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illustrations [2017/05/16 23:09] Sophie Christeillustrations [2017/12/09 01:03] Sophie Christe
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 ====== Les illustrations ====== ====== Les illustrations ======
  
-Dès le milieu du 18e siècle, parallèlement à la réduction des coûts d’exploitation, le livre illustré connaît un tournant dans son destin. « Un nouveau marché émerge, celui de l'estampe, qui capte non plus seulement l'aristocratie mais la bourgeoisie : dans cette perspective, le livre illustré devient un objet de convoitise, le signe d'une élévation dans l'échelle sociale. » Les images dans le livre, encouragées par l’idéal romantique de rencontre entre l’artiste et l’écrivain, sont donc autant des arguments de vente que des instruments de prestige+<WRAP important>**En cours de rédaction.**</WRAP>
  
-Les innovations dans la production (papier continupresse mécaniquestéréotypie) continuant de se développer rapidement au début du 19e siècle, le livre va peu à peu se démocratiser jusqu’à être dépassé par la presse+Dès le milieu du 18e siècle, parallèlement à la réduction des coûts d’exploitationle livre illustré connaît un tournant dans son destin. « Un nouveau marché émergecelui de l'estampe, qui capte non plus seulement l'aristocratie mais la bourgeoisie : dans cette perspective, le livre illustré devient un objet de convoitise, le signe d'une élévation dans l'échelle sociale »[(Wikipédia: "Histoire du livre", chapitre "Illustrations et bibliophilie"consulté le 15 mai 2017, [[https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_livre#Transformation_de_l.27.C3.A9dition_du_livre_au_XIIe.C2.A0si.C3.A8cle|lien]].)]. Les images dans le livre, encouragées par l’idéal romantique de rencontre entre l’artiste et l’écrivain [(Le Men et Moréteau: "Illustration" dans Encyclopédie Universalis (en ligne), consulté le 15 mai 2017, [[http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/illustration/ 
 +|lien]].)], sont donc autant des arguments de vente que des instruments de prestige
  
-Lorsque paraît l’Homme des champs, la disposition ainsi que le nombre des illustrations au sein du livre dépendent encore énormément du format et du prix du support. D’où un très grand nombre d’éditions différentesque nous allons tenter de parcourir dans cette fiche thématique.+Les innovations dans la production (papier continu, presse mécanique, stéréotypie) continuant de se développer rapidement au début du 19e sièclele livre va peu à peu se démocratiser avant de se faire dépasser par la presse[(Martin, Toulet et Breton: "Livre" dans Encyclopédie Universalis (en ligne), consulté le 15 mai 2017, [[http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/livre/ 
 +|lien]].)]
  
 +Lorsque paraît l’//Homme des champs//, la disposition ainsi que le nombre des illustrations au sein du livre dépendent encore énormément du format et du prix du support. D’où un très grand nombre d’éditions différentes, que nous allons parcourir dans cette fiche thématique.
  
