chant3

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chant3 [2017/01/31 15:44] Timothée Léchotchant3 [2017/02/08 12:37] Timothée Léchot
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 ===== ARGUMENT. ===== ===== ARGUMENT. =====
 <BOOKMARK:A>[[3-A|A]]<tab>LE NATURALISTE ; l'art de voir la campagne et les phénomènes de la nature des yeux observateurs.\\ <BOOKMARK:A>[[3-A|A]]<tab>LE NATURALISTE ; l'art de voir la campagne et les phénomènes de la nature des yeux observateurs.\\
-<BOOKMARK:B>[[3-A|B]]<tab>1° L’importance de l’étude de la nature. 2° La grandeur de la nature, soit dans les révolutions du globe, soit dans l’action continue qu’elle exerce. Divers phénomènes ; récit de la destruction de Pleurs (sujet de la gravure de ce chant). Désastre d’Herculanum ; [[buffon|Buffon]] ; volcans de l’Auvergne ; le grain de sable ; la mer ; les eaux thermales, leur utilité, leurs plaisirs (sujet de la première vignette). 3° Charme attaché à la contemplation de diverses scènes de la nature et à la recherche de leurs causes. Montagnes, avalanches, beaux sites ; excursions botaniques ; Bernard Jussieu ; l’étude des animaux. 4° Ce charme se perpétue et s’augmente par la formation et la jouissance de cabinets d’histoire naturelle. Description des principales divisions d’un cabinet. Souvenir à Raton, chatte de l’auteur (sujet de la seconde vignette).+<BOOKMARK:B>[[3-A|B]]<tab>1° L’importance de l’étude de la nature. 2° La grandeur de la nature, soit dans les révolutions du globe, soit dans l’action continue qu’elle exerce. Divers phénomènes ; récit de la destruction de Pleurs (sujet de la gravure de ce chant). Désastre d’Herculanum ; Buffon ; volcans de l’Auvergne ; le grain de sable ; la mer ; les eaux thermales, leur utilité, leurs plaisirs (sujet de la première vignette). 3° Charme attaché à la contemplation de diverses scènes de la nature et à la recherche de leurs causes. Montagnes, avalanches, beaux sites ; excursions botaniques ; Bernard Jussieu ; l’étude des animaux. 4° Ce charme se perpétue et s’augmente par la formation et la jouissance de cabinets d’histoire naturelle. Description des principales divisions d’un cabinet. Souvenir à Raton, chatte de l’auteur (sujet de la seconde vignette).
 ===== TROISIEME CHANT. ===== ===== TROISIEME CHANT. =====
 <BOOKMARK:v001>[[3-001|001]]<tab> !!Que!! j'aime le mortel, noble dans ses penchants, <BOOKMARK:v001>[[3-001|001]]<tab> !!Que!! j'aime le mortel, noble dans ses penchants,
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 \\ <BOOKMARK:v056>[[3-056|056]]<tab> Et roula le chaos sur les débris du monde. \\ <BOOKMARK:v056>[[3-056|056]]<tab> Et roula le chaos sur les débris du monde.
