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pougenshommedeschamps [2023/03/10 14:20] – Espaces insécables : remplacer la syntaxe "\ :" qui ne fonctionne plus par "(nbsp)". Timothée Léchotpougenshommedeschamps [2023/03/10 14:24] – Espaces insécables : pour les pages Timothée Léchot
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 ===== Présentation du texte ===== ===== Présentation du texte =====
  
-[[pougens|Pougens]] publie dans sa [[bibliothequefran|Bibliothèque française]] un compte rendu de //L’Homme des champs// étalé sur trois livraisons, en septembre[(Charles Pougens, "L’Homme des champs, ou les Géorgiques françaises ; par Jacques Delille, Paris, Levrault […] et Charles Pougens […]", //Bibliothèque française//, t. 1, n°\ 5, septembre 1800, p.181-199.)], octobre[(//Bibliothèque française//, t. 1, n°\ 6, octobre 1800, p.38-46.)] et décembre[(//Bibliothèque française//, t. 1, n°\ 8, décembre 1800, p.30-44.)] 1800.+[[pougens|Pougens]] publie dans sa [[bibliothequefran|Bibliothèque française]] un compte rendu de //L’Homme des champs// étalé sur trois livraisons, en septembre[(Charles Pougens, "L’Homme des champs, ou les Géorgiques françaises ; par Jacques Delille, Paris, Levrault […] et Charles Pougens […]", //Bibliothèque française//, t. 1, n°\ 5, septembre 1800, p.(nbsp)181-199.)], octobre[(//Bibliothèque française//, t. 1, n°\ 6, octobre 1800, p.(nbsp)38-46.)] et décembre[(//Bibliothèque française//, t. 1, n°\ 8, décembre 1800, p.(nbsp)30-44.)] 1800.
  
 Le fait que la publication se soit échelonnée durant l’automne permet à Pougens de discuter, au fil du texte, l’avis d’autres critiques. Le journaliste, qui signe sa contribution, ne cache pas qu'il fait partie des libraires responsables de la commercialisation du poème. Bien que son compte rendu soit très **élogieux** et s’apparente en partie à un prospectus, Pougens expose **quelques réserves** sur le poème et surtout, il communique aux lecteurs **une note scientifique inédite, destinée au chant 3**. Présentée comme un ajout à venir dans les prochains tirages, elle ne sera finalement pas intégrée au livre, mais elle constitue une des **marques de la mobilité du texte et de sa capacité à évoluer encore au fil des impressions**. Le fait que la publication se soit échelonnée durant l’automne permet à Pougens de discuter, au fil du texte, l’avis d’autres critiques. Le journaliste, qui signe sa contribution, ne cache pas qu'il fait partie des libraires responsables de la commercialisation du poème. Bien que son compte rendu soit très **élogieux** et s’apparente en partie à un prospectus, Pougens expose **quelques réserves** sur le poème et surtout, il communique aux lecteurs **une note scientifique inédite, destinée au chant 3**. Présentée comme un ajout à venir dans les prochains tirages, elle ne sera finalement pas intégrée au livre, mais elle constitue une des **marques de la mobilité du texte et de sa capacité à évoluer encore au fil des impressions**.
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 ===== Vue d’ensemble ===== ===== Vue d’ensemble =====
  
-Les informations commerciales se concentrent dans la première livraison, puisqu’en début d’article, Pougens indique : "On trouvera à la suite de cette analyse la note des diverses éditions, avec les prix pour Paris, et franco pour les départemens[(T. 1, n°\ 5, septembre 1800, p.181.)]". Comme de nombreux critiques, Pougens insiste ensuite sur l’**impatience du public**, qu’il met en avant pour justifier l’ampleur de son compte rendu et son désir de donner sans tarder au lecteur des extraits de l’œuvre.+Les informations commerciales se concentrent dans la première livraison, puisqu’en début d’article, Pougens indique : "On trouvera à la suite de cette analyse la note des diverses éditions, avec les prix pour Paris, et franco pour les départemens[(T. 1, n°\ 5, septembre 1800, p.(nbsp)181.)]". Comme de nombreux critiques, Pougens insiste ensuite sur l’**impatience du public**, qu’il met en avant pour justifier l’ampleur de son compte rendu et son désir de donner sans tarder au lecteur des extraits de l’œuvre.
  
