chant3

Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Les deux révisions précédentes Révision précédente
Prochaine révision
Révision précédente
Prochaine révisionLes deux révisions suivantes
chant3 [2017/01/31 01:01] Timothée Léchotchant3 [2017/01/31 15:34] Timothée Léchot
Ligne 491: Ligne 491:
 \\ <BOOKMARK:v452>[[3-452|452]]<tab> Et la fraise des bois, que leurs mains ont conquise[(Et la fraise des bois que leurs mains ont conquise. \\ \\ On sait que la fraise est nommée par les botanistes //solatiolum herborisantium//. (//Note de l’auteur.//) \\ \\ )], \\ <BOOKMARK:v452>[[3-452|452]]<tab> Et la fraise des bois, que leurs mains ont conquise[(Et la fraise des bois que leurs mains ont conquise. \\ \\ On sait que la fraise est nommée par les botanistes //solatiolum herborisantium//. (//Note de l’auteur.//) \\ \\ )],
 \\ <BOOKMARK:v453>[[3-453|453]]<tab> Voilà leurs simples mets : grace à leurs doux travaux \\ <BOOKMARK:v453>[[3-453|453]]<tab> Voilà leurs simples mets : grace à leurs doux travaux
-\\ <BOOKMARK:v454>[[3-454|454]]<tab> Leur appétit insulte à tout l’art des Méots[(Leur appétit insulte à tout l’art des Méots. \\ \\ On connoît à Paris le célèbre restaurateur Méot. L’auteur est bien loin de prétendre donner à son nom la même célébrité que Boileau a donnée à Bergerat, connu dans son temps comme Méot dans le sien : \\ <tab><tab><tab> Et mieux que Bergerat l’appétit l’assaisonne. \\ \\ )].+\\ <BOOKMARK:v454>[[3-454|454]]<tab> Leur appétit insulte à tout l’art des Méots[(Leur appétit insulte à tout l’art des Méots. \\ \\ On connoît à Paris le célèbre restaurateur Méot. L’auteur est bien loin de prétendre donner à son nom la même célébrité que Boileau a donnée à Bergerat, connu dans son temps comme Méot dans le sien : \\ \\ <tab><tab> Et mieux que Bergerat l’appétit l’assaisonne. \\ \\ Tout le monde a retenu ce vers de l’une des épîtres de Boileau. (//Note de l’auteur.//\\ \\ )].
 \\ <BOOKMARK:v455>[[3-455|455]]<tab> On fête, on chante Flore et l’antique Cybèle, \\ <BOOKMARK:v455>[[3-455|455]]<tab> On fête, on chante Flore et l’antique Cybèle,
 \\ <BOOKMARK:v456>[[3-456|456]]<tab> Éternellement jeune, éternellement belle : \\ <BOOKMARK:v456>[[3-456|456]]<tab> Éternellement jeune, éternellement belle :
Ligne 501: Ligne 501:
 \\ <BOOKMARK:v462>[[3-462|462]]<tab> Des bois à la prairie, et des champs au coteau ; \\ <BOOKMARK:v462>[[3-462|462]]<tab> Des bois à la prairie, et des champs au coteau ;
 \\ <BOOKMARK:v463>[[3-463|463]]<