 \\ <BOOKMARK:v057>[[3-057|057]]<tab> De là ces grands amas dans la terre enfermés, \\ <BOOKMARK:v057>[[3-057|057]]<tab> De là ces grands amas dans la terre enfermés,
-\\ <BOOKMARK:v058>[[3-058|058]]<tab> Ces bois, noirs aliments des volcans enflammés[(<tab>Ces bois, noirs aliments des volcants enflammés. \\ \\ !!On!! a voulu renfermer dans l’expression la plus succincte les différentes matières que la nature emploie pour l’entretien des feux volcaniques. Il paroit néanmoins, par les expériences de plusieurs physiciens célèbres, que les bois et tous les végétaux fossiles ne sont pas les seules matières propres à entretenir les feux souterrains. Lemery, Homberg, Newton, Hoffmann et Boerhaave ont obtenu, par le mélange du soufre, du fer et de l’eau, des effets à-peu-près semblables aux feux qui embrasent les volcans. Ces expériences, présentant en petit les mêmes résultats que la nature produit en grand, doivent au moins faire soupçonner que les bois noirs, les charbons de pierre, etc. ne sont pas les seules matières que la nature puisse employer pour alimenter le foyer des volcans, sur-tout si l’on fait attention que la terre renferme des amas considérables de pyrites sulfureuses et ferrugineuses qui n’ont besoin que du concours de l’eau pour s’enflammer. Si l’on observe que l’acide vitriolique, se combinant avec le fer, produit une grande chaleur, et beaucoup d’air inflammable que mille circonstances peuvent allumer, il sera bien évident que ces feux produits sans l’entremise d’aucune substance végétale pourroient causer les plus terribles explosions, soit en vaporisant l’eau, soit en dilatant l’air atmosphérique, qui, selon M. Hales, se trouve concentré dans les pyrites vitrioliques ou sulfureuses, dans la proportion de 1 à 83. Si on ajoute à ces réflexions celles de Spallanzani sur le même sujet, on doutera au moins que le foyer des volcans soit alimenté par des végétaux fossiles. \\ \\ )],+\\ <BOOKMARK:v058>[[3-058|058]]<tab> Ces bois, noirs aliments des volcans enflammés[(<tab>Ces bois, noirs aliments des volcans enflammés. \\ \\ [[3-1-A|A]] !!On!! a voulu renfermer dans l’expression la plus succincte les différentes matières que la nature emploie pour l’entretien des feux volcaniques. Il paroit néanmoins, par les expériences de plusieurs physiciens célèbres, que les bois et tous les végétaux fossiles ne sont pas les seules matières propres à entretenir les feux souterrains. Lemery, Homberg, Newton, Hoffmann et Boerhaave ont obtenu, par le mélange du soufre, du fer et de l’eau, des effets à-peu-près semblables aux feux qui embrasent les volcans. Ces expériences, présentant en petit les mêmes résultats que la nature produit en grand, doivent au moins faire soupçonner que les bois noirs, les charbons de pierre, etc. ne sont pas les seules matières que la nature puisse employer pour alimenter le foyer des volcans, sur-tout si l’on fait attention que la terre renferme des amas considérables de pyrites sulfureuses et ferrugineuses qui n’ont besoin que du concours de l’eau pour s’enflammer. Si l’on observe que l’acide vitriolique, se combinant avec le fer, produit une grande chaleur, et beaucoup d’air inflammable que mille circonstances peuvent allumer, il sera bien évident que ces feux produits sans l’entremise d’aucune substance végétale pourroient causer les plus terribles explosions, soit en vaporisant l’eau, soit en dilatant l’air atmosphérique, qui, selon M. Hales, se trouve concentré dans les pyrites vitrioliques ou sulfureuses, dans la proportion de 1 à 83. Si on ajoute à ces réflexions celles de Spallanzani sur le même sujet, on doutera au moins que le foyer des volcans soit alimenté par des végétaux fossiles. \\ \\ )],
 \\ <BOOKMARK:v059>[[3-059|059]]<tab> Et ces énormes lits, ces couches intestines,  \\ <BOOKMARK:v059>[[3-059|059]]<tab> Et ces énormes lits, ces couches intestines, 
 \\ <BOOKMARK:v060>[[3-060|060]]<tab> Qui d’un monde sur l’autre entassent les ruines. \\ <BOOKMARK:v060>[[3-060|060]]<tab> Qui d’un monde sur l’autre entassent les ruines.
