illustrations

Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Les deux révisions précédentes Révision précédente
Prochaine révision
Révision précédente
Prochaine révisionLes deux révisions suivantes
illustrations [2017/12/09 01:28] – [Les traductions illustrées] Sophie Christeillustrations [2017/12/09 01:44] – [1.2 L’édition augmentée de 1805] Sophie Christe
Ligne 73: Ligne 73:
 Cette dernière image inspirera particulièrement les éditeurs, puisque elle se trouve aussi dans les éditions de 1808 et 1820, subissant des transformations mineures (l’image est encadrée dans l’édition de 1820 et le nom de l’artiste n’apparaît plus).  Cette dernière image inspirera particulièrement les éditeurs, puisque elle se trouve aussi dans les éditions de 1808 et 1820, subissant des transformations mineures (l’image est encadrée dans l’édition de 1820 et le nom de l’artiste n’apparaît plus). 
  
-Ce cheminement à travers les éditions illustrées met en exergue la récurrence de deux motifs, apparemment jugés les plus aptes à représenter le chant 3: l’excursion botanique ainsi que l’ermite. Nous verrons qu’ils trouvent écho dans les représentations visuelles indépendantes des éditions de l’Homme des champs.+Ce cheminement à travers les éditions illustrées rôle équilibrant: les scènes choisies incluent toutes des présences humaines, qui apportent une touche émotionnelle au poème et le rend plus plaisant, tout en le normalisant. 
 + 
 +met en exergue la récurrence de deux motifs, apparemment jugés les plus aptes à représenter le chant 3: l’excursion botanique ainsi que l’ermite. Nous verrons qu’ils trouvent écho dans les représentations visuelles indépendantes des éditions de l’Homme des champs.
  
  
Ligne 195: Ligne 197:
  
 L’Examen de l’Homme des champs par le littérateur révolutionnaire Pierre-Jean-Baptiste Chaussard, un ouvrage qui critique vertement le poème, recèle en frontispice une caricature anonyme de Delille.  L’Examen de l’Homme des champs par le littérateur révolutionnaire Pierre-Jean-Baptiste Chaussard, un ouvrage qui critique vertement le poème, recèle en frontispice une caricature anonyme de Delille. 
-Delille y apparaît en équilibre sur une mince passerelle entre deux rivages. Le premier, vers lequel se tourne le poète, représente un monde chimérique, peuplé de créatures imaginaire (goules, sirènes, lampe magique), construit dans la symétrie et le marbre. Le second offre par contraste l’image du monde réel, un monde agricole caractérisé par la chaumière, un boeuf, des outils ainsi que le fruit des récoltes. Delille y est dépeint comme un aristocrate tournant le dos à la réalité, se protégeant du soleil par une ridicule ombrelle et observant le monde à travers la perspective déformée et réduite d’une lunette. Cette caricature résume le portrait que tire Chaussard de Delille: celui d’un partisan de l’imaginaire et du mauvais goût qui se tient à l’écart de son sujet. Les vers qui accompagnent l’image, tirés du premier chant de l’Homme des champs, se retournent contre leur auteur en apportant une preuve coupable de cette observation retenue: « Majestueux Eté pardonne a mon silence! / J’admire ton éclat mais crains ta violence ». Le chant 3 est incarné par la présence de Raton. La présence du chat rappelle la dédicace incongrue que Delille adresse à sa fidèle compagne en fin de chant.+Delille y apparaît en équilibre sur une mince passerelle entre deux rivages. Le premier, vers lequel se tourne le poète, représente un monde chimérique, peuplé de créatures imaginaire (goules, sirènes, lampe magique), construit dans la symétrie et le marbre. Le second offre par contraste l’image du monde réel, un monde agricole caractérisé par la chaumière, un boeuf, des outils ainsi que le fruit des récoltes.  
 + 
 +{{::chaussard.png?200 |}} 
 + 
 +Delille y est dépeint comme un aristocrate tournant le dos à la réalité, se protégeant du soleil par une ridicule ombrelle et observant le monde à travers la perspective déformée et réduite d’une lunette. Cette caricature résume le portrait que tire Chaussard de Delille: celui d’un partisan de l’imaginaire et du mauvais goût qui se tient à l’écart de son sujet. Les vers qui accompagnent l’image, tirés du premier chant de l’Homme des champs, se retournent contre leur auteur en apportant une preuve coupable de cette observation retenue: « Majestueux Eté pardonne a mon silence! / J’admire ton éclat mais crains ta violence ». Le chant 3 est incarné par la présence de Raton. La présence du chat rappelle la dédicace incongrue que Delille adresse à sa fidèle compagne en fin de chant.