gravures1805chant3

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gravures1805chant3 [2020/06/25 19:17] Hugues Marchalgravures1805chant3 [2020/06/25 20:30] – [Intervenants et histoire des images] Hugues Marchal
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 Ce programme est d'une **richesse tout à fait inhabituelle**, pour deux raisons distinctes. Ce programme est d'une **richesse tout à fait inhabituelle**, pour deux raisons distinctes.
  
-D'une part, certains exemplaires du tirage de 1805 proposent des **gravures colorées manuellement**. C'est dans cette version (non accessible dans les bibliothèques en ligne) que nous les reproduisons ici, les planches reproduites sur la page principale du site provenant d'un exemplaire aux gravures traditionnelles.+D'une part, certains exemplaires du tirage de 1805 proposent des **gravures colorées manuellement**. C'est dans cette version (non accessible dans les bibliothèques en ligne[(Nous utilisons un exemplaire tiré d'une collection particulière.)]) que nous les reproduisons ici, les planches figurant sur la [[chant3|page principale du site]] provenant d'un exemplaire aux gravures traditionnelles.
  
 D'autre part, Catel a réalisé un total de **treize dessins** : un frontispice général, quatre frontispices, destinés aux quatre chants, et enfin, huit bandeaux de moindre format. Ces derniers prennent place en haut des pages dédiées, à l'argument (qui est ajouté au texte à partir de cette édition seulement) et aux premiers vers de chaque chant. Autrement dit, le lecteur dispose de trois images distinctes pour chacune des sections du poème, et ces dernières l'acceuillent, en masse pourrait-on dire, au seuil des chants. En effet, le frontispice vient se placer en page de gauche, en face d'une belle page portant systématiquement une mention du type "L'Homme des champs. – Troisième chant.", sur deux lignes séparées par un trait et en capitales, puis l'ouvrage offre, aux deux pages suivantes, les deux bandeaux, protégés (dans le cas des exemplaires en couleurs) par une serpente – soit, pour notre chant, ce dispositif\ : D'autre part, Catel a réalisé un total de **treize dessins** : un frontispice général, quatre frontispices, destinés aux quatre chants, et enfin, huit bandeaux de moindre format. Ces derniers prennent place en haut des pages dédiées, à l'argument (qui est ajouté au texte à partir de cette édition seulement) et aux premiers vers de chaque chant. Autrement dit, le lecteur dispose de trois images distinctes pour chacune des sections du poème, et ces dernières l'acceuillent, en masse pourrait-on dire, au seuil des chants. En effet, le frontispice vient se placer en page de gauche, en face d'une belle page portant systématiquement une mention du type "L'Homme des champs. – Troisième chant.", sur deux lignes séparées par un trait et en capitales, puis l'ouvrage offre, aux deux pages suivantes, les deux bandeaux, protégés (dans le cas des exemplaires en couleurs) par une serpente – soit, pour notre chant, ce dispositif\ :
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-Un tel choix frappe, car une édition proposant quatre frontispices constitue déjà un tirage de luxe, comme le montre l'exemple de l'in-quarto. Il se combine à la possibilité d'acquérir les versions colorées et au **prestige de l'imprimeur** qui a réalisé les tirages du texte – Didot – pour faire de l'ouvrage de 1805 un objet éditorial remarquable.+Un tel choix frappe, car une édition proposant quatre frontispices constitue déjà un tirage de luxe, comme le montre l'exemple de l'in-quarto. Il se combine à la possibilité d'acquérir les versions colorées et au **prestige de l'imprimeur** qui a réalisé les tirages du texte – Didot – pour faire de l'ouvrage de 1805 **un objet éditorial remarquable**. 
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 +===== Intervenants et histoire des images =====
  
 Plusieurs **graveurs allemands** ont travaillé sur les dessins fournis par Catel\ : Christian Haldenwang (1770-1831), Karl Ludwig Buchhorn (1770-1856), Heinrich Guttenberg (1749-1818) et Mayer, de Berlin. Plusieurs **graveurs allemands** ont travaillé sur les dessins fournis par Catel\ : Christian Haldenwang (1770-1831), Karl Ludwig Buchhorn (1770-1856), Heinrich Guttenberg (1749-1818) et Mayer, de Berlin.
  
-Les archives de la maison Levrault permettent de **dater assez précisément** la réalisation de cet ensemble. Le 23 novembre 1801, Decker écrit à ses associés, au détour de remarques sur différents projets d'édition liés à Delille : "je proteste contre tous les artistes de Paris à l’exception de Moreau pour le dessin. Ce que je vous ai fait voir des graveurs allemands, vous prouve assez qu’ils sont supérieurs à ceux de Paris." Puis, le 10 janvier 1802, il envoie un nouveau pli, indiquant : "Voici trois nouvelles gravures de l’Homme des champs. […] la gravure en est un peu plus faible que celle des 4 de Haldenwang. Les dessins sont très beaux. J’attends journellement les 4 dernières vignettes gravées par Haldenwang." On dispose ainsi d'un //terminus ad quem// très ferme\ : Catel a forcément créé ses **dessins**, au plus tard, en 1801, et la **gravure**, assurée en Allemagne à l'initiative du libraire bâlois, a eu lieu entre 1801 (date figurant à côté de la signature de Mayer sur certaines planches) et début 1802, la dernière lettre signalant que sept des treize planches étaient terminées le 10 janvier[(Nous ne détaillons pas les raisons qui ont conduit les libraires à reporter durant encore trois ans la mise en circulation de l'édition augmentée, ce point n'étant pas pertinent ici.)].+Les archives de la maison Levrault permettent de **dater assez précisément** la réalisation de cet ensemble. Le 23 novembre 1801, Decker écrit à ses associés, au détour de remarques sur différents projets d'édition liés à Delille : "je proteste contre tous les artistes de Paris à l’exception de Moreau pour le dessin. Ce que je vous ai fait voir des graveurs allemands, vous prouve assez qu’ils sont supérieurs à ceux de Paris." Puis, le 10 janvier 1802, il envoie un nouveau pli, indiquant : "Voici trois nouvelles gravures de l’Homme des champs. […] la gravure en est un peu plus faible que celle des 4 de Haldenwang. Les dessins sont très beaux. J’attends journellement les 4 dernières vignettes gravées par Haldenwang." On dispose ainsi d'un //terminus ad quem// très ferme\ : Catel a forcément créé ses **dessins**, au plus tard, en 1801, et la **gravure**, assurée en Allemagne à l'initiative du libraire bâlois, a eu lieu entre 1801 (date figurant à côté de la signature de Mayer sur certaines planches) et début 1802, la dernière lettre signalant que sept des treize planches étaient terminées le 10 janvier[(Nous ne détaillons pas les raisons qui ont conduit les libraires à reporter durant encore trois ans la mise en circulation de l'édition augmentée, ce point n'étant pas pertinent ici. L'un des facteurs de ce retard fut le désengagement de Decker, qui rompit son association avec les Levrault fin 1802.)].
  
 ===== Le frontispice du chant 3 ===== ===== Le frontispice du chant 3 =====
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 ===== Lien externe ===== ===== Lien externe =====
  
-  * Il n'existe aps de reproduction en ligne des exemplaires à planches colorées.+  * Il n'existe pas de reproduction en ligne des exemplaires à planches colorées.
  
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 Auteur de la page     --- //[[hugues.marchal@unibas.ch|Hugues Marchal]] 2020/06/25 19:08// Auteur de la page     --- //[[hugues.marchal@unibas.ch|Hugues Marchal]] 2020/06/25 19:08//