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 \\ <BOOKMARK:v074>[[3-074|074]]<tab> Non brisés par des chocs, non dissous par les eaux, \\ <BOOKMARK:v074>[[3-074|074]]<tab> Non brisés par des chocs, non dissous par les eaux,
 \\ <BOOKMARK:v075>[[3-075|075]]<tab> Mais dans leur forme pure. En vain leurs caractères \\ <BOOKMARK:v075>[[3-075|075]]<tab> Mais dans leur forme pure. En vain leurs caractères
-\\ <BOOKMARK:v076>[[3-076|076]]<tab> Semblent offrir aux yeux des plantes étrangères[(<tab>Semblent offrir aux yeux des plantes étrangères. \\ \\ Les empreintes que l’on trouve dans nos climats sur les schistes, qui sont le toit des couches de charbon de pierre, appartiennent évidemment à des plantes qui nous sont étrangères aujourd’hui : il s’y trouve, par exemple, des calamites, des écorces de palmiers de la forme la plus variée et la plus curieuse ; si l’on y rencontre quelquefois des empreintes qui ressemblent à nos fougères, c’est que dans cette classe extrêmement nombreuse il est un grand nombre d’espèces exotiques échappées aux recherches des Plumier, des Rumph, des Petiver, et dont l’œil exercé du botaniste ne peut qu’à peine, après une comparaison longue et bien suivie, distinguer les empreintes de celles des plantes de nos climats. Dans les mémoires de l’académie de 1782, Daubenton cite des schistes dont les impressions lui ont paru provenir de plantes croissant dans le pays. Lemonnier, dans ses Observations d’histoire naturelle, croit avoir reconnu l’//osmunda regalis// sur un schiste d’une houillère d’Auvergne  ; mais ces observations ne sont pas convaincantes. Dans les mines de charbon de pierre du val de Villé  les empreintes de feuilles verticillées sont beaucoup plus fréquentes que celles de plantes dorsifères. Il y auroit cependant de la témérité à assurer qu’elles sont de l’espèce du caille-lait de nos contrées : il est plus probable que l’une des empreintes venant de Taninge en Faucigni, que M. Tingry a décrites dans le premier volume des Transactions de la société linnéenne de Londres, est l’//aspleniven nodosum// de l’Amérique méridionale ; et il existe un si grand nombre d’empreintes qui diffèrent entièrement de nos plantes, que l’on est forcé de les rapporter à une époque où le climat et les productions de notre pays différoient de ce qu’ils sont aujourd’hui. Les belles écorces de palmier, si variées, qui se trouvent sur-tout dans les schistes de Duttweiler près de Saarbrücken, fournissent un fait de plus à l’appui de cette assertion. Pour fixer son opinion sur cette matière, on consultera avec fruit l’ouvrage de Moraud sur les charbons de pierre, l’//Herbarium diluvianum// de Scheuchzer, la //Silesia subterranea// de Volckmann, et la belle suite d’empreintes que Mylius a publiées dans l’ouvrage intitulé //Memorabilia Saxoniæ subterranea//. \\ \\ )]+\\ <BOOKMARK:v076>[[3-076|076]]<tab> Semblent offrir aux yeux des plantes étrangères[(<tab>Semblent offrir aux yeux des plantes étrangères. \\ \\ [[3-2-A|A]] Les empreintes que l’on trouve dans nos climats sur les schistes, qui sont le toit des couches de charbon de pierre, appartiennent évidemment à des plantes qui nous sont étrangères aujourd’hui : il s’y trouve, par exemple, des calamites, des écorces de palmiers de la forme la plus variée et la plus curieuse ; si l’on y rencontre quelquefois des empreintes qui ressemblent à nos fougères, c’est que dans cette classe extrêmement nombreuse il est un grand nombre d’espèces exotiques échappées aux recherches des Plumier, des Rumph, des Petiver, et dont l’œil exercé du botaniste ne peut qu’à peine, après une comparaison longue et bien suivie, distinguer les empreintes de celles des plantes