duboisruricolae

Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Les deux révisions précédentes Révision précédente
Prochaine révision
Révision précédente
Prochaine révisionLes deux révisions suivantes
duboisruricolae [2019/06/06 18:40] – [Une adresse à l'Angleterre] Hugues Marchalduboisruricolae [2022/08/06 19:20] – [Préface du traducteur] Morgane Tironi
Ligne 40: Ligne 40:
 ===== Préface du traducteur ===== ===== Préface du traducteur =====
  
-Dubois insère ensuite sa propre préface en français, qui apporte un éclairage sur les circonstances de composition du texte, son but et l'accueil que Delille a fait à cet entreprise.+Dubois insère ensuite sa propre préface en français, qui apporte un éclairage sur les circonstances de composition du texte, son but et l'accueil que Delille a fait à cette entreprise.
  
 <WRAP round box 60%> <WRAP round box 60%>
Ligne 47: Ligne 47:
 Malgré tant d'attraits, il est douteux que j'eusse jamais entrepris de traduire en vers latins les //Géorgiques françaises//, si je n'y avais été engagé par des circonstances toutes particulières, et comme entraîné par une force irrésistible. Retiré a la campagne pendant le cours de nos dissentions politiques, également accablé sous le poids des maladies du corps et des peines de l'esprit, je n'avais de consolation que dans la tendresse de mes parents, dans les soins affectueux de quelques amis, dans la contemplation des merveilles de la nature et des attributs infinis de son divin auteur. Dans mes promenades solitaires j'avais souvent réfléchi sur les moyens qu'offre le séjour de la campagne pour y faire des heureux et pour l'être soi-même. Quand je lus pour la première fois l'//Homme des Champs// de M. Delille, je sentis mon imagination s'enflammer en voyant exprimées, dans un style enchanteur, quelques unes des idées qui avaient tant de fois occupé ma pensée et charmé mes ennuis. Lire et relire ce poème, le savoir par coeur, le traduire tout entier en vers latins, fut pour moi un amusement délicieux, et le travail de moins d'une année.  Malgré tant d'attraits, il est douteux que j'eusse jamais entrepris de traduire en vers latins les //Géorgiques françaises//, si je n'y avais été engagé par des circonstances toutes particulières, et comme entraîné par une force irrésistible. Retiré a la campagne pendant le cours de nos dissentions politiques, également accablé sous le poids des maladies du corps et des peines de l'esprit, je n'avais de consolation que dans la tendresse de mes parents, dans les soins affectueux de quelques amis, dans la contemplation des merveilles de la nature et des attributs infinis de son divin auteur. Dans mes promenades solitaires j'avais souvent réfléchi sur les moyens qu'offre le séjour de la campagne pour y faire des heureux et pour l'être soi-même. Quand je lus pour la première fois l'//Homme des Champs// de M. Delille, je sentis mon imagination s'enflammer en voyant exprimées, dans un style enchanteur, quelques unes des idées qui avaient tant de fois occupé ma pensée et charmé mes ennuis. Lire et relire ce poème, le savoir par coeur, le traduire tout entier en vers latins, fut pour moi un amusement délicieux, et le travail de moins d'une année. 
  
