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maunderural [2017/05/01 18:06] – [Impact sur la diffusion de l'œuvre] Hugues Marchal | maunderural [2017/05/01 20:41] – [Impact sur la diffusion de l'œuvre] Hugues Marchal |
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Cette **traduction anglaise** de //L’Homme des champs// est publiée à Londres dès 1801, avec un titre – //The Rural Philosopher// – qui place le poème de Delille dans la lignée des "philosophes" des Lumières[(Maunde justifie toutefois ce changement en expliquant que la traduction littérale, par //Man of the Fields//, lui aurait semblé "stiff and quaint", rigide et désuète (John Maunde, //The Rural Philosopher\ ; or, French Georgics. A didactic poem, translated from the original of the Abbé Delille\ ; entitled L’Homme des champs//, Londres, G. Kearsley, 1801, p.\ !!viii!!).)], et l’ajout d’un sous-titre – //a didactic poem// – qui le rattache plus fermement au genre didactique que l’original français[(Comme l'a noté déjà Johanna Stalnaker, Delille préfère parler de poème descriptif (voir //The Unfinished Enlightenment: Description in the Age of the Encyclopedia//, Ithaca, Cornell University Press, 2010, p.\ 130, n. 16).)]. | Cette **traduction anglaise** de //L’Homme des champs// est publiée à Londres dès 1801, avec un titre – //The Rural Philosopher// – qui place le poème de Delille dans la lignée des "philosophes" des Lumières[(Maunde justifie toutefois ce changement en expliquant que la traduction littérale, par //Man of the Fields//, lui aurait semblé "stiff and quaint", rigide et désuète (John Maunde, //The Rural Philosopher\ ; or, French Georgics. A didactic poem, translated from the original of the Abbé Delille\ ; entitled L’Homme des champs//, Londres, G. Kearsley, 1801, p.\ !!viii!!).)], et l’ajout d’un sous-titre – //a didactic poem// – qui le rattache plus fermement au genre didactique que l’original français[(Comme l'a noté déjà Johanna Stalnaker, Delille préfère parler de poème descriptif (voir //The Unfinished Enlightenment: Description in the Age of the Encyclopedia//, Ithaca, Cornell University Press, 2010, p.\ 130, n. 16).)]. |
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| Bien que Delille se trouvât encore à Londres en 1801, [[maunde|Maunde]] ne donne aucune indication sur d'éventuels échanges avec lui. |
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===== Les textes d’accompagnement ===== | ===== Les textes d’accompagnement ===== |
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[[maunde|Maunde]] ne prend la parole que dans une dédicace et un bref avertissement liminaires. | Maunde ne prend la parole que dans une dédicace et un bref avertissement liminaires. |
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Dans le premier texte, il dédie son travail au juriste, parlementaire et écrivain James Bland Burgess (1752-1824), qu’il salue comme "a warm patron of literature, a poet of eminence and a skilful agriculturist[(//Id//., p. !!v!!.)]". | Dans le premier texte, il dédie son travail au juriste, parlementaire et écrivain James Bland Burgess (1752-1824), qu’il salue comme "a warm patron of literature, a poet of eminence and a skilful agriculturist[(//Id//., p. !!v!!.)]". |
===== Un résultat inégal ===== | ===== Un résultat inégal ===== |
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Maunde traduit avec application tous les éléments de l’édition de 1800 et, dans les quatre chants, il opte pour des décassyllabes à rimes suivies. Or cette forme très contraignante, quoiqu’elle semble proche de l’alexandrin français, constitue en anglais un choix plus conservateur et surtout très **artificiel**, puisque la métrique anglaise ne compte pas des syllabes mais des //pieds//, dont le repérage est fondé sur la répartition des accents et des longueurs vocaliques. Ce cadre métrique ne permet guère à Maunde de transposer pour un public anglais les jeux rythmiques et sonores de l’original, alors même qu’il le force à altérer ponctuellement le contenu et le sens du texte. Le résultat est donc assez terne, d’autant que