rien n'est plus frappant que cette image\ : 
 + 
 +Simulacres légers, prêts à tomber en poudre, 
 +\\ Tous gardant l'attitude où les surprit la foudre. 
 + 
 +Tout ce morceau se prolonge de phrase en phrase, semblable à un homme qui parcourt lentement lessouterrains d'Herculanum, & dont les regards étonnés s'arrêtent avec consternation sur tous les monumens qui l'environnent. 
 + 
 +Maintenant je vais rapprocher deux des plus beaux exemples de gradation que nous ayons dans la poésie française. Tous deux sont dans un sens opposé, & tous deux nous offrent les plus sublimes leçons de philosophie. 
 +\\ Dans le premier nous voyons un rocher que le temps, a réduit à un grain de sable\ ; & dans le second, c'est un grain de neige qu'un oiseau détache du haut des monts, & qui roulant sur d'énormes amas de cette matière, accroît sa masse de moment en moment, & dont la chute est cause des plus grands désastres. 
 +\\ Voici le premier : 
 + 
 +Mais sans quitter vos monts et vos vallons chéris, 
 +\\ Voyez d'un marbre usé le plus mince débris : 
 +\\ Quel riche monument\ ! De quelle grande histoire 
 +\\ Ses révolutions conservent la mémoire\ ! 
 +\\ Composé des dépôts de l'empire animé, 
 +\\ Par la destruction ce marbre fut formé. 
 +\\ Pour créer les débris dont les eaux le pétrirent, 
 +\\ De générations quelles soules périrent\ ! 
 +\\ Combien de temps sur lui l'Océan a coulé\ ! 
 +\\ Que de temps dans leur sein les vagues l'ont roulé\ ! 
 +\\ En descendant des monts dans ses profonds abymes, 
 +\\ L'Océan autrefois le laissa sur leurs cimes\ ; 
 +\\ L'orage dans les mers de nouveau le porta\ ; 
 +\\ De nouveau sur ses bords la mer le rejeta, 
 +\\ Le reprit, le rendit : ainsi, rongé par l'âge, 
 +\\ Il endura les vents et les flots et l'orage. 
 +\\ Enfin, de ces grands monts humble contemporain, 
 +\\ Ce marbre fut un roc, ce roc n'est plus qu'un grain\ ; 
 +\\ Mais, fils du temps, de l'air, de la terre et de l'onde,  
 +\\ L'histoire de ce grain est l'histoire du monde. 
 + 
 +Comme le balottement de ce marbre est supérieurement imité par le balottement de ces vers\ : 
 + 
 +L'orage dans les mers de nouveau le porta ; 
 +\\ De nouveau sur ses bords la mer le rejeta, 
 +\\ Le reprit, le rendit … ! 
 + 
 +Celui-ci surtout est vraiment du sublime d'images : 
 + 
 +Ce marbre fut un roc, ce roc n'est plus qu'un grain.
  
-Le troisième chant est sans contredit celui où brille le plus grand nombre de beautés neu ves & de difficultés heureusement vaincues ; 
-car aucun poëte avant lui n'avoit traité en vers l'histoire naturelle. 
-La superbe peinture des ravages des volcans «mène ce morceau , dans lequel l'auteur a imité si ingénieusement Virgile : 
-Dans ce désastre affreux, quels sleuves ont tari! Quels sommtts ont croulé ,quels peuples ont péri! Les vieux âges Vont su , Vâge présent l'ignore ; 
-Mais de ce grand sléau la terreur dure encore. 
-TJn jour , peut-être , un jour les peuples de ces lieux 
-Que l'horrible volcan inonda de sesseux, Heurtant avec le soc des restes de murailles, Découvriront ce gouIfre, & , creusant ses entrailles. Contempleront au loin,avec étonnement, 
-Des hommes fc des arts ce prosond monument; 
-Cet aspect si nouveau des demeures antiques ; 
-Ces cirques , ces palais , css temples , ces portiques ; Ces gymnases , du sage autresois sréquentés , D'hommes qui semblent vivte encore tout habité 
-Simulacres légers , prêts à tomber en poudre , Tous gardant l'attitude où les furprit la foudre ; L'un enlevantsonsils,l'autreemportantsonor, Cet autre ses écrits , son plus riche trésor ; 
-Celui-ci dans ses mains tient son dieu tutélaire; L'autre,non moins pieux,s'estchargé de son p*re; L'autre , paré de fleurs Sc la coupe à la main, 
-A vu fa dernière heure St son dernier festin. 