 <WRAP round box 60%>Cet ouvrage promis, desiré depuis si longtemps paroît enfin. Le dieu du goût, celui des bons vers viennent de ceindre d'une triple couronne la tête poétique et sensible du Virgile de la France. Le public qu'une longue disette a dû rendre plus impatient et plus avide, me saura gré, sans doute, de ne point suspendre ses jouissances par des réflexions préliminaires et de rejetter à la fin de cette analyse quelques observations qui naissent du sujet même[(//Ibid.//)]. <WRAP round box 60%>Cet ouvrage promis, desiré depuis si longtemps paroît enfin. Le dieu du goût, celui des bons vers viennent de ceindre d'une triple couronne la tête poétique et sensible du Virgile de la France. Le public qu'une longue disette a dû rendre plus impatient et plus avide, me saura gré, sans doute, de ne point suspendre ses jouissances par des réflexions préliminaires et de rejetter à la fin de cette analyse quelques observations qui naissent du sujet même[(//Ibid.//)].
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 Cette souplesse s’affirme dès le premier article. Cette souplesse s’affirme dès le premier article.
  
-Pougens se montre **le plus souvent enthousiaste**, quitte à ferrailler avec d’autres critiques(nbsp): ainsi, pour lui, tel vers du chant 1 "veng[e] Delille du reproche injustifié d’insensibilité que lui on fait, non ses ennemis, car la supériorité de ses talens et la douceur de son caractère ont émoussé les traits de la calomnie\ ; mais certains esprits froids qui glacent tout ce qu’ils touchent [(//Id.//, p.184-185.)]". Il souligne des passages faits pour toucher les "êtres aimants et sensibles », les « images douces et […] riantes[(//Id.//, p.189.)]", les manifestations chez Delille d’une "sensibilité […] tamisée", capable de s’emparer avec fruit d’une "idée romantique[(//Id.//, p.194.)]", la personnification des plantes ou des roches, pour "vivifier les êtres inanimés[(//Id.//, p.195.)]". Il loue Delille pour avoir, dans le chant 2, sur l’agriculture, "dédaign[é] les sentiers rebattus des poëtes géorgiques" afin d’explorer "une carrière nouvelle[(//Id.//, p.192.)]".+Pougens se montre **le plus souvent enthousiaste**, quitte à ferrailler avec d’autres critiques(nbsp): ainsi, pour lui, tel vers du chant 1 "veng[e] Delille du reproche injustifié d’insensibilité que lui on fait, non ses ennemis, car la supériorité de ses talens et la douceur de son caractère ont émoussé les traits de la calomnie\ ; mais certains esprits froids qui glacent tout ce qu’ils touchent [(//Id.//, p.(nbsp)184-185.)]". Il souligne des passages faits pour toucher les "êtres aimants et sensibles », les « images douces et […] riantes[(//Id.//, p.(nbsp)189.)]", les manifestations chez Delille d’une "sensibilité […] tamisée", capable de s’emparer avec fruit d’une "idée romantique[(//Id.//, p.(nbsp)194.)]", la personnification des plantes ou des roches, pour "vivifier les êtres inanimés[(//Id.//, p.(nbsp)195.)]". Il loue Delille pour avoir, dans le chant 2, sur l’agriculture, "dédaign[é] les sentiers rebattus des poëtes géorgiques" afin d’explorer "une carrière nouvelle[(//Id.//, p.(nbsp)192.)]".
  
