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jdtheatre [2023/03/10 14:20] – Espaces insécables : remplacer la syntaxe "\ :" qui ne fonctionne plus par "(nbsp)". Timothée Léchotjdtheatre [2023/03/10 14:39] – Espaces insécables : pour les points d'exclamation Timothée Léchot
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 ===== Présentation de l'œuvre ===== ===== Présentation de l'œuvre =====
  
-Cet ouvrage, publié à Dijon en 1886, est la "seconde" édition d'une **étude sur une tradition dramaturgie religieuse**, "l'ancien théâtre de sainte Reine, c'est-à-dire [l]es pièces tragiques que cette sainte a inspirées aux XVII/^e^/ et XVIII/^e^/ siècles[(J. D., //Théâtre de sainte Reine (2e édition)//, Dijon,  impr. de Darantière, 1886, p.5.)]". L'auteur, qui signe des initiales [[jd|J. D.]], indique avoir d'abord donné ce texte dans un "livre de poésie" de son cru, "publié en 1867, à Paris[(//Id.//, p. 6.)]".+Cet ouvrage, publié à Dijon en 1886, est la "seconde" édition d'une **étude sur une tradition dramaturgie religieuse**, "l'ancien théâtre de sainte Reine, c'est-à-dire [l]es pièces tragiques que cette sainte a inspirées aux XVII/^e^/ et XVIII/^e^/ siècles[(J. D., //Théâtre de sainte Reine (2e édition)//, Dijon,  impr. de Darantière, 1886, p.(nbsp)5.)]". L'auteur, qui signe des initiales [[jd|J. D.]], indique avoir d'abord donné ce texte dans un "livre de poésie" de son cru, "publié en 1867, à Paris[(//Id.//, p. 6.)]".
      
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-Je ne prétends point ici justifier maître Claude dans toutes ses tentatives d'imitation ronsardienne; assurément non! Ainsi je vois qu'il appelle la couronne de Jésus(nbsp): "//un chapeau épineux!//" et qu'il transforme les poissons de la mer en "//des bourgeois écaillés!//". […] Evidemment tout cela est blâmable, parce que tout cela manque de mesure et de goût. Mais le principe était bon, tellement bon qu'il a triomphé dans une oeuvre immortelle(nbsp): les //Fables// de la Fontaine. Le principe de Ronsard, en effet, est des plus naturels(nbsp): il consiste à poétiser, à mettre en relief êtres et choses en transportant d'un règne dans un autre les attributs caractéristiques propres à chacun d'eux. Aimable échange, sorte de communion, d'égalité rapprochant bêtes et gens, matière et esprit, et les éclairant, les définissant par un mot, par un trait lumineux! C'est ainsi que nous avons mis dans le renard le caractère de la ruse, en sorte qu'il symbolise l'homme fin et retors. C'est ainsi que les plantes et les animaux se sont revêtus tour à tour, sous la plume des fabulistes, de tous nos titres, de tous nos vices, de toutes nos vertus, de tous nos défauts. Nous les avons coiffés d'une épithète humaine, et, dans l'animal fait homme, nous avons salué un frère, et, dans les communautés animales, nous avons établi des hiérarchies; en sorte que le  +Je ne prétends point ici justifier maître Claude dans toutes ses tentatives d'imitation ronsardienne(nbsp); assurément non(nbsp)! Ainsi je vois qu'il appelle la couronne de Jésus(nbsp): "//un chapeau épineux(nbsp)!//" et qu'il transforme les poissons de la mer en "//des bourgeois écaillés(nbsp)!//". […] Evidemment tout cela est blâmable, parce que tout cela manque de mesure et de goût. Mais le principe était bon, tellement bon qu'il a triomphé dans une oeuvre immortelle(nbsp): les //Fables// de la Fontaine. Le principe de Ronsard, en effet, est des plus naturels(nbsp): il consiste à poétiser, à mettre en relief êtres et choses en transportant d'un règne dans un autre les attributs caractéristiques propres à chacun d'eux. Aimable échange, sorte de communion, d'égalité rapprochant bêtes et gens, matière et esprit, et les éclairant, les définissant par un mot, par un trait lumineux(nbsp)! C'est ainsi que nous avons mis dans le renard le caractère de la ruse, en sorte qu'il symbolise l'homme fin et retors. C'est ainsi que les plantes et les animaux se sont revêtus tour à tour, sous la plume des fabulistes, de tous nos titres, de tous nos vices, de toutes nos vertus, de tous nos défauts. Nous les avons coiffés d'une épithète humaine, et, dans l'animal fait homme, nous avons salué un frère, et, dans les communautés animales, nous avons établi des hiérarchies; en sorte que le  
-brochet est devenu //le tyran des eaux//; la carpe, //une bourgeoise, bonne commère//, etc. La soi-disant école du bon sens a substitué à ce principe celui de la périphrase et des circonlocutions. Vaut-il mieux ? A coup sûr non; car il a le grave défaut d'être plus compliqué et souvent plus obscur que celui de la transposition ronsardienne. Avec un peu de réflexion, je devinerai toujours que "//des bourgeois écaillés//" sont des poissons, et le "//chapeau épineux//" de Jésus, sa couronne d'épines; mais si, parlant comme Delille, le poète s'écrie(nbsp): +brochet est devenu //le tyran des eaux//(nbsp); la carpe, //une bourgeoise, bonne commère//, etc. La soi-disant école du bon sens a substitué à ce principe celui de la périphrase et des circonlocutions. Vaut-il mieux ? A coup sûr non(nbsp); car il a le grave défaut d'être plus compliqué et souvent plus obscur que celui de la transposition ronsardienne. Avec un peu de réflexion, je devinerai toujours que "//des bourgeois écaillés//" sont des poissons, et le "//chapeau épineux//" de Jésus, sa couronne d'épines(nbsp); mais si, parlant comme Delille, le poète s'écrie(nbsp): 
  