-Les trois exclamations qui commencent .inorceau produisent dans l'ame l'émotion la plus . 
-vive,& la préparent aux impressions les plus terribles. Mais rien n'est plus srappant que cette 
-ima .;e-: 
-Simulacres légers , prêts à tomber en poudre , Tous gardant l'attitude où les surprit la foudre. 
-Tout ce morceau se prolonge de phrsse en phrase,semblable à un homme qui parcourt lentementlessouterrainsd'Herculanum,& dont les regards étonnés s'arrêtent avec consternation sur tous les monumens qui l'environnent. 
-> Maintenant je vais rapprocher deux des plus beaux exemples de gradation que nous ayons da is la poésie srançaise. Tous deux sont dans un sens opposé , 8: tous deux nous offrent les 
-plus sublimes leçons de philosophie. 
-Dans le premier nous voyons un rocher que' le temps, a réduit à un grain de sable; & dans le second-, c'est un grain déneige qu'un oiseau détache du haut des monts, & qui roulant sur xPénormes amas de cette matière , accroît sa masse de moment en moment, & dont la chute 
-est cause des plus grands désastres. Voici le premier : 
-Mais sans quitter vos monts et vos vallons chéris , Voyez d'un marbre usé le plus mince débris : Quel riche monument! I>e quelle grande histoire Ses révolutions conservent la mémoire ! Composé des dépôts de l'empire animé , 
-Par la destruction ce marbre sut sormé. . Pour créer les débris dont les eaux le pétrirent, De générátions quelles soules périrent! 
-Combien de temps sur lui l'Océan a coulé! 
-Q u e de temps dans leur sein les vagues l'ont roulé î En descendant des mony dans sesprosonds abymes» L'Océan autresois le laissa sur leurs cimes; forage dans les mers de nouveau le porta 5 De nouveau sur ses bords la mer le rejeta, 
-te reprit,lerendit :ainsi,rengé par l'âge, 
-H endura les vents et les flots et Forage. 
-Ensin , de ces grands monts humble contemporain , 
-Ce marbre sutun roc,ce rocn'estplusqu'ungrain; Mais ,fils du temps , de l'air, de la terre et de l'onde, L'histoire de ce grain est l'histoire du monde. 
-t o m m e le balottement de ce marbre est su périeurement imité par le balottement de ces vers : 
-L'orage dans les mers de nouveau le porta ; De nouveau sur ses bords la mer le rejeta, Lereprit,lerendit . . . » ! 
-Celui-ci surtout est vraiment du sublime d'i 
-mages : 
-Ce marbre sut un roc ,ce roc n'est plus qu'un grain. 
 Mais voyons l'autre morceau. Mais voyons l'autre morceau.
-Souvent un grand effet naît d'une soible cause. Souvent sur ces hauteurs l'oiseau qui se repose , Détache un grain <fe neige. A ce léger sardeau , Des grainsdontils'accroîtsejointlepoidsnouveau; La neige autour de lui rapidement s'amasse ; Demomentenmomentilaugmentesamaffe: I/air en tremble, et soudain, s'écroulant à la sois , Des hivers entaflés l'epouvantable poids 
-Bondit de roc en roc , roule de cime en cime , 
-Et de sa chute immense ébranle au loin l'abyme. tes hameaux sont détruits,etles bois emportés; On cherche en vain la place où surent les cités, Et sous le vent lointain de ces Alpes qui tombent, 
-Avant d'être- srappés , les voyageurs succombent. Ainsi, quand des excès , suivis d'excés nouveaux. D'un état par degrés ont préparé les maux, 
-De malheur en malheur sa chute se consomme; Tyrn'eflplus,Thèbesmeurt, etlesyeuxcherchent 
-Rome 1 
-En va'njecherchedansVantiquitédesmor ceaux de ce genre plus beaux que ces deux derniers. Vous, qui saites de Deliìle comrae de Boileau, un versificateur , un imitateur excel lent , mais qui lui resuse* Tinta»ination d'un 
-poëte,lisezcesversfciépondtz. L'admiration dont je suis pénétré m e laisse à peine la fkculié d'en analyser les beautés innombrables. Et d'aií- leurs, ai-je besoin de foire remarquer des beau tés aussi srappantes? Dirar-je comme eette pein- ture des avalanches est admirablement préparée & terminée par deux principes de la plus sublime' philosophie?Ferai-je observer l'harmoiwe mâle St imitative de ces vers , & la marche d'abord 
-rapide & ensuite pesante de certe phrase qui nous offre la plus belle gTadarion que l'on puisse citer? Non sans doute, je n'entrerai pDint dans ces détailssuperflus* De semblablesbeautéssont senties par tout le monde, & ce seroit même affoiblir l'enthoufiasme qu'elles inspirent, que de vouloir les expliquer. 
