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chevalierfille [2020/07/24 12:24] – [Présentation de l'œuvre] Hugues Marchal | chevalierfille [2023/03/10 14:35] – Espaces insécables : pour les points-virgules Timothée Léchot |
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===== Présentation de l'œuvre ===== | ===== Présentation de l'œuvre ===== |
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//La Fille du pirate, légende de la mer// s'inscrit dans un cycle de romans de [[chevalier|Henri-Émile Chevalier]] peignant des aventures maritimes associées au Canada, où l'écrivain séjourna[(Henri-Émile Chevalier, //La Fille du pirate, légende de la mer//, Paris, C. Lévy, 1878)]. Quoiqu'on ait affaire à un **roman d'aventures**, il est évident que Chevalier fait de cette œuvre **une occasion d'expérimentations littéraires**. Certains chapitres sont composés de paragraphes très courts, proches du verset. D'autres s'ouvrent largement à des citations poétiques. | //La Fille du pirate, légende de la mer// s'inscrit dans un cycle de romans de [[chevalier|Henri-Émile Chevalier]] associés au Canada, où l'écrivain séjourna[(Henri-Émile Chevalier, //La Fille du pirate, légende de la mer//, Paris, C. Lévy, 1878.)]. Quoiqu'on ait affaire à un **roman d'aventures**, il est évident que Chevalier fait de cette œuvre **une occasion d'expérimentations littéraires**. Certains chapitres sont composés de paragraphes très courts, proches du verset. D'autres incluent des jeux typographiques[(Une "ligne de points d'exclamation" est ainsi chargée d'exprimer "l'ébahissement des spectateurs", //id//., p. 30.)]. D'autres, enfin, s'ouvrent largement à des citations poétiques. |
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===== Citation ===== | ===== Citation ===== |
Vous entendez le craquement des vaisseaux qui s'entre-choquent, le grincement de leurs chaînes, le sifflement des rafales dans leurs agrès, et, par-dessus tout, le grondement rauque et formidable des éléments en furie. | Vous entendez le craquement des vaisseaux qui s'entre-choquent, le grincement de leurs chaînes, le sifflement des rafales dans leurs agrès, et, par-dessus tout, le grondement rauque et formidable des éléments en furie. |
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Batelier, prends garde à ton esquif\ ; passant, prends garde à ta bourse\ : amis, hâtez-vous de rentrer au logis\ ; car la ruine, la désolation, la mort, planent de toute leur envergure sur la ville de Montréal, | Batelier, prends garde à ton esquif(nbsp); passant, prends garde à ta bourse(nbsp): amis, hâtez-vous de rentrer au logis(nbsp); car la ruine, la désolation, la mort, planent de toute leur envergure sur la ville de Montréal, |
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Voyez, de l'ouragan c'est le cours furieux, | Voyez, de l'ouragan c'est le cours furieux, |
</WRAP> | </WRAP> |
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Vers concernés : [[chant3#v122|chant 3, vers 122-124]]. | Vers concernés : [[chant3#v122|chant 3, vers 122-124]] |
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Chevalier, qui modifie lègèrement le début du premier vers, n'indique aucune source. Mais il en va de même quand il reproduit, quelques lignes plus loin, des vers tirés du //Corsair// de Byron, qu'il cite en anglais et traduit en note. Dans les deux cas, les vers sont entourés de lignes en prose insistant sur la **dimension auditive** de la tempête (l'extrait du //Corsair// est ainsi introduit par le tour "Silence\ ! Écoutons", comme si la poésie était chargée ici de reproduire le son des éléments naturels, avant que le bruit de la pluie ne soit comparé à des "applaudissements frénétiques" répondant à ce "chant" [(//Id//., p. 173.)]. Enfin, Chevalier procède à des effets de reprises marqués pour musicaliser sa propre prose\ : le paragraphe "Vous entendez le craquement des vaisseaux qui s'entre-choquent, le grincement de leurs chaînes, le sifflement des rafales dans leurs agrès, et, par-dessus tout, le grondement rauque et formidable des éléments en furie" revient en effet, à l'identique, après les vers de Byron. | Chevalier, qui modifie lègèrement le début du premier vers, n'indique aucune source. Mais il en va de même quand il reproduit, quelques lignes plus loin, des vers tirés du //Corsair// de Byron, qu'il cite en anglais et traduit en note. Dans les deux cas, les vers sont entourés de lignes en prose insistant sur la **dimension auditive** de la tempête (l'extrait du //Corsair// est ainsi introduit par le tour "Silence\ ! Écoutons"), comme si la poésie était chargée ici de reproduire le son des éléments naturels, avant que le bruit de la pluie ne soit comparé à des "applaudissements frénétiques" répondant à ce "chant" [(//Id//., p. 173.)]. Enfin, Chevalier procède à des effets de reprises marqués pour musicaliser sa propre prose(nbsp): le paragraphe "Vous entendez le craquement des vaisseaux qui s'entre-choquent, le grincement de leurs chaînes, le sifflement des rafales dans leurs agrès, et, par-dessus tout, le grondement rauque et formidable des éléments en furie" revient, à l'identique, après les vers de Byron. |
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* Accès à la numérisation du texte : [[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65093111/f188.image|Gallica]]. | * Accès à la numérisation du texte : [[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65093111/f188.image|Gallica]]. |
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Auteur de la page --- //[[hugues.marchal@unibas.ch|Hugues Marchal]] 2020/07/24 12:02// | Auteur de la page --- //[[hugues.marchal@unibas.ch|Hugues Marchal]] 2020/07/24 12:02// |
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