de nos climats. Dans les mémoires de l’académie de 1782, Daubenton cite des schistes dont les impressions lui ont paru provenir de plantes croissant dans le pays. Lemonnier, dans ses Observations d’histoire naturelle, croit avoir reconnu l’//osmunda regalis// sur un schiste d’une houillère d’Auvergne  ; mais ces observations ne sont pas convaincantes. Dans les mines de charbon de pierre du val de Villé  les empreintes de feuilles verticillées sont beaucoup plus fréquentes que celles de plantes dorsifères. Il y auroit cependant de la témérité à assurer qu’elles sont de l’espèce du caille-lait de nos contrées : il est plus probable que l’une des empreintes venant de Taninge en Faucigni, que M. Tingry a décrites dans le premier volume des Transactions de la société linnéenne de Londres, est l’//aspleniven nodosum// de l’Amérique méridionale ; et il existe un si grand nombre d’empreintes qui diffèrent entièrement de nos plantes, que l’on est forcé de les rapporter à une époque où le climat et les productions de notre pays différoient de ce qu’ils sont aujourd’hui. Les belles écorces de palmier, si variées, qui se trouvent sur-tout dans les schistes de Duttweiler près de Saarbrücken, fournissent un fait de plus à l’appui de cette assertion. Pour fixer son opinion sur cette matière, on consultera avec fruit l’ouvrage de Moraud sur les charbons de pierre, l’//Herbarium diluvianum// de Scheuchzer, la //Silesia subterranea// de Volckmann, et la belle suite d’empreintes que Mylius a publiées dans l’ouvrage intitulé //Memorabilia Saxoniæ subterranea//. \\ \\ )]
 \\ <BOOKMARK:v077>[[3-077|077]]<tab> Que des fleuves, des lacs, et des mers en courroux, \\ <BOOKMARK:v077>[[3-077|077]]<tab> Que des fleuves, des lacs, et des mers en courroux,
 \\ <BOOKMARK:v078>[[3-078|078]]<tab> Le roulement affreux apporta parmi nous : \\ <BOOKMARK:v078>[[3-078|078]]<tab> Le roulement affreux apporta parmi nous :
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 \\ <BOOKMARK:v080>[[3-080|080]]<tab> Des lits que de la mer ont arrêtés les ondes ; \\ <BOOKMARK:v080>[[3-080|080]]<tab> Des lits que de la mer ont arrêtés les ondes ;
 \\ <BOOKMARK:v081>[[3-081|081]]<tab> Souvent deux minces lits, léger travail des eaux, \\ <BOOKMARK:v081>[[3-081|081]]<tab> Souvent deux minces lits, léger travail des eaux,
-\\ <BOOKMARK:v082>[[3-082|082]]<tab> L’un sur l’autre sculptés par les mêmes rameaux[(<tab>L’un sur l’autre sculptés par les mêmes rameaux. \\ \\ Jussieu, dans les Mémoires de l’académie de 1718, donne l’explication suivante de la raison pour laquelle, dans deux couches de schiste à empreintes séparées l’une de l’autre, on ne voit pas sur l’une l’impression de la page supérieure de la feuille, et sur l’autre celle de l’inférieure. \\  +\\ <BOOKMARK:v082>[[3-082|082]]<tab> L’un sur l’autre sculptés par les mêmes rameaux[(<tab>L’un sur l’autre sculptés par les mêmes rameaux. \\ \\ [[3-3-A|A]] Jussieu, dans les Mémoires de l’académie de 1718, donne l’explication suivante de la raison pour laquelle, dans deux couches de schiste à empreintes séparées l’une de l’autre, on ne voit pas sur l’une l’impression de la page supérieure de la feuille, et sur l’autre celle de l’inférieure. \\ [[3-3-B|B]] « Nous supposons, dit-il, les feuilles flottantes sur la superficie d’une eau qui, dans ses agitations, étoit encore plus chargée d’un limon bitumineux qu’elle avoit détrempé, que du sel dont elle étoit naturellement imprégnée. Ce limon a couvert la surface de ces feuilles flottantes, y a été retenu par la quantité de nervures dont elles sont traversées, s’y est uni si intimement à elles qu’elles en ont pris jusqu’aux moindres vestiges, et y ont acquis