-Ailleurs toutefois, Pougens, protestant de sa neutralité, n’hésite pas à se poser à son tour **en censeur**. Face aux alexandrins un peu lestes où Delille lie théâtre et libertinage, il explique par exemple(nbsp): "Admirateur du Virgile de la France, mais fidèle aux sévères principes d'impartialité que se sont imposés les auteurs de ce journal, je voudrois qu'il me fût permis d'imiter cet artiste ingénieux qui peignit la muse de l'histoire arrachant quelques feuillets de la vie du grand Condé(nbsp): j'oserois alors effacer [c]es vers[(//Id.//, p.185.)]". Pougens avoue donc volontiers que "quelquefois, s’oubliant lui-même, [Delille] disparoît aux yeux de ses admirateurs pour sourire un instant à ses critiques[(//Id.//, p.188.)]". Il signale des expressions opaques[(//Id.//, p.192.)], la présence de "vers d’épîtres[(//Id.//, p.194.)]" qu’il associe à un "style négligé[(//Id.//, p.198.)]".+Ailleurs toutefois, Pougens, protestant de sa neutralité, n’hésite pas à se poser à son tour **en censeur**. Face aux alexandrins un peu lestes où Delille lie théâtre et libertinage, il explique par exemple(nbsp): "Admirateur du Virgile de la France, mais fidèle aux sévères principes d'impartialité que se sont imposés les auteurs de ce journal, je voudrois qu'il me fût permis d'imiter cet artiste ingénieux qui peignit la muse de l'histoire arrachant quelques feuillets de la vie du grand Condé(nbsp): j'oserois alors effacer [c]es vers[(//Id.//, p.(nbsp)185.)]". Pougens avoue donc volontiers que "quelquefois, s’oubliant lui-même, [Delille] disparoît aux yeux de ses admirateurs pour sourire un instant à ses critiques[(//Id.//, p.(nbsp)188.)]". Il signale des expressions opaques[(//Id.//, p.(nbsp)192.)], la présence de "vers d’épîtres[(//Id.//, p.(nbsp)194.)]" qu’il associe à un "style négligé[(//Id.//, p.(nbsp)198.)]".
  
-Mais ce regret est constamment **nuancé** par l’affirmation les « incorrections [sont] fugitives et légères[(//Id//., p.192.)]", dans un texte rempli de réussites, qui, remarque plus originale, ne cessent d’apparaître à chaque examen(nbsp): "si le microscope en main on parvient à compter les taches de ce charmant ouvrage, d'innombrables beautés échappent à la plus attentive lecture[(//Id.//, p.186.)]".+Mais ce regret est constamment **nuancé** par l’affirmation les « incorrections [sont] fugitives et légères[(//Id//., p.(nbsp)192.)]", dans un texte rempli de réussites, qui, remarque plus originale, ne cessent d’apparaître à chaque examen(nbsp): "si le microscope en main on parvient à compter les taches de ce charmant ouvrage, d'innombrables beautés échappent à la plus attentive lecture[(//Id.//, p.(nbsp)186.)]".
  
 ===== Deuxième livraison ===== ===== Deuxième livraison =====
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 Après de si beaux vers, on est fâché de voir celui-ci. L'auteur parle de ces grands désastres de la nature qui ont répandu, confondu en une vaste mer, Après de si beaux vers, on est fâché de voir celui-ci. L'auteur parle de ces grands désastres de la nature qui ont répandu, confondu en une vaste mer,
  
-Et les eaux de la terre et les //torrens de l'air//[(T. 1, n°\ 6, octobre 1800, p.39.)].+Et les eaux de la terre et les //torrens de l'air//[(T. 1, n°\ 6, octobre 1800, p.(nbsp)39.)].
 </WRAP> </WRAP>
  
Ligne 73: Ligne 73:
 \\ Versèrent tout-à-coup leurs liquides montagnes, \\ Versèrent tout-à-coup leurs liquides montagnes,
 \\ Et le débordement de leurs bruyantes eaux \\ Et le débordement de leurs bruyantes eaux
-\\ Forma de nouveaux lacs et des courans nouveaux[(//Id.//, p.39-40.)].+\\ Forma de nouveaux lacs et des courans nouveaux[(//Id.//, p.(nbsp)39-40.)].
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Ligne 91: Ligne 91:
 \\ ……… \\ ………
 \\ Et la terre sans fruits, sans fleurs et sans verdure, \\ Et la terre sans fruits, sans fleurs et sans verdure,
-\\ Pleure en habits de deuil sa riante parure[(//Id.//, p.40.)].+\\ Pleure en habits de deuil sa riante parure[(//Id.//, p.(nbsp)40.)].
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 \\ Il vit peu par lui-même, et tel qu'un souverain, \\ Il vit peu par lui-même, et tel qu'un souverain,
 \\ De loin et sur la foi d'une vaine peinture, \\ De loin et sur la foi d'une vaine peinture,
-\\ Par ses ambassadeurs courtisa la nature[(//Id.//, p.40-41.)].+\\ Par ses ambassadeurs courtisa la nature[(//Id.//, p.(nbsp)40-41.)].
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Ligne 112: Ligne 112:
 \\ Des mers sur des volcans, des volcans sur des mers, \\ Des mers sur des volcans, des volcans sur des mers,
 \\ Vers l'antique chaos notre ame est repoussée, \\ Vers l'antique chaos notre ame est repoussée,
-\\ Et des âges sans fin pèsent sur la pensée[(//Id.//, p.41.)].+\\ Et des âges sans fin pèsent sur la pensée[(//Id.//, p.(nbsp)41.)].
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Ligne 131: Ligne 131:
  
