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jacquinvoyage [2023/03/10 14:20] – Espaces insécables : remplacer la syntaxe "\ :" qui ne fonctionne plus par "(nbsp)". Timothée Léchot | jacquinvoyage [2023/03/10 14:36] – Espaces insécables : pour les points d'interrogation Timothée Léchot |
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Signé [[jacquin|Jacquin, de Sancy]], ce petit poème appartient à la **littérature "thermale"** qui se développe, au fil du 19/^e^/ siècle, en même temps que la vogue pour la médecine des eaux. De tels textes sont principalement des ouvrages commerciaux et des pièces de commande(nbsp): ils visent la clientèle des curistes, qui passaient des séjours plus ou moins longs dans les stations et devaient y tromper l'ennui. | Signé [[jacquin|Jacquin, de Sancy]], ce petit poème appartient à la **littérature "thermale"** qui se développe, au fil du 19/^e^/ siècle, en même temps que la vogue pour la médecine des eaux. De tels textes sont principalement des ouvrages commerciaux et des pièces de commande(nbsp): ils visent la clientèle des curistes, qui passaient des séjours plus ou moins longs dans les stations et devaient y tromper l'ennui. |
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En tant que créations alimentaires, voire réclames déguisées pour les stations thermales qu'elles vantent, ces œuvres n'ont guère de prétentions esthétiques. Toutefois, elles peuvent jouer avec les **codes de la haute poésie**, en s'appuyant sur le précédent d'auteurs célèbres. Voltaire n'a-t-il pas composé une épître sur Plombières en 1729, et Delille évoqué les cures thermales dans le chant 3 de //L'Homme des champs//\ ? Jacquin lorgne vers ce modèle élevé en découpant son texte en sept chants, malgré sa brièveté (son //Voyage// se limite en effet à 16 pages). Mais il fait plus. Clin-d'œil pour connaisseur, tentative de se rattacher à la poésie "scientifique", ou plus probablement cuistrerie de rimailleur pariant sur l'inculture de ses lecteurs, Jacquin pille allègrement le texte de Delille, offrant un cas transparent de **plagiat**. | En tant que créations alimentaires, voire réclames déguisées pour les stations thermales qu'elles vantent, ces œuvres n'ont guère de prétentions esthétiques. Toutefois, elles peuvent jouer avec les **codes de la haute poésie**, en s'appuyant sur le précédent d'auteurs célèbres. Voltaire n'a-t-il pas composé une épître sur Plombières en 1729, et Delille évoqué les cures thermales dans le chant 3 de //L'Homme des champs//(nbsp)? Jacquin lorgne vers ce modèle élevé en découpant son texte en sept chants, malgré sa brièveté (son //Voyage// se limite en effet à 16 pages). Mais il fait plus. Clin-d'œil pour connaisseur, tentative de se rattacher à la poésie "scientifique", ou plus probablement cuistrerie de rimailleur pariant sur l'inculture de ses lecteurs, Jacquin pille allègrement le texte de Delille, offrant un cas transparent de **plagiat**. |
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===== Citation ===== | ===== Citation ===== |
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Dans cet extrait du chant 5, "Promenade du poète au Val d'Ajol", nous soulignons par des italiques les vers que Jacquin reproduit à l'identique ou adapte à peu de frais[(Ces emprunts abondent au fil du texte(nbsp): ailleurs, Jacquin vole à Colardeau des vers sur le saule et sa "mourante écorce" (//Épître à Duhamel//)\ ; il tire presque un chant entier d'un célèbre recueil de conseils médicaux en vers (//L'Art de conserver sa santé//, de Bruzen de La Martinière), etc. Lui-même s'auto-plagie d'ailleurs sans scrupule, puisque de vastes pans de ce //Voyage du poëte à Plombières// (mais non, toutefois, les vers puisés dans //L'Homme des champs//) se retrouvent, la même année, dans un poème similaire que Jacquin consacre… à Luxeuil.)]. | Dans cet extrait du chant 5, "Promenade du poète au Val d'Ajol", nous soulignons par des italiques les vers que Jacquin reproduit à l'identique ou adapte à peu de frais[(Ces emprunts abondent au fil du texte(nbsp): ailleurs, Jacquin vole à Colardeau des vers sur le saule et sa "mourante écorce" (//Épître à Duhamel//)(nbsp); il tire presque un chant entier d'un célèbre recueil de conseils médicaux en vers (//L'Art de conserver sa santé//, de Bruzen de La Martinière), etc. Lui-même s'auto-plagie d'ailleurs sans scrupule, puisque de vastes pans de ce //Voyage du poëte à Plombières// (mais non, toutefois, les vers puisés dans //L'Homme des champs//) se retrouvent, la même année, dans un poème similaire que Jacquin consacre… à Luxeuil.)]. |
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<WRAP round box 60%> | <WRAP round box 60%> |
\\ Des superbes rochers, des vertes colonnades. | \\ Des superbes rochers, des vertes colonnades. |
\\ //Ces arbres pour lambris, pour tableau l'horizon, | \\ //Ces arbres pour lambris, pour tableau l'horizon, |
\\ Ces oiseaux pour concert, pour table le gazon\ ; | \\ Ces oiseaux pour concert, pour table le gazon(nbsp); |
\\ Le laitage, les œufs, l'abricot, la cerise, | \\ Le laitage, les œufs, l'abricot, la cerise, |
\\ La fraise du vallon que mes mains ont conquise, | \\ La fraise du vallon que mes mains ont conquise, |
\\ Voilà mes simples mets,// bien nés dans les hameaux | \\ Voilà mes simples mets,// bien nés dans les hameaux |
\\ Prêtons l'oreille aux sons des simples chalumeaux[(Jacquin, //Le Voyage du poëte à Plombières//, Briey, Bancias, 1842, p.\ 12.)]. | \\ Prêtons l'oreille aux sons des simples chalumeaux[(Jacquin, //Le Voyage du poëte à Plombières//, Briey, Bancias, 1842, p.(nbsp)12.)]. |
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