d’autant plus de consistance que ces feuilles, par la qualité de leur tissu serré, ont résisté plus long-temps à la corruption. Comme néanmoins elles se sont enfin pourries, et que le limon qui les couvroit n’a pu manquer de se précipiter soit par la soustraction du corps qui le soutenoit, soit parceque, devenu par cette soustraction plus pénétrable à l’eau, il s’est trouvé plus pesant ; c’est dans cette précipitation que ces lames limoneuses tombant sur les surfaces unies d’un limon détrempé, y ont marqué la figure des feuilles dont elles avoient conservé l’empreinte. \\ [[3-3-C|C]] L’explication de ce mécanisme rend sensible la singularité de la représentation d’une seule et même face de ces feuilles de plantes en relief sur une lame, et en creux sur celle qui lui est opposée : ce qui arrive de la même manière qu’un cachet, imprimé en relief sur une lame de terre, se rend en creux sur une autre lame molle sur laquelle celle-là es appliquée. \\ [[3-3-D|D]] L’on ne peut pas dire que l’une soit celle du revers de la feuille, tandis que l’autre est celle du dessus, puisque cette feuille ayant été pourrie, est devenue incapable d’imprimer ce revers ; sa pourriture est si certaine, que sa substance ayant changé, a teint ces empreintes en noir, et ce qui est resté attaché à cette lame n’a rendu tout au plus que quelques empreintes moins parfaites, parceque ce superflu a rempli la gravure de l’impression, et s’y trouve aujourd’hui en poudre entre quelques unes de ces lames lorsqu’on les sépare. » \\ \\ )] ;
-« Nous supposons, dit-il, les feuilles flottantes sur la superficie d’une eau qui, dans ses agitations, étoit encore plus chargée d’un limon bitumineux qu’elle avoit détrempé, que du sel dont elle étoit naturellement imprégnée. Ce limon a couvert la surface de ces feuilles flottantes, y a été retenu par la quantité de nervures dont elles sont traversées, s’y est uni si intimement à elles qu’elles en ont pris jusqu’aux moindres vestiges, et y ont acquis d’autant plus de consistance que ces feuilles, par la qualité de leur tissu serré, ont résisté plus long-temps à la corruption. Comme néanmoins elles se sont enfin pourries, et que le limon qui les couvroit n’a pu manquer de se précipiter soit par la soustraction du corps qui le soutenoit, soit parceque, devenu par cette soustraction plus pénétrable à l’eau, il s’est trouvé plus pesant ; c’est dans cette précipitation que ces lames limoneuses tombant sur les surfaces unies d’un limon détrempé, y ont marqué la figure des feuilles dont elles avoient conservé l’empreinte. \\ +
-L’explication de ce mécanisme rend sensible la singularité de la représentation d’une seule et même face de ces feuilles de plantes en relief sur une lame, et en creux sur celle qui lui est opposée : ce qui arrive de la même manière qu’un cachet, imprimé en relief sur une lame de terre, se rend en creux sur une autre lame molle sur laquelle celle-là es appliquée. \\ +
-L’on ne peut pas dire que l’une soit celle du revers de la feuille, tandis que l’autre est celle du dessus, puisque cette feuille ayant été pourrie, est devenue incapable d’imprimer ce revers ; sa pourriture est si certaine, que sa substance ayant changé, a teint ces empreintes en noir, et ce qui est resté attaché à cette lame n’a rendu tout au plus que quelques empreintes moins parfaites, parceque ce superflu a rempli la gravure de l’impression, et s’y trouve aujourd’hui en poudre entre quelques unes de ces lames lorsqu’on les sépare. » \\ \\ )] ;+
 \\ <BOOKMARK:v083>[[3-083|083]]<tab> Tout d’une cause lente annonce aux yeux l’ouvrage. \\ <BOOKMARK:v083>[[3-083|083]]<tab> Tout d’une cause lente annonce aux yeux l’ouvrage.