 Un même lieu voit… Un même lieu voit…
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 Et la lente tortue et le vif écureuil.  Et la lente tortue et le vif écureuil. 
  
-En cherchant bien, vous devineriez peut-être que "la coquille arrondie en voûte" est la tortue; mais le vers de la tortue et de l'écureuil vous en ôte l'idée. Et cependant il parait que c'est de la tortue qu'il s'agit encore; du moins l'éditeur, dans ses, notes, n'a pu découvrir rien de mieux cadrant avec la circonlocution delilléenne. Quant à "l'animal recouvert de son épaisse croûte," l'éditeur dit(nbsp): "Lisez //rhinocéros//." J'en étais à mille lieues ! Pour "rameaux vivants, etc.," prononcez //polypes//[(NDA: "Et, dans un autre passage, le //ténia// est appelé un //ruban animé//! Quel rébus!")]. Franchement, j'aime mieux revenir "aux bourgeois écaillés" de maître Claude Ternet[(//Id//., p. 33-36.)]. +En cherchant bien, vous devineriez peut-être que "la coquille arrondie en voûte" est la tortue(nbsp); mais le vers de la tortue et de l'écureuil vous en ôte l'idée. Et cependant il parait que c'est de la tortue qu'il s'agit encore(nbsp); du moins l'éditeur, dans ses, notes, n'a pu découvrir rien de mieux cadrant avec la circonlocution delilléenne. Quant à "l'animal recouvert de son épaisse croûte," l'éditeur dit(nbsp): "Lisez //rhinocéros//." J'en étais à mille lieues ! Pour "rameaux vivants, etc.," prononcez //polypes//[(NDA: "Et, dans un autre passage, le //ténia// est appelé un //ruban animé//(nbsp)! Quel rébus(nbsp)!")]. Franchement, j'aime mieux revenir "aux bourgeois écaillés" de maître Claude Ternet[(//Id//., p. 33-36.)]. 
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