-Mais fi ie génie de Delille s'est élevé dans des routes inconnues, 8ta ouvert une nouvelle carrière au sublime, il a eu peut-être autant de mérite de nous avoir peint avec noblesse des objets que la poésie avoit dédaignés jusqu'a 
-lors. Avec quelle élégance il décrit une soule d'insectes !. Le Moniteur a prétendu que c'étott une nomenclature, ce qui lignisie une listede noms. 
-Mais il est sacile de voir fi dans cette charmante galerie d'insectes , on trouve leurs noms ou des 
-images qui les représentent. 
-Ceux qui d'un fil doré composent leur tombeau', Ceux dont l'amour dans I'orabre allume leflambeau ; L'insecte dont un an borne la destinée ; 
-Celui qui naît,jouit et meurt dans lajournée, 
-Et dont la vie au moins n'a pas d'inftans perdus. Vous tous, dans I'univers en foule répandus , Dont les races fans fin, fans fin se renouvellent, Insectes , pafoissez , vos cartons vous appellent! Venez avec l'éclat de vos riches habits, 
-Vos aigrettes, vos flenrs,vos perles, vos rubis, Et ces fourreaux brillons , et ces étuis fidèles , Dont récaille défend la gaze de vos ailes. 
-Que j'observe de prés'ces clairons, ces tambours^ Signal de vos fureurs , signal de vos amours , 
-Qui guidoient vos héros dans les champs de lagloire.,. Et sonnoient le danger , la charge et la victoire ; Enfin tous ces ressorts , organes merveilleux 
-Qui confondent des arts le savoir orgueilleux, : Chefs-d'œuvres d'une main en merveilles féconde , Dont un seul prouve un Dieu , dont un seul vaut utt 
-monde. 
-Combien cette dernière pensée devient su blime , après une description d'insectes pres- qu'imperceptibles!Combien c'estnous intéresser à des êtres qui, aux yeux du vulgaire, parois sent si chétiss & si vils ! Combien c'est agrandir les plus petits objets qui e*istent dans la nature }: Je ne résiste point au plaisir de rappeler ici ce ,beau vers qae j'ai déjà cité : 
-Ee même Dieu créa la mousse et I'univers. 
-C'est ainsi qu'un grand poète répand dans se* écrits les plus belles leçons de morale & de phi losophie. C'est ainft que le père de la poésinous présente souvent, dans son Odyssée, cette vérité touchante que Deltlle a exprimée dans ce vers : 
-Partout des biens , des m a u x , des sléaux , des biensaits ! 
-Ensin il n'est presque pas un vers dans tout ce morceau sur les insectes, qui ne soit un mo. dèle d'élégance & de précision , S: qui n'ofi're l'imaoe lâ plus brillante & la plus poétique. 
  
 +Souvent un grand effet naît d'une foible cause.
 +Souvent sur ces hauteurs l'oiseau qui se repose,
 +Détache un grain de neige. A ce léger fardeau,
 +Des grains dont il s'accroît se joint le poids nouveau\ ;
 +La neige autour de lui rapidement s'amasse ;
 +De moment en moment il augmente sa masse\ : 
 +L'air en tremble, et soudain, s'écroulant à la fois,
 +Des hivers entassés l'épouvantable poids
 +Bondit de roc en roc, roule de cime en cime,
 +Et de sa chute immense ébranle au loin l'abyme. 
 +Les hameaux sont détruits, et les bois emportés\ ;
 +On cherche en vain la place où surent les cités,
 +Et sous le vent lointain de ces Alpes qui tombent,
 +Avant d'être frappés, les voyageurs succombent.
