geoffroycompterenduanneelitteraire

Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Les deux révisions précédentes Révision précédente
Prochaine révisionLes deux révisions suivantes
geoffroycompterenduanneelitteraire [2017/10/07 18:11] Nicolas Leblancgeoffroycompterenduanneelitteraire [2017/10/14 19:23] Nicolas Leblanc
Ligne 19: Ligne 19:
 \\ Exprimet et molles imitabitur aere capillos,  \\ Exprimet et molles imitabitur aere capillos, 
 \\ Infelix operis summâ, quia ponere totum \\ Infelix operis summâ, quia ponere totum
-\\ Nesciet//[(//Id.//, p. 5.)]+\\ Nesciet//[(//Id.//, p. 5. Geoffroy paraphrase ici les vers d'Horace. Voici la traduction fournie par Campenon et Desprès en 1821 : "Un artiste, près de l'école d'Emilius, excelle à rendre les ongles. Il sait donner au bronze la mollesse des cheveux ; mais, inhabile à former un tout, il échoue dans l'ensemble" (Vincent Campenon et Jean-Baptiste-Denis Desprès, //Oeuvres d'Horace//, Paris, 1821,  p. 445).)]
 </WRAP> </WRAP>
    
Ligne 34: Ligne 34:
   * **L'abandon du genre didactique**   * **L'abandon du genre didactique**
  
-Delille est aussi coupable pour Geoffroy d'avoir délaissé le genre didactique, pourtant seul apte à intéresser le destinataire grâce à l'utilité des préceptes qu'il renferme. Geoffroy reproche ici à Delille d'avoir dans les premiers vers du poème **discrètement rejeté le modèle du poème didactique pour celui du poème descriptif** [(Dans ces vers, la voix poétique affirme sa volonté de peindre la nature plutôt que de donner des leçons : "Boileau jadis a pu d'une imposante voix,/ Dicter de l'art des vers les rigoureuses lois;/ Le chantre de Mantoue a pu des champs dociles,/ Hâter les dons tardifs par des leçons utiles :/ mais quoi ! l'art de jouir, et de jouir des champs,/ Se peut-il enseigner ? Non sans doute; et mes chants/ Des austères leçons fuyant le ton sauvage,/ Viennent de la nature offrir la douce image,/ Inviter les mortels à s'en laisser charmer :/ Apprendre à la bien voir, c'est apprendre à l'aimer" (Jacques Delille, //L'Homme des champs//, Strasbourg, Levrault, 1800, p. 33.))]. Comme la plupart des théoriciens de l'époque, Geoffroy rejette le genre du poème descriptif, qui avait été théorisé et défendu par Saint-Lambert dans sa préface des //Saisons// (1769). Selon Geoffroy, le recours au descriptif explique l'allure trop uniformément brillante de l'ouvrage. Seul le poème narratif (l'épopée) peut être une alternative valable au poème didactique en termes de poème long portant sur un sujet noble : +Delille est aussi coupable pour Geoffroy d'avoir délaissé le genre didactique, pourtant seul apte à intéresser le destinataire grâce à l'utilité des préceptes qu'il renferme. Geoffroy reproche ici à Delille d'avoir dans les premiers vers du poème **discrètement rejeté le modèle du poème didactique pour celui du poème descriptif** [(Dans ces vers, la voix poétique affirme sa volonté de peindre la nature plutôt que de donner des leçons : "Boileau jadis a pu d'une imposante voix,/ Dicter de l'art des vers les rigoureuses lois;/ Le chantre de Mantoue a pu des champs dociles,/ Hâter les dons tardifs par des leçons utiles :/ mais quoi ! l'art de jouir, et de jouir des champs,/ Se peut-il enseigner ? Non sans doute; et mes chants/ Des austères leçons fuyant le ton sauvage,/ Viennent de la nature offrir la douce image,/ Inviter les mortels à s'en laisser charmer :/ Apprendre à la bien voir, c'est apprendre à l'aimer" (Jacques Delille, //L'Homme des champs//, Strasbourg, Levrault, 1800, p. 33).)]. Comme la plupart des théoriciens de l'époque, Geoffroy rejette le genre du poème descriptif, qui avait été théorisé et défendu par Saint-Lambert dans sa préface des //Saisons// (1769). Selon Geoffroy, le recours au descriptif explique l'allure trop uniformément brillante de l'ouvrage. Seul le poème narratif (l'épopée) peut être une alternative valable au poème didactique en termes de poème long portant sur un sujet noble : 
  
  <WRAP round box 60%>  <WRAP round box 60%>