 \\ <BOOKMARK:v084>[[3-084|084]]<tab> Ainsi, sans recourir à tout ce grand ravage, \\ <BOOKMARK:v084>[[3-084|084]]<tab> Ainsi, sans recourir à tout ce grand ravage,
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 \\ <BOOKMARK:v564>[[3-564|564]]<tab> D’autres se déployant en de longs télescopes ; \\ <BOOKMARK:v564>[[3-564|564]]<tab> D’autres se déployant en de longs télescopes ;
 \\ <BOOKMARK:v565>[[3-565|565]]<tab> Montrez-moi ces fuseaux, ces tarrières, ces dards, \\ <BOOKMARK:v565>[[3-565|565]]<tab> Montrez-moi ces fuseaux, ces tarrières, ces dards,
-\\ <BOOKMARK:v566>[[3-566|566]]<tab> Armes de vos combats, instruments de vos arts[(<tab>1234567890 \\ \\ )],+\\ <BOOKMARK:v566>[[3-566|566]]<tab> Armes de vos combats, instruments de vos arts[(<tab>Armes de vos combats, instruments de vos arts. \\ \\ Les insectes sont armés de pied en cap ; ils attaquent, ils se défendent : des dents en scie, des dards, des aiguillons, des pinces, des cuirasses, des ailes, des cornes, des ressorts prodigieux dans les pattes, des cordages ou filets, rien ne manque à l’appareil des organes nécessaires pour une guerre offensive et défensive. La nature n’a rien ménagé pour favoriser leur agilité ; elle leur a prodigué tous les instruments nécessaires à leur conservation, et il n’en est aucun qui ne tire parti de ses organes avec une adresse qui surprend le philosophe même. Voyez la note 47 ci-après. \\ \\ )],
 \\ <BOOKMARK:v567>[[3-567|567]]<tab> Et les filets prudents de ces longues antennes \\ <BOOKMARK:v567>[[3-567|567]]<tab> Et les filets prudents de ces longues antennes
 \\ <BOOKMARK:v568>[[3-568|568]]<tab> Qui sondent devant vous les routes incertaines. \\ <BOOKMARK:v568>[[3-568|568]]<tab> Qui sondent devant vous les routes incertaines.
-\\ <BOOKMARK:v569>[[3-569|569]]<tab> Que j’observe de près ces clairons, ces tambours[(<tab>1234567890 \\ \\ )],+\\ <BOOKMARK:v569>[[3-569|569]]<tab> Que j’observe de près ces clairons, ces tambours[(<tab>Que j’observe de près ces clairons, ces tambours. \\ \\ La nature a donné à plusieurs insectes, comme aux cigales, aux cousins, aux bourdons, aux grillons, aux sauterelles, et à plusieurs scarabées, la faculté de former certains sons. Mais malgré toutes les recherches on n’a pas encore pu découvrir les organes de l’ouie. L’usage de tous les organes des insectes n’est pas connu ; peut-être que parmi ceux dont on ignore la destination il en est qui remplissent les fonctions de l’oreille. Il y a sans doute dans le chant de ces animaux des modulations, des différences que nous ne saisissons pas ; car il n’est pas dans l’ordre que le chant du combat, de la victoire, de la douleur et du plaisir, soit sur le même ton. Pourquoi les insectes n’auroient-ils pas, comme les autres animaux, des moyens d’exprimer leurs passions ? \\ \\ )],
 \\ <BOOKMARK:v570>[[3-570|570]]<tab> Signal de vos fureurs, signal de vos amours, \\ <BOOKMARK:v570>[[3-570|570]]<tab> Signal de vos fureurs, signal de vos amours,
 \\ <BOOKMARK:v571>[[3-571|571]]<tab> Qui guidoient vos héros dans les champs de la gloire, \\ <BOOKMARK:v571>[[3-571|571]]<tab> Qui guidoient vos héros dans les champs de la gloire,
 \\ <BOOKMARK:v572>[[3-572|572]]<tab> Et sonnoient le danger, la charge, et la victoire ; \\ <BOOKMARK:v572>[[3-572|572]]<tab> Et sonnoient le danger, la charge, et la victoire ;
