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gravure1800chant3 [2017/12/16 10:11] – [Présentation de l’œuvre] Timothée Léchotgravure1800chant3 [2017/12/16 10:23] – [Présentation de l’œuvre] Timothée Léchot
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 Premiers éditeurs de //L'Homme des champs// en 1800, les trois frères Levrault de Strasbourg vendent plusieurs éditions illustrées du poème. Parmi elles, une des éditions in-18 contient quatre estampes\ : un frontispice par chant. Comme c'est généralement le cas dans les programmes iconographiques des éditions de Delille, les illustrations de [[guerin|Christophe Guérin]] ne portent pas sur des passages didactiques, mais sur des fragments du poème plus propres à éveiller la sensibilité du lecteur. L'image attachée au chant 1 concerne l'épisode touchant du cerf qui fuit les chasseurs. Celle du chant 2 associe la beauté de la poésie à la beauté de la nature, en représentant Virgile devant la campagne de Mantoue. Celle du chant 4, qui montre des baigneuses épiées par un faune, est quant à elle empreinte de sensualité. Premiers éditeurs de //L'Homme des champs// en 1800, les trois frères Levrault de Strasbourg vendent plusieurs éditions illustrées du poème. Parmi elles, une des éditions in-18 contient quatre estampes\ : un frontispice par chant. Comme c'est généralement le cas dans les programmes iconographiques des éditions de Delille, les illustrations de [[guerin|Christophe Guérin]] ne portent pas sur des passages didactiques, mais sur des fragments du poème plus propres à éveiller la sensibilité du lecteur. L'image attachée au chant 1 concerne l'épisode touchant du cerf qui fuit les chasseurs. Celle du chant 2 associe la beauté de la poésie à la beauté de la nature, en représentant Virgile devant la campagne de Mantoue. Celle du chant 4, qui montre des baigneuses épiées par un faune, est quant à elle empreinte de sensualité.
  
-Dans cette série, l'illustration du chant 3 occupe une place particulière. D'abord, à la différence des autres frontispices qui citent plusieurs vers de //L'Homme des champs//, sa légende ne contient que deux mots\ : "La pervanche !.........." [//sic//]. Pour le lecteur de 1800, cette simple exclamation suffit probablement à identifier Jean-Jacques Rousseau dont l'épisode de la pervenche compte parmi les plus célèbres pages des //Confessions// (voir ci-après). Comme l'image du chant 2, qui renvoie aux //Géorgiques// de Virgile, **l'image du chant 3 souligne à son tour l'intertextualité du poème**. Ensuite, cette illustration concerne exceptionnellement une activité scientifique\ : l'herborisation. Se promenant sur un chemin de montagne en compagnie d'un autre homme, Rousseau (représenté ici en vieil homme) se penche avec transport sur un parterre de pervenches qu'il vient d'identifier. Or, lecteur attentif de Delille qui ne manque jamais d'associer la pratique des sciences aux plaisirs que l'homme en retire, Guérin offre **une représentation à la fois sentimentale et sociale de l'activité botanique**.+Dans cette série, l'illustration du chant 3 occupe une place particulière. D'abord, à la différence des autres frontispices qui citent plusieurs vers de //L'Homme des champs//, sa légende ne contient que deux mots\ : "La pervanche !.........." [//sic//]. Pour le lecteur de 1800, cette simple exclamation suffit probablement à identifier Jean-Jacques Rousseau dont l'épisode de la pervenche compte parmi les plus célèbres pages des //Confessions// (voir ci-après). Coéditeur du poème avec les frères Levrault, le Bâlois Georg Jakob Decker décrit ainsi l'estampe dans l'annonce de publication qu'il insère dans un journal allemand\ : "3) //Rousseau//, der in Gesellschaft seines Freundes eine lang nicht gesehene Pflanze findet[("3) Rousseau qui trouve en compagnie de son ami une plante qu'il n'avait pas vue depuis longtemps." Georg Jakob Decker, [[deckerannonce|Letzte Ankündigung wegen des Homme des champs ou les Géorgiques françoises, poeme en quatre chants, par Jacques Delille]], p. 620.)]." Comme l'image du chant 2, qui renvoie aux //Géorgiques// de Virgile, **l'image du chant 3 souligne à son tour l'intertextualité du poème**. Ensuite, cette illustration concerne exceptionnellement une activité scientifique\ : l'herborisation. Se promenant sur un chemin de montagne en compagnie d'un autre homme, Rousseau (représenté ici en vieil homme) se penche avec transport sur un parterre de pervenches qu'il vient d'identifier. Or, lecteur attentif de Delille qui ne manque jamais d'associer la pratique des sciences aux plaisirs que l'homme en retire, Guérin offre **une représentation à la fois sentimentale et sociale de l'activité botanique**.
  
 ===== Un phénomène de réception double ===== ===== Un phénomène de réception double =====