martharevueeuropeenne

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martharevueeuropeenne [2019/06/15 17:19] – [Citation] Hugues Marchalmartharevueeuropeenne [2019/06/28 18:15] – [Citation] Hugues Marchal
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 Martha procède donc ici à une **rétorsion**\ : il retourne contre Delille ses propres vers sur Buffon. Martha procède donc ici à une **rétorsion**\ : il retourne contre Delille ses propres vers sur Buffon.
  
-Néanmoins, l'historien, qui s'appuie sur une lecture serrée des textes[(Il cite encore à plusieurs reprises d'autres chants de //L'Homme des champs// et de multiples vers de Delille et ses contemporains.)], propose ailleurs des avis plus nuancés. Ainsi, après avoir abordé **la question des périphrases** et noté qu'il arrive que le mot propre soit néanmoins employé, Martha remarque\ :+Néanmoins, l'historien, qui s'appuie sur une lecture serrée des textes[(Il cite encore à plusieurs reprises d'autres chants de //L'Homme des champs// et de multiples vers de Delille et ses contemporains.)], propose ailleurs des avis plus nuancés. Ainsi, après avoir abordé **la question des périphrases**, Martha remarque\ :
  
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-On a beaucoup ri de ces périphrases\ ; on n'a pas vu que si elles sont souvent plaisantes, elles n'ont pas été inutiles. Elles ont permis d'aborder une foule de sujets autrefois interdits\ ; elles ont familiarisé le goût public avec des choses qui paraissaient trop viles et qui ne laissaient pas d'être poétiques. Avant de les nommer on les désigna de loin, pour ainsi dire, on s'accoutuma à les voir en vers, à s'y intéresser, et bientôt il ne fut plus nécessaire de prendre de ces précautions dont la timidité nous semble aujourd'hui excessive. De détours en détours, la langue, jusque-là si facile à effaroucher, se rapprocha des objets, et peu à peu ne les craignit plus. Les poëtes français ont dompté la langue poétique comme on dresse une monture trop susceptible et trop timide. Ils lui ont fait voir de loin d'abord la chose qui causait son effroi, ils s'en sont approchés en resserrant de plus en plus le cercle des circonlocutions, et à force d'art et de patience ils ont fini par faire une douce violence aux instincts ombrageux de notre poésie[(//Id.//, p. 186.)]. +On a beaucoup ri de ces périphrases\ ; on n'a pas vu que si elles sont souvent plaisantes, elles n'ont pas été inutiles. Elles ont permis d'aborder une foule de sujets autrefois interdits\ ; elles ont familiarisé le goût public avec des choses qui paraissaient trop viles et qui ne laissaient pas d'être poétiques. Avant de les nommer on les désigna de loin, pour ainsi dire, on s'accoutuma à les voir en vers, à s'y intéresser, et bientôt il ne fut plus nécessaire de prendre de ces précautions dont la timidité nous semble aujourd'hui excessive. De détours en détours, la langue, jusque-là si facile à effaroucher, se rapprocha des objets, et peu à peu ne les craignit plus. Les poëtes français ont dompté la langue poétique comme on dresse une monture trop susceptible et trop timide. Ils lui ont fait voir de loin d'abord la chose qui causait son effroi, ils s'en sont approchés en resserrant de plus en plus le cercle des circonlocutions, et à force d'art et de patience ils ont fini par faire une douce violence aux instincts ombrageux de notre poésie[(//Id.//, p. 686.)]. 
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 +Quant au **mot propre**\ : "Les poëmes du courageux novateur sont de véritables jardins d'acclimatation poétique où il a tenté bien des essais qui n'ont pas  été malheureux\ ; il aurait mérité une médaille d'honneur pour sa persévérance utile[(//Id.//, p. 685.)]." Avis que [[merlettableau|reprendra dix-sept ans plus tard Gustave Merlet]].
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