-\\ <BOOKMARK:v573>[[3-573|573]]<tab> Enfin tous ces ressorts, organes merveilleux[(<tab>1234567890 \\ \\ )],+\\ <BOOKMARK:v573>[[3-573|573]]<tab> Enfin tous ces ressorts, organes merveilleux[(<tab>Enfin tous ces ressorts, organes merveilleux. \\ \\ Il semble que chaque espèce d’insecte soit destinée à une profession particulière, et qu’elle en ait les outils ; il y en a, pour ainsi dire, de tous les arts, de tous les métiers : leurs premiers travaux sont toujours des chefs-d’œuvre ; leur industrie paroît aussi variée que la diversité des instruments appropriés au travail qui leur est particulier. On voit parmi eux des architectes qui forment le plan d’un édifice capable de contenir plusieurs centaines d’habitants : les appartements en sont si bien distribués qu’il n’est pas un coin de perdu ; chaque individu y est logé séparément dans un espace suffisant. D’autres, plus solitaires, se construisent des cellules séparées, où règnent la propreté et la commodité. Les uns savent filer et ont des quenouilles ; d’autres font de la toile, des filets, et ont pour cela une navette et des pelotons. Il y en a qui bâtissent en bois, et qui ont des serpes pour faire les abattis, des scies pour les débiter : d’autres bâtissent en pierre ; ils ont la truelle et les instruments nécessaires pour les appareiller. Ceux qui travaillent en cire ont des cuillers, des ratissoires : plusieurs, outre la langue pour goûter et lécher, ont la trompe qui fait l’office de chalumeau, ou la tête munie d’une paire de tenailles, et ont encore à l’extrémité de la queue une tarrière mobile propre à percer et creuser, etc. Les mouvements de ces petits animaux ne sont ni de caprice, ni fortuits ; ils sont plein d’ordre et de dessein, et tendent tous au but pour lequel la nature a formé chacun d’eux. Il en est plusieurs dont le gouvernement, l’économie, les mœurs et l’industrie pourroient servir d’exemple aux hommes : il semble qu’ils aient résolu le grand problême de la vie ; ils ont trouvé l’art d’être heureux, ils le paroissent au moins. Pourroit-on en dire autant des hommes, qui se croient bien supérieurs ? \\ \\ )],
 \\ <BOOKMARK:v574>[[3-574|574]]<tab> Qui confondent des arts le savoir orgueilleux, \\ <BOOKMARK:v574>[[3-574|574]]<tab> Qui confondent des arts le savoir orgueilleux,
 \\ <BOOKMARK:v575>[[3-575|575]]<tab> Chefs-d’œuvre d’une main en merveilles féconde, \\ <BOOKMARK:v575>[[3-575|575]]<tab> Chefs-d’œuvre d’une main en merveilles féconde,
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 \\ <BOOKMARK:v618>[[3-618|618]]<tab> Qu’un projet d’embuscade occupe le renard ; \\ <BOOKMARK:v618>[[3-618|618]]<tab> Qu’un projet d’embuscade occupe le renard ;
 \\ <BOOKMARK:v619>[[3-619|619]]<tab> Que la nature enfin soit par-tout embellie, \\ <BOOKMARK:v619>[[3-619|619]]<tab> Que la nature enfin soit par-tout embellie,
-\\ <BOOKMARK:v620>[[3-620|620]]<tab> Et même après la mort y ressemble à la vie[(<tab>1234567890 \\ \\ )].+\\ <BOOKMARK:v620>[[3-620|620]]<tab> Et même après la mort y ressemble à la vie[(<tab>Et même après la mort y ressemble à la vie. \\ \\ Voyez ce qu’a écrit l’abbé Manesse sur l’art d’empailler. \\ \\ )].