 Et le monde vieilli, par la mer qui voyage, Et le monde vieilli, par la mer qui voyage,
-\\ Dans l'abîme des temps s'en va cacher son âge[(//Id.//, p.41-42.)].+\\ Dans l'abîme des temps s'en va cacher son âge[(//Id.//, p.(nbsp)41-42.)].
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Ligne 149: Ligne 149:
 \\ Tandis que triomphant sur son trône de glace, \\ Tandis que triomphant sur son trône de glace,
 \\ L'hiver s'enorgueillit de voir l'astre du jour \\ L'hiver s'enorgueillit de voir l'astre du jour
-\\ Embellir son palais et décorer sa cour[(//Id.//, p.42.)].+\\ Embellir son palais et décorer sa cour[(//Id.//, p.(nbsp)42.)].
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Ligne 159: Ligne 159:
 \\ Qu'effleure l'ignorant de ses regards superbes, \\ Qu'effleure l'ignorant de ses regards superbes,
 \\ N'ont-ils pas leurs beautés et leurs bienfaits divers\ ? \\ N'ont-ils pas leurs beautés et leurs bienfaits divers\ ?
-\\ Le même Dieu créa la mousse et l'univers[(//Id.//, p.42-43.)].+\\ Le même Dieu créa la mousse et l'univers[(//Id.//, p.(nbsp)42-43.)].
 </WRAP> </WRAP>
  
Ligne 169: Ligne 169:
 \\ Par la mode introduits, par la mode emportés, \\ Par la mode introduits, par la mode emportés,
 \\ Mais la grandeur d'un Dieu, mais sa bonté féconde, \\ Mais la grandeur d'un Dieu, mais sa bonté féconde,
-\\ La nature immortelle et les secrets du monde[(//Id.//, p.43.)].+\\ La nature immortelle et les secrets du monde[(//Id.//, p.(nbsp)43.)].
 </WRAP> </WRAP>
  
Ligne 193: Ligne 193:
 \\ Destructeur des plaisirs et poison de l'amour, \\ Destructeur des plaisirs et poison de l'amour,
 \\ Et ces rameaux vivans, ces plantes populeuses, \\ Et ces rameaux vivans, ces plantes populeuses,
-\\ De deux règnes rivaux races miraculeuses[(//Id.//, p.43-44.)].+\\ De deux règnes rivaux races miraculeuses[(//Id.//, p.(nbsp)43-44.)].
 </WRAP> </WRAP>
  
Ligne 226: Ligne 226:
 \\ Que dans votre Elysée avec grace il repose\ ! \\ Que dans votre Elysée avec grace il repose\ !
  
-Ce chant, l'un des plus riches de ce poëme, est terminé par l'éloge d'une chatte qui fit long temps les délices du poëte, on y trouve une foule de vers charmans[(//Id.//, p.44-45.)].+Ce chant, l'un des plus riches de ce poëme, est terminé par l'éloge d'une chatte qui fit long temps les délices du poëte, on y trouve une foule de vers charmans[(//Id.//, p.(nbsp)44-45.)].
 </WRAP> </WRAP>
  
Ligne 234: Ligne 234:
 ===== Dernière livraison =====  ===== Dernière livraison ===== 
  
