gravure1800chant3

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gravure1800chant3 [2017/05/23 23:31] – [Un phénomène de réception double] Timothée Léchotgravure1800chant3 [2017/05/23 23:36] – [Les représentations de Rousseau herborisant] Timothée Léchot
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 ===== Un phénomène de réception double ===== ===== Un phénomène de réception double =====
  
-Cependant, l'image de Guérin **interprète le poème en introduisant des éléments absents du texte**. Delille ne mentionne en effet ni le cadre montagneux, ni le second personnage de la scène. Pour comprendre la gravure, il faut la confronter à l’œuvre de Rousseau et à la tradition iconographique liée à l’œuvre de celui-ci, ainsi qu'à sa personne.+Cependant, l'image de Guérin **interprète le poème en introduisant des éléments absents du texte**. Delille ne mentionne en effet ni le cadre montagneux, ni le second personnage de la scène. Pour comprendre la gravure, il faut la confronter à l’œuvre de Rousseau et aux représentations iconographiques de celle-ci, ainsi qu'aux portraits de l'auteur.
  
 L'épisode de la pervenche se trouve au sixième livre des //Confessions//. Rousseau le raconte en deux temps. Il évoque d'abord d'anciennes promenades avec Madame de Warens, celle qu'il appelle affectueusement "maman"\ : L'épisode de la pervenche se trouve au sixième livre des //Confessions//. Rousseau le raconte en deux temps. Il évoque d'abord d'anciennes promenades avec Madame de Warens, celle qu'il appelle affectueusement "maman"\ :
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 ===== Les représentations de Rousseau herborisant ===== ===== Les représentations de Rousseau herborisant =====
  
-Indépendamment du passage du chant 3 auquel le frontispice de Guérin renvoie, Rousseau est tout de suite reconnaissable par quelques attributs caractéristiques. La gravure s'inscrit en effet dans **une tradition iconographique qui remonte à l'année 1778**, date de la mort du philosophe à Ermenonville. Cette année-là, le peintre Georges-Frédéric Mayer (1735-1779) aurait réalisé le dernier portrait de Rousseau fait d'après nature, un portrait en pied où le modèle, représenté de profil, tient un bouquet de fleur d'une main, un bâton de l'autre, et un tricorne sous le bras. Cette peinture n'est connue qu'à travers les nombreuses gravures auxquelles elle a donné lieu dans les années suivantes[(Voir Rossella Baldi, "Georges-Frédéric Mayer, ‘Rousseau herborisant’", in //ibid.//, p.\ 193-196\ ; et Rossella Baldi, "‘Laissons tous ces étranges portraits, et revenons à l'original.’ Sentimentaliser l'iconographie de Rousseau", //Revue historique neuchâteloises//, 149/^e^/\ année, n/^o^/\ 3-4, p.\ 241-271.)]. Guérin reproduit la pose et les autres éléments de cette image canonique (bâton, tricorne, habits), à l'exception du bouquet de fleur que Rousseau, ici, n'a pas encore cueilli.+Indépendamment du passage du chant 3 auquel le frontispice de Guérin renvoie, Rousseau est tout de suite reconnaissable par quelques attributs caractéristiques. La gravure s'inscrit en effet dans **une tradition iconographique qui remonte à l'année 1778**, date de la mort du philosophe à Ermenonville. Cette année-là, le peintre Georges-Frédéric Mayer (1735-1779) aurait réalisé le dernier portrait de Rousseau fait d'après nature, un portrait en pied où le modèle, représenté de profil, tient un bouquet de fleur d'une main, un bâton de l'autre, et un tricorne sous le bras. La peinture n'est connue qu'à travers les nombreuses gravures auxquelles elle a donné lieu dans les années suivantes[(Voir Rossella Baldi, "Georges-Frédéric Mayer, ‘Rousseau herborisant’", in //ibid.//, p.\ 193-196\ ; et Rossella Baldi, "‘Laissons tous ces étranges portraits, et revenons à l'original.’ Sentimentaliser l'iconographie de Rousseau", //Revue historique neuchâteloises//, 149/^e^/\ année, n/^o^/\ 3-4, p.\ 241-271.)]. Guérin reproduit la pose et les autres éléments de cette image canonique (bâton, tricorne, habits), à l'exception du bouquet de fleur que Rousseau, ici, n'a pas encore cueilli.
  
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