-===== Les éditions illustrées ===== 
  
-Dans la première édition de 1800, le chant 3 est illustré par une gravure de Christophe Guérin représentant la découverte de la pervenche et sous-titrée d’un tronçon du vers 441. +===== 1. Les éditions illustrées de l'Homme des champs ===== 
-{{ :la_pervenche_guerin_2017-05-16_a_16.35.53.png?200 |}} + 
-Deux ans plus tard, l’édition de Levrault à Strasbourg utilise comme frontispice une autre gravure de Guérin représentant la scène de l’excursion botanique. Les vers utilisés comme légende laissent penser que Jussieu pourrait même se trouver parmi les personnages.  +===== 1.1 Un premier thème: l'herborisation ===== 
-{{ ::capture_d_e_cran_2017-05-16_a_16.31.52.png?200 |}} + 
-Une autre scène d’herborisation orne le frontispice de la section  « Variantes (…) et morceaux ajoutés par l’auteur, avec figures » de l’édition de Levrault publiée à Paris en 1804. De manière intéressante, cette édition reprend le même extrait de vers que celle de 1802 évoquée précédemment, accompagné cependant d’une gravure de Franz Ludwig Catel.  +Dans la première édition de 1800, le chant 3 de l’Homme des champs est illustré par une gravure de Christophe Guérin représentant la découverte de la pervenche et sous-titrée d’une fraction du vers 441.  
-{{ ::capture_d_e_cran_2017-05-16_a_16.43.00.png?200 |}}+ 
 +{{ :gue_rin_pervenche.png?200 |}} {{ ::gue_rin_herboristes.png?300|}} 
 +<tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> Christophe Guérin, Chant III, vers 415[(Reproduction de l'image à partir de Delille, Jacques: //L'Homme des champs ou les géorgiques françoises//, Mettra, Berlin, 1800, p. 106.)]  
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 +Cette scène se réfère aux vers 439 à 444 du chant 3: 
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 +<WRAP round box 60%> 
 +Voyez quand la pervenche, en nos champs ignorée, 
 +\\ Offre à Rousseau sa fleur si long-temps désirée ; 
 +\\ La pervenche, grand Dieu ! la pervenche ! Soudain 
 +\\ Il la couve des yeux, il y porte la main, 
 +\\ Saisit sa douce proie : avec moins de tendresse 
 +\\ L’amant voit, reconnoît, adore sa maîtresse.  
 +</WRAP> 
 + 
 +En étudiant cette gravure, le lecteur de l’époque reconnaît immédiatement Rousseau sous les traits du personnage âgé situé en son centre. Le tricorne, le bouquet et la cane font en effet partie des attributs visuel de la figure de Rousseau herborisant. Par ailleurs, l’exclamation de joie « La pervanche!… », rehaussée par son ablation du vers, fait écho à un passage célèbre des Confessions (« ah voila de la pervenche ») au cours duquel la découverte de la fleur bleue fait ressurgir chez Rousseau le souvenir d’une promenade avec Mme de Warens. Cette relation intertextuelle entre les Confessions et L’Homme des champs permet d’identifier aussi les autres éléments insérés par Guérin dans l’image et que le chant 3 seul ne permet pas d’identifier: l’identité du second personnage ainsi que le paysage de montagne situé en arrière-plan. Par le fait, lors du fameux épisode des Confessions, Rousseau sillonne la région de Cressier à la recherche de plantes, accompagné de son ami Pierre-Alexandre DuPeyrou. 
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 +Deux ans plus tard, l’édition de Levrault à Strasbourg utilise comme frontispice une gravure reprenant le même thème, l’herborisation, mais sans mettre en scène Rousseau. Cette fois-ci, l’illustration représente une scène exclusive à l’Homme des champs, l’excursion botanique.  
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 +Une autre scène d’herborisation orne le frontispice de la section  « Variantes (…) et morceaux ajoutés par l’auteur, avec figures » de l’édition de Levrault publiée à Paris en 1804. De manière intéressante, cette édition reprend le même extrait de vers que celle de 1802 évoquée précédemment, accompagné cependant d’une gravure de Franz Ludwig Catel. 
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 +<tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab>Christophe Guérin, Chant III[(Reproduction de l'image à partir de Delille, Jacques: //L'Homme des champs ou les géorgiques françoises//, Levrault, Strasbourg, 1802, entre pp. 112 et 113.)] 
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 +{{ ::catel_herboristes.jpg?200 |}} 
 +<tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> Franz Ludwid Catel, (l'herborisation)[(Reproduction de l'image à partir de Delille, Jacques: //L'Homme des champs ou les géorgiques françaises//, Levrault, Schoell & Cie, Paris, 1804, entre pp. 112 et 113.)] 
 Là encore, on pourrait être tenté de reconnaître le « sage » dont parlent les vers dans le personnage qui se distingue des autres par le blanc de ses cheveux. Par ailleurs, la scène de la cueillette n’illustre plus seulement le chant 3, mais devient représentative de l’intégralité du poème. Là encore, on pourrait être tenté de reconnaître le « sage » dont parlent les vers dans le personnage qui se distingue des autres par le blanc de ses cheveux. Par ailleurs, la scène de la cueillette n’illustre plus seulement le chant 3, mais devient représentative de l’intégralité du poème.
  