-La lecture du chant 4 conduit Pougens à s’interroger sur la **disparate du poème**. Ce dernier chant contient de "magnifiques fragmens", dont pourtant le lecteur, « s’il n’étoit point dans le secret du titre, [ne pourrait croire] qu’ils appartiennent à //l’Homme des champs//, aux //Géorgiques françaises//[(T. 1, n°\ 8, décembre 1800, p.35.)]". Il s’agit, pour Pougens, de "morceaux détachés", tout comme la peinture des jeux de société, qui, au chant 1, relève de la ville autant que de la campagne.+La lecture du chant 4 conduit Pougens à s’interroger sur la **disparate du poème**. Ce dernier chant contient de "magnifiques fragmens", dont pourtant le lecteur, « s’il n’étoit point dans le secret du titre, [ne pourrait croire] qu’ils appartiennent à //l’Homme des champs//, aux //Géorgiques françaises//[(T. 1, n°\ 8, décembre 1800, p.(nbsp)35.)]". Il s’agit, pour Pougens, de "morceaux détachés", tout comme la peinture des jeux de société, qui, au chant 1, relève de la ville autant que de la campagne.
  
 Puis Pougens réaffirme que sa lecture s’est voulue impartiale et il engage un dialogue, plus ou moins avoué, avec les autres critiques de l’œuvre. D’une part, il rappelle que **Delille dispose de titres de gloire imposant une certaine mesure** dans la satire, et mêlant œuvres antérieurs et projets en cours, il explique : Puis Pougens réaffirme que sa lecture s’est voulue impartiale et il engage un dialogue, plus ou moins avoué, avec les autres critiques de l’œuvre. D’une part, il rappelle que **Delille dispose de titres de gloire imposant une certaine mesure** dans la satire, et mêlant œuvres antérieurs et projets en cours, il explique :
  
-<WRAP round box 60%>L’auteur des //Géorgiques françaises//, du poëme de l'//Imagination//, des //Jardins//, de //Malheur et Pitié//, des //trois Règnes//, le //Traducteur//, l'//Émule de Virgile//, a des droits sacrés au respect de tous ceux qu'embrase une seule étincelle de ce feu divin qui constitue l'ame et la pensée[(//Id.//, p.40.)].+<WRAP round box 60%>L’auteur des //Géorgiques françaises//, du poëme de l'//Imagination//, des //Jardins//, de //Malheur et Pitié//, des //trois Règnes//, le //Traducteur//, l'//Émule de Virgile//, a des droits sacrés au respect de tous ceux qu'embrase une seule étincelle de ce feu divin qui constitue l'ame et la pensée[(//Id.//, p.(nbsp)40.)].
 </WRAP> </WRAP>
  
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 Pougens écarte ensuite la question des **emprunts aux poètes anglais**, qui avaient conduit certains journalistes, notamment étrangers, à parler de plagiats(nbsp): Pougens écarte ensuite la question des **emprunts aux poètes anglais**, qui avaient conduit certains journalistes, notamment étrangers, à parler de plagiats(nbsp):
  
-<WRAP round box 60%>Il me resteroit peut-être à noter les imitations, les emprunts faits aux poëtes anciens, sur-tout à ceux de l'Angleterre\ ; mais ces scholies seroient bien arides, et d'ailleurs Jacques Delille a été le premier à indiquer ce qu'il devoit en ce genre aux étrangers(nbsp): s'il a oublié d'ajouter aux noms de Pope, de Thomson, de Goldsmith, ceux de Spencer, Akenside , Shenstone, Beattie, Masson, Ibayley, etc., doit-on lui en faire un reproche\ ? […] Certes, je suis loin de vouloir inculper les poëtes, les écrivains des autres nations(nbsp): mais ceux qui conviennent avec une sorte d'orgueil de tous les laborieux emprunts qu'ils ont faits à Homère, Virgile, Eschyle, Euripide, Aristophane, Plaute et Térence, oublient volontiers dans leur confession poétique Corneille, Racine, Molière ou la Fontaine. Et Jacques Delille a nommé les principales sources dans lesquelles il a puisé un assez grand nombre des beaux vers qui viennent de consolider sa gloire[(//Id.//, p.40-41.)].+<WRAP round box 60%>Il me resteroit peut-être à noter les imitations, les emprunts faits aux poëtes anciens, sur-tout à ceux de l'Angleterre\ ; mais ces scholies seroient bien arides, et d'ailleurs Jacques Delille a été le premier à indiquer ce qu'il devoit en ce genre aux étrangers(nbsp): s'il a oublié d'ajouter aux noms de Pope, de Thomson, de Goldsmith, ceux de Spencer, Akenside , Shenstone, Beattie, Masson, Ibayley, etc., doit-on lui en faire un reproche\ ? […] Certes, je suis loin de vouloir inculper les poëtes, les écrivains des autres nations(nbsp): mais ceux qui conviennent avec une sorte d'orgueil de tous les laborieux emprunts qu'ils ont faits à Homère, Virgile, Eschyle, Euripide, Aristophane, Plaute et Térence, oublient volontiers dans leur confession poétique Corneille, Racine, Molière ou la Fontaine. Et Jacques Delille a nommé les principales sources dans lesquelles il a puisé un assez grand nombre des beaux vers qui viennent de consolider sa gloire[(//Id.//, p.(nbsp)40-41.)].
 </WRAP> </WRAP>
  