-Je n'avais d'abord cherché qu'à soulager en quelque sorte mon cœur, et qu'à satisfaire mon goût pour la poésie latine, goût que j'ai puisé dans les leçons de l'ancienne université de Paris, de cette école célèbre, dont la suppression a laissé des regrets si amers, et dont le rétablissement, sur des bases plus solides et plus vastes, sera mis au nombre des plus grands bienfaits de sa majesté impériale\ : je pensai dans la suite à rendre le fruit de mes veilles agréable à mes concitoyens, utile aux étrangers, et surtout à la jeunesse qui s'élève dans les lycées et dans les collèges. Je consultai d'anciens professeurs, connus par l'étendue de leurs lumières et par la pureté de leur goût\ ; je profitai de leurs avis\ ; j'employai une partie des courts intervalles de loisir que me laissent les pénibles fonctions de l'enseignement public, à revoir soigneusement mes essais, et à corriger ce que la chaleur d'une première composition y avait laissé de défectueux\ ; enfin, je n'ai rien négligé pour donner à mon travail toute la perfection dont il est susceptible. +Je n'avais d'abord cherché qu'à soulager en quelque sorte mon cœur, et qu'à satisfaire mon goût pour la poésie latine, goût que j'ai puisé dans les leçons de l'ancienne université de Paris, de cette école célèbre, dont la suppression a laissé des regrets si amers, et dont le rétablissement, sur des bases plus solides et plus vastes, sera mis au nombre des plus grands bienfaits de sa majesté impériale : je pensai dans la suite à rendre le fruit de mes veilles agréable à mes concitoyens, utile aux étrangers, et surtout à la jeunesse qui s'élève dans les lycées et dans les collèges. Je consultai d'anciens professeurs, connus par l'étendue de leurs lumières et par la pureté de leur goût\ ; je profitai de leurs avis\ ; j'employai une partie des courts intervalles de loisir que me laissent les pénibles fonctions de l'enseignement public, à revoir soigneusement mes essais, et à corriger ce que la chaleur d'une première composition y avait laissé de défectueux\ ; enfin, je n'ai rien négligé pour donner à mon travail toute la perfection dont il est susceptible. 
  
 Je suis loin sans doute d'avoir atteint le but que je m'étais proposé. Un savant professeur, à qui nous devons les meilleures traductions en prose de Virgile et d'Horace, a dit, avec une franchise qui fait honneur à sa modestie, qu'une bonne traduction est le fruit du temps et de la patience\ : on croira  Je suis loin sans doute d'avoir atteint le but que je m'étais proposé. Un savant professeur, à qui nous devons les meilleures traductions en prose de Virgile et d'Horace, a dit, avec une franchise qui fait honneur à sa modestie, qu'une bonne traduction est le fruit du temps et de la patience\ : on croira 
Ligne 78: Ligne 78:
 <tab>OMEN <tab>OMEN
  
-Ille quis attonitas tantus fragor impulit aures?  +<tab>Ille quis attonitas tantus fragor impulit aures?  
-\\ Æra tonant latè ; festis clamoribus Echo +\\ Æra tonant latè; festis clamoribus Echo 
 \\ Personat, et lætis concurrunt ignibus ignes:  \\ Personat, et lætis concurrunt ignibus ignes: 
 \\ Nempè triumphali curru subvecta per urbes  \\ Nempè triumphali curru subvecta per urbes 
Ligne 93: Ligne 93:
 \\ Respuit indignans Europa, minasque refellit.  \\ Respuit indignans Europa, minasque refellit. 
 \\ Aspice Sarmaticas Niemen quà dividit oras,  \\ Aspice Sarmaticas Niemen quà dividit oras, 
-\\ Magnus ut incedat gemino[(NDA"Les victoires d'Iéna, d'Evian et de Friedland, remportées par l'Empereur Napoléon sur les Prussiens et les Russes.")] ter victor ab hoste +\\ Magnus ut incedat gemino[(NDA"Les victoires d'Iéna, d'Evian et de Friedland, remportées par l'Empereur Napoléon sur les Prussiens et les Russes.")] ter victor ab hoste 
 \\ Napoleo, victisque bonus det munera pacis.  \\ Napoleo, victisque bonus det munera pacis. 
 \\ Longiùs infido te credere desine ponto: \\ Longiùs infido te credere desine ponto:
Ligne 103: Ligne 103:
 \\ Eripiet, Galloque feret donaria Marti[(//Id//, p. !!xvii-xviii!!.)]. \\ Eripiet, Galloque feret donaria Marti[(//Id//, p. !!xvii-xviii!!.)].
 </WRAP> </WRAP>
- 
 ===== Le traitement des vers ===== ===== Le traitement des vers =====
  
Ligne 130: Ligne 129:
 </WRAP> </WRAP>
 ===== Impact sur la diffusion de l'œuvre ===== ===== Impact sur la diffusion de l'œuvre =====
 +
 +Le travail de Dubois est commenté dans :
 +
 +  * Anonyme, "[[mercurebelgecrdubois|Traduction en vers latins, des Géorgiques françaises de Delille, par M. Dubois, professeur de rhétorique à l'Athénée de Tournay]]”, //Mercure belge//, t.\ II, 1818.