 \\  \\
 \\ <BOOKMARK:v621>[[3-621|621]]<tab> Laissez aux cabinets des villes et des rois \\ <BOOKMARK:v621>[[3-621|621]]<tab> Laissez aux cabinets des villes et des rois
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 \\ <BOOKMARK:v624>[[3-624|624]]<tab> La momie à la mort disputant sa conquête, \\ <BOOKMARK:v624>[[3-624|624]]<tab> La momie à la mort disputant sa conquête,
 \\ <BOOKMARK:v625>[[3-625|625]]<tab> Et ces os de géant, et l’avorton hideux \\ <BOOKMARK:v625>[[3-625|625]]<tab> Et ces os de géant, et l’avorton hideux
-\\ <BOOKMARK:v626>[[3-626|626]]<tab> Que l’être et le néant réclamèrent tous deux[(<tab>1234567890 \\ \\ )].+\\ <BOOKMARK:v626>[[3-626|626]]<tab> Que l’être et le néant réclamèrent tous deux[(<tab>Que l’être et le néant réclamèrent tous deux. \\ \\ Les jeux, les caprices ou les écarts de la nature ne sont pas indignes de l’attention d’un philosophe, quand on ne les observeroit que sous le rapport des avantages qui en peuvent résulter, abstraction faite de ce qu’ils présentent de curieux. On sait que par l’art émané de l’observation on est parvenu à changer la direction de la nature ; qu’on a obtenu d’elle, dans les deux règnes des êtres vivants, des individus qu’elle auroit toujours refusés ; que les mulets et les plus beaux fruits sont des monstres qu’elle refuse de reproduire si l’art ne l’y force pas. Qui sait ce qu’on obtiendroit d’elle si tous ses écarts étoient bien connus ? Quant aux restes des êtres gigantesques qui ont existé, leur examen, celui des lieux où on les retrouve, peuvent jeter un grand jour sur ce que fut la nature dans des temps antérieurs. \\ \\ )].
 \\ <BOOKMARK:v627>[[3-627|627]]<tab> Mais si quelque oiseau cher, un chien, ami fidèle, \\ <BOOKMARK:v627>[[3-627|627]]<tab> Mais si quelque oiseau cher, un chien, ami fidèle,
 \\ <BOOKMARK:v628>[[3-628|628]]<tab> A distrait vos chagrins, vous a marqué son zèle, \\ <BOOKMARK:v628>[[3-628|628]]<tab> A distrait vos chagrins, vous a marqué son zèle,
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 \\ <BOOKMARK:v642>[[3-642|642]]<tab> Épier une mouche, ou le rat ennemi, \\ <BOOKMARK:v642>[[3-642|642]]<tab> Épier une mouche, ou le rat ennemi,
 \\ <BOOKMARK:v643>[[3-643|643]]<tab> Si funeste aux auteurs, dont la dent téméraire \\ <BOOKMARK:v643>[[3-643|643]]<tab> Si funeste aux auteurs, dont la dent téméraire
-\\ <BOOKMARK:v644>[[3-644|644]]<tab> Ronge indifféremment Dubartas[(<tab>1234567890 \\ \\ )] ou Voltaire ;+\\ <BOOKMARK:v644>[[3-644|644]]<tab> Ronge indifféremment Dubartas[(<tab>Ronge indifféremment Dubartas. \\ \\ Guillaume de Salluste Dubartas, auteur, inconnu aujourd’hui, de beaucoup de poésies et d’un grand poëme sur la création, intitulé //la Semaine//. Il a été non seulement poëte, mais négociateur et vaillant capitaine ; et aucun de ces titres ne l’a sauvé de l’oubli. \\ Le passage suivant de //la Semaine//, dans lequel il dépeint le vol et le chant de l’alouette, lui paroissoit de l’harmonie imitative : \\ \\ <tab><tab>« La gentille alouette crie son tire lire, \\ <tab><tab>« Tire lire a liré, et tire tiran lire \\ <tab><tab>« Vers la voûte du ciel ; puis son vol vers ce lieu \\ <tab><tab>« Vire, et désire dire, adieu Dieu, adieu Dieu. \\ \\ )] ou Voltaire ;
 \\ <BOOKMARK:v645>[[3-645|645]]<tab> Ou telle que tu viens, minaudant avec art, \\ <BOOKMARK:v645>[[3-645|645]]<tab> Ou telle que tu viens, minaudant avec art,
 \\ <BOOKMARK:v646>[[3-646|646]]<tab> De mon sobre dîner solliciter ta part ; \\ <BOOKMARK:v646>[[3-646|646]]<tab> De mon sobre dîner solliciter ta part ;