 Pique contre [[examenchaussard|Chaussard]] et autres critiques ayant procédé à des **relevés chiffrés**, Pougens explique encore(nbsp): Pique contre [[examenchaussard|Chaussard]] et autres critiques ayant procédé à des **relevés chiffrés**, Pougens explique encore(nbsp):
  
-<WRAP round box 60%>Je n'imiterai point quelques critiques, sans doute plus habiles que moi, et qui ont eu la patience de compter les rimes homogères, dont le retour, peut-être trop fréquent, a fait perdre à quelques-uns de ses vers le charme des tournures variées[(//Id.//, p.41.)].+<WRAP round box 60%>Je n'imiterai point quelques critiques, sans doute plus habiles que moi, et qui ont eu la patience de compter les rimes homogères, dont le retour, peut-être trop fréquent, a fait perdre à quelques-uns de ses vers le charme des tournures variées[(//Id.//, p.(nbsp)41.)].
 </WRAP> </WRAP>
  
Ligne 269: Ligne 269:
 \\ "D'un autre côté, les laves des courans qui traversent d'un bord à l'autre des vallons, paroissent devoir être distinguées, quant au temps de leur formation, des courans qui ont cheminé jusqu'au fond de ces mêmes vallons. Ainsi il semble qu'on pourroit assigner entre les âges propres à ces deux ordres de produits du feu toute la suite de siècles nécessaires à la nature pour le creusement de vallons, qui ont environ deux cents toises de profondeur. Car il est évident que dans le temps de la production des laves, qui résident sur les bords des vallons, ceux-ci n'étoient pas creusés, au lieu qu'ils existoient lorsque les laves les plus modernes en ont gagné qu'elles occupent actuellement. \\ "D'un autre côté, les laves des courans qui traversent d'un bord à l'autre des vallons, paroissent devoir être distinguées, quant au temps de leur formation, des courans qui ont cheminé jusqu'au fond de ces mêmes vallons. Ainsi il semble qu'on pourroit assigner entre les âges propres à ces deux ordres de produits du feu toute la suite de siècles nécessaires à la nature pour le creusement de vallons, qui ont environ deux cents toises de profondeur. Car il est évident que dans le temps de la production des laves, qui résident sur les bords des vallons, ceux-ci n'étoient pas creusés, au lieu qu'ils existoient lorsque les laves les plus modernes en ont gagné qu'elles occupent actuellement.
 \\ "De même entre les deux plus anciens produits du feu, dont les uns sont couverts de couches horizontales, et les autres les recouvrent, on doit remarquer le grand intervalle de temps qu'il a fallu a la mer pour ſormer des assemblages de couches, qui ont près de deux cents toises d'épaisseur. \\ "De même entre les deux plus anciens produits du feu, dont les uns sont couverts de couches horizontales, et les autres les recouvrent, on doit remarquer le grand intervalle de temps qu'il a fallu a la mer pour ſormer des assemblages de couches, qui ont près de deux cents toises d'épaisseur.
-\\ "Tels sont les intervalles des trois époques que l'on pourroit assigner aux produits des volcans d'Auvergne, et qui paroissent fixées entre des limites nettes et précises[(//Id.//, p.42-44.)]".+\\ "Tels sont les intervalles des trois époques que l'on pourroit assigner aux produits des volcans d'Auvergne, et qui paroissent fixées entre des limites nettes et précises[(//Id.//, p.(nbsp)42-44.)]".
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