 +Ainsi, quand des excès, suivis d'excès nouveaux,
 +D'un état par degrés ont préparé les maux,
 +De malheur en malheur sa chute se consomme\ ;
 +Tyr n'est plus,Thèbes meurt, et les yeux cherchent Rome\ !
 +
 +En vain je cherche dans l'antiquité des morceaux de ce genre plus beaux que ces deux derniers. Vous, qui faites de Delille comme de Boileau, un versificateur, un imitateur excellent, mais qui lui resfusez l'imagination d'un poëte, lisez ces vers & répondez. L'admiration dont je suis pénétré me laisse à peine la faculté d'en analyser les beautés innombrables. Et d'ailleurs, ai-je besoin de faire remarquer des beautés aussi frappantes\ ? Dirai-je comme cette peinture des avalanches est admirablement préparée & terminée par deux principes de la plus sublime philosophie\ ? Ferai-je observer l'harmonie mâle & imitative de ces vers, & la marche d'abord rapide & ensuite pesante de cette phrase qui nous offre la plus belle gradation que l'on puisse citer\ ? Non sans doute, je n'entrerai point dans ces détails superflus. De semblables beautés sont senties par tout le monde, & ce seroit même affoiblir l'enthousiasme qu'elles inspirent, que de vouloir les expliquer.
 +\\ Mais si le génie de Delille s'est élevé dans des routes inconnues, & a ouvert une nouvelle carrière au sublime, il a eu peut-être autant de mérite de nous avoir peint avec noblesse des objets que la poésie avoit dédaignés jusqu'alors. Avec quelle élégance il décrit une foule d'insectes\ ! Le //Moniteur// a prétendu que c'étoit une //nomenclature//, ce qui signifie une liste de noms. Mais il est facile de voir si dans cette charmante galerie d'insectes, on trouve leurs noms ou des images qui les représentent.
 +
 +Ceux qui d'un fil doré composent leur tombeau,
 +Ceux dont l'amour dans l'ombre allume le flambeau\ ;
 +L'insecte dont un an borne la destinée\ ;
 +Celui qui naît, jouit et meurt dans la journée,
 +Et dont la vie au moins n'a pas d'instans perdus.
 +Vous tous, dans l'univers en foule répandus,
 +Dont les races sans fin, sans fin se renouvellent,
 +Insectes, paroissez, vos cartons vous appellent\ !
 +Venez avec l'éclat de vos riches habits,
 +Vos aigrettes, vos fleurs, vos perles, vos rubis,
 +Et ces fourreaux brillans, et ces étuis fidèles,
 +Dont l'écaille défend la gaze de vos ailes.
 +……
 +Que j'observe de près ces clairons, ces tambours,
 +Signal de vos fureurs, signal de vos amours,
 +Qui guidoient vos héros dans les champs de la gloire,
 +Et sonnoient le danger, la charge et la victoire\ ;
 +Enfin tous ces ressorts, organes merveilleux,
 +Qui confondent des arts le savoir orgueilleux,
 +Chefs-d'œuvres d'une main en merveilles féconde,
 +Dont un seul prouve un Dieu, dont un seul vaut un monde.
 +
 +Combien cette dernière pensée devient sublime, après une description d'insectes presqu'imperceptibles\ ! Combien c'est nous intéresser à des êtres qui, aux yeux du vulgaire, paroissent si chétifs & si vils\ ! Combien c'est agrandir les plus petits objets qui existent dans la nature\ ! Je ne résiste point au plaisir de rappeler ici ce beau vers que j'ai déjà cité\ :
 +
 +Un même Dieu créa la mousse et l'univers.
 +
 +C'est ainsi qu'un grand poète répand dans ses écrits les plus belles leçons de morale & de philosophie. C'est ainsi que le père de la poésie nous présente souvent, dans son Odyssée, cette vérité touchante que Deltlle a exprimée dans ce vers\ :
 +
 +Partout des biens, des maux , des fléaux , des bienfaits\ !
 +
 +Enfin il n'est presque pas un vers dans tout ce morceau sur les insectes, qui ne soit un modèle d'élégance & de précision, & qui n'offre l'image la plus brillante & la plus poétique.
 ===== Quatrième question : Effet que produit l'ouvrage  ===== ===== Quatrième question : Effet que produit l'ouvrage  =====