le traducteur semble ne pas avoir toujours compris le texte d’origine – ce que noteront les [[maunderural#impact_sur_la_diffusion_de_l'œuvre|comptes rendus]] de son travail dans la presse. | Maunde traduit avec application tous les éléments de l’édition de 1800 et, dans les quatre chants, il opte pour des décassyllabes à rimes suivies. Or cette forme très contraignante, quoiqu’elle semble proche de l’alexandrin français, constitue en anglais un choix plus conservateur et surtout très **artificiel**, puisque la métrique anglaise ne compte pas des syllabes mais des //pieds//, dont le repérage est fondé sur la répartition des accents et des longueurs vocaliques. Ce cadre métrique ne permet guère à Maunde de transposer pour un public anglais les jeux rythmiques et sonores de l’original, alors même qu’il le force à altérer ponctuellement le contenu et le sens du texte. Le résultat est donc assez terne, d’autant que le traducteur semble ne pas avoir toujours compris le texte d’origine – ce que noteront certains des [[maunderural#impact_sur_la_diffusion_de_l'œuvre|comptes rendus]] que son travail suscite dans la presse. |
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On peut en juger en examinant la manière dont Maunde rend le morceau très admiré relatif au grain de sable ([[chant3#v201|chant 3, vers 201-220]])\ : | On peut en juger en examinant la manière dont Maunde rend le morceau très admiré relatif au grain de sable ([[chant3#v201|chant 3, vers 201-220]])\ : |
La traduction de Maunde a fait l'objet de **plusieurs recensions**, qui signalent l'intérêt de la critique anglaise pour //L'Homme des champs// et ont pu être l'occasion de nouveaux commentaires sur le poème de Delille\ : | La traduction de Maunde a fait l'objet de **plusieurs recensions**, qui signalent l'intérêt de la critique anglaise pour //L'Homme des champs// et ont pu être l'occasion de nouveaux commentaires sur le poème de Delille\ : |
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* [[maundepoeticalregister|The Poetical register, and repository of fugitive poetry for 1801]]. | |
* [[maundecriticalreview|The Critical Review (1801)]]. | * [[maundecriticalreview|The Critical Review (1801)]]. |
| * [[maundebritishcritic|The British Critic (1801)]]. |
* [[maundemonthlyreview|The Monthly Review (1801)]]. | * [[maundemonthlyreview|The Monthly Review (1801)]]. |
| * [[maundepoeticalregister|The Poetical register, and repository of fugitive poetry for 1801 (1802)]]. |
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Elle fut par ailleurs rééditée en 1804 aux États-Unis[(Newbern (Caroline du Nord), Franklin and Garrow, 1804 – descriptif dans le catalogue de la [[http://catalogue.nla.gov.au/Record/3730278|National Library of Australia]].)], et une annonce de libraire parue en 1806 dans le //Monthly Magazine// permet d'établir que deux formats distincts du texte circulèrent en Grande-Bretagne[(//The Monthly Magazine and British Register//, vol.\ 21:1, 1806. [[https://books.google.fr/books?id=OdJGAAAAcAAJ&pg=PA715#v=onepage&q&f=false|Lien]].)]\ : | Le texte lui-même a par ailleurs connu une certaine **fortune éditoriale**. |
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| Dès 1804, une nouvelle édition fut publiée aux États-Unis[(Newbern (Caroline du Nord), Franklin and Garrow, 1804 – descriptif dans le catalogue de la [[http://catalogue.nla.gov.au/Record/3730278|National Library of Australia]].)], et une annonce de libraire parue en 1806 dans le //Monthly Magazine// permet d'établir que deux formats distincts du texte circulèrent en Grande-Bretagne[(//The Monthly Magazine and British Register//, vol.\ 21:1, 1806. [[https://books.google.fr/books?id=OdJGAAAAcAAJ&pg=PA715#v=onepage&q&f=false|Lien]].)]\ : |
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| Enfin, l'intégralité de la traduction fut reprise en 1856 dans une anthologie américaine de poèmes évoquant la campagne, [[jenksruralpoetry|The Rural Poetry of the English Language]]. |
===== Liens externes ===== | ===== Liens externes ===== |
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