 Les versions corrigées, augmentées et accompagnées de figures que promettent les nouvelles éditions de l’Homme des champs dès 1805 ne modifient en fait pas beaucoup les illustrations. Le quarto de 1805, par exemple, reprend la scène d’herborisation de Guérin. En raison du format, les vers accompagnant l’image ne sont pas inclus. L’édition de 1807, quant à elle, déplace simplement la cueillette de Catel en frontispice du chant 3. La plus grande innovation nous vient de notre édition de référence. Deux nouvelles vignettes sont introduites en début de chant: la première dépeint une station thermale, tandis que la deuxième met en scène l’auteur et sa chatte Raton. Le frontispice du chant 3 est lui aussi inédit et représente l’ermite devant le village détruit. Les versions corrigées, augmentées et accompagnées de figures que promettent les nouvelles éditions de l’Homme des champs dès 1805 ne modifient en fait pas beaucoup les illustrations. Le quarto de 1805, par exemple, reprend la scène d’herborisation de Guérin. En raison du format, les vers accompagnant l’image ne sont pas inclus. L’édition de 1807, quant à elle, déplace simplement la cueillette de Catel en frontispice du chant 3. La plus grande innovation nous vient de notre édition de référence. Deux nouvelles vignettes sont introduites en début de chant: la première dépeint une station thermale, tandis que la deuxième met en scène l’auteur et sa chatte Raton. Le frontispice du chant 3 est lui aussi inédit et représente l’ermite devant le village détruit.
    
-{{:chant3vignette1.png?200|}}{{:chant3vignette2.png?200|}}{{:chant3gravure.png?200|}}+<tab>{{:chant3vignette1.png?300|}}<tab> {{:chant3vignette2.png?300|}} <tab>{{:chant3gravure.png?200|}} 
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 +<tab>(difficilement lisible), (station thermale)[(Delille, Jacques: "L'homme des champs, ou Les Géorgiques françoises. Nouvelle édition augmentée, avec figures", Levrault, Schoell et Cie, Paris, 1805, p. 94.)] <tab> <tab> <tab> <tab>Anonyme, (Raton)[(Delille, Jacques: "L'homme des champs, ou Les Géorgiques françoises. Nouvelle édition augmentée, avec figures", Levrault, Schoell et Cie, Paris, 1805, p. 95.)] <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab> <tab><tab>Franz Ludwig Catel, (l'ermite)[(Delille, Jacques: "L'homme des champs, ou Les Géorgiques françoises. Nouvelle édition augmentée, avec figures", Levrault, Schoell et Cie, Paris, 1805, entre pp. 92 et 93.)] 
  
 Cette dernière image inspirera particulièrement les éditeurs, puisque elle se trouve aussi dans les éditions de 1808 et 1820, subissant des transformations mineures (l’image est encadrée dans l’édition de 1820 et le nom de l’artiste n’apparaît plus). Cette dernière image inspirera particulièrement les éditeurs, puisque elle se trouve aussi dans les éditions de 1808 et 1820, subissant des transformations mineures (l’image est encadrée dans l’édition de 1820 et le nom de l’artiste n’apparaît plus).
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 En ce qui concerne d’éventuelles illustrations dans les traductions de l’Homme des champs, nous n’avons pour l’heure que trouvé l’exemple de sa traduction néerlandaise, parue en 1803. Le chant 3 y est illustré par une vignette dépeignant elle aussi une cueillette, mais dans un style qui se démarque des éditions françaises: le trait est simplifié, les personnages sont de jeunes enfants et le cadre rectangulaire qui borne usuellement la vignette est remplacé par une bordure délimitée par la végétation. En considérant le poème dans son ensemble, on se rend compte qu’à chaque chant est attribué une saison. Ainsi, le chant 1 correspond au printemps, le chant 2 à l’été, et le chant 3 à l’automne. Dans ce contexte, il est donc moins étonnant de trouver en cul-de-lampe de notre chant une nature morte sur le thème de la chasse. En ce qui concerne d’éventuelles illustrations dans les traductions de l’Homme des champs, nous n’avons pour l’heure que trouvé l’exemple de sa traduction néerlandaise, parue en 1803. Le chant 3 y est illustré par une vignette dépeignant elle aussi une cueillette, mais dans un style qui se démarque des éditions françaises: le trait est simplifié, les personnages sont de jeunes enfants et le cadre rectangulaire qui borne usuellement la vignette est remplacé par une bordure délimitée par la végétation. En considérant le poème dans son ensemble, on se rend compte qu’à chaque chant est attribué une saison. Ainsi, le chant 1 correspond au printemps, le chant 2 à l’été, et le chant 3 à l’automne. Dans ce contexte, il est donc moins étonnant de trouver en cul-de-lampe de notre chant une nature morte sur le thème de la chasse.
  
-{{::capture_d_e_cran_2017-05-16_a_16.12.17.png?200|}}{{:capture_d_e_cran_2017-05-16_a_19.49.11.png?200|}}+<tab> {{::capture_d_e_cran_2017-05-16_a_16.12.17.png?200|}} <tab> {{:capture_d_e_cran_2017-05-16_a_19.49.11.png?200|}} 
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 +<tab> <tab>Anonyme, (herborisation)[(Delille, Jacques, "Het Buitenleven in vier zangen (gevolgt naar l'Homme des champs, ou les Géorgiques françoises, van den Abbé Dellille), traduction Willem Bilderdijk, Allart, Amsterdam, 1803, p. 85.)] <tab> <tab> <tab>Anonyme, (chasse)[(Delille, Jacques, "Het Buitenleven in vier zangen (gevolgt naar l'Homme des champs, ou les Géorgiques françoises, van den Abbé Dellille), traduction Willem Bilderdijk, Allart, Amsterdam, 1803, p. 126.)]
  
-Ce parcours à travers les éditions illustrées met en exergue la récurrence de deux motifs, apparemment jugés les plus aptes à représenter le chant 3: l’excursion botanique ainsi que l’ermite. Nous verrons qu’ils trouvent écho dans les représentations visuelles indépendantes des éditions de l’Homme des champs. +Ce cheminement à travers les éditions illustrées met en exergue la récurrence de deux motifs, apparemment jugés les plus aptes à représenter le chant 3: l’excursion botanique ainsi que l’ermite. Nous verrons qu’ils trouvent écho dans les représentations visuelles indépendantes des éditions de l’//Homme des champs//
  
  
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 Nous avons vu que les deux motifs qui paraissent cristalliser le chant 3 pour les éditeurs ainsi que pour les artistes sont ceux de la confection de l’herbier lors d’une expédition à la campagne et l’ermite qui rapporte aux voyageurs le récit de la destruction d’un village. Leur notoriété semble s’être étendue aux autres représentations visuelles cultivant un lien de parenté avec les vers de Delille. Les tableaux et estampes qui composent notre corpus datent des années 1820 à 1860 et témoignent ainsi de la réception visuelle de l’Homme des champs plusieurs dizaines d’années après sa parution.  Nous avons vu que les deux motifs qui paraissent cristalliser le chant 3 pour les éditeurs ainsi que pour les artistes sont ceux de la confection de l’herbier lors d’une expédition à la campagne et l’ermite qui rapporte aux voyageurs le récit de la destruction d’un village. Leur notoriété semble s’être étendue aux autres représentations visuelles cultivant un lien de parenté avec les vers de Delille. Les tableaux et estampes qui composent notre corpus datent des années 1820 à 1860 et témoignent ainsi de la réception visuelle de l’Homme des champs plusieurs dizaines d’années après sa parution. 
  
-Le motif de l’herborisation étant intrinsèquement lié à la botanique, on peut s’attendre à trouver des allusions aux vers de Delille dans des livres collectant des planches botaniques. C’est en effet le cas des Fleurs poétiques de Pierre-Jacques-René Denne-Baron: en citant le passage sur l’herborisation dans sa préface, celui-ci lie son amour pour la nature à son admiration pour la poésie:  « […] je m'aperçois que l'amour de la nature me jette hors de mon sujet, et m'entraîne des fleurs aux arbres :revenons à nos fleurs, qui inspirèrent à notre Delille ces vers divins ». Mais la scène de l’herborisation évoque aussi une joyeuse expédition en groupe, atmosphère que René retrouve dans les parties de campagne en famille de son Déjeuner sur l’herbe, qui décalque en prose deux vers du passage dans l’Homme des champs. Le texte de René est accompagné d’une illustration intitulée «  Une halte de famille », signée Joliet, se démarquant des gravures que nous avons rencontrées jusqu’ici par la présence de personnages féminins et le focus sur le cercle qu’ils forment autour des enfants, sous la couverture d’une nature enveloppante et familière. Cette iconographie s’explique notamment par l’orientation catholique du journal, qui met la famille et Dieu au centre de son message.+Le motif de l’herborisation étant intrinsèquement lié à la botanique, on peut s’attendre à trouver des allusions aux vers de Delille dans des livres collectant des planches botaniques. C’est en effet le cas des //Fleurs poétiques// de Pierre-Jacques-René Denne-Baron: en citant le passage sur l’herborisation dans sa préface, celui-ci lie son amour pour la nature à son admiration pour la poésie:  « […] je m'aperçois que l'amour de la nature me jette hors de mon sujet, et m'entraîne des fleurs aux arbres :revenons à nos fleurs, qui inspirèrent à notre Delille ces vers divins ». Mais la scène de l’herborisation évoque aussi une joyeuse expédition en groupe, atmosphère que René retrouve dans les parties de campagne en famille de son //Déjeuner sur l’herbe//, qui décalque en prose deux vers du passage dans l’Homme des champs. Le texte de René est accompagné d’une illustration intitulée «  Une halte de famille », signée Joliet, se démarquant des gravures que nous avons rencontrées jusqu’ici par la présence de personnages féminins et le focus sur le cercle qu’ils forment autour des enfants, sous la couverture d’une nature enveloppante et familière. Cette iconographie s’explique notamment par l’orientation catholique du journal, qui met la famille et Dieu au centre de son message.
  
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-Venons-en à présent au motif de l’ermite. Delille lui-même a mis en avant la puissance visuelle de la scène: « Mais j’apperçois d’ici les débris d’un village ;/ D’un désastre fameux tout annonce l’image » (vers 87-88) . La destruction du village est seulement le symptôme de la force de la nature qui recèle autant le sublime que le danger pour l’homme. Dans les tableaux et estampes représentant des paysages liés aux vers du chant 3, les hommes, s’ils sont toujours présents, paraissent souvent minuscules faces aux éléments. Dans la Vue des glaciers de Grindelwald de Michallon, le dynamisme et l’amplitude de la nature l’assied en maître sur la timide colonie humaine, une impression que confirment les vers de Delille qui lui sont attribuées par le catalogue des collections de peinture du futur roi Louis-Philippe:+Venons-en à présent au motif de l’ermite. Delille lui-même a mis en avant la puissance visuelle de la scène: « Mais j’apperçois d’ici les débris d’un village ;/ D’un désastre fameux tout annonce l’image » (vers 87-88) . La destruction du village est seulement le symptôme de la force de la nature qui recèle autant le sublime que le danger pour l’homme. Dans les tableaux et estampes représentant des paysages liés aux vers du chant 3, les hommes, s’ils sont toujours présents, paraissent souvent minuscules faces aux éléments. Dans //Vue des glaciers de Grindelwald// de Michallon, le dynamisme et l’amplitude de la nature l’assied en maître sur la timide colonie humaine, une impression que confirment les vers de Delille qui lui sont attribuées par le catalogue des collections de peinture du futur roi Louis-Philippe:
  
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-Le texte de Beattie, Switzerland illustrated in a Series of Views taken expressedly for this Work, présente une imagerie du paysage glaciaire similaire en citant plus ou moins le même passage du chant 3: +Le texte de Beattie, //Switzerland illustrated in a Series of Views taken expressedly for this Work//, présente une imagerie du paysage glaciaire similaire en citant plus ou moins le même passage du chant 3: 
  
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-Cependant, ce traitement romantique du paysage paraît dépasser quelquefois les intentions de Delille. Ainsi, les vers attribués à la marine d’Isabey Fils dans Galerie lithographiée de son altesse royale monseigneur le duc d’Orléans par Vatout et Quénot semblent peu appropriés à l’image. +Cependant, ce traitement romantique du paysage paraît dépasser quelquefois les intentions de Delille. Ainsi, les vers attribués à la marine d’Isabey Fils dans //Galerie lithographiée de son altesse royale monseigneur le duc d’Orléans// par Vatout et Quénot semblent peu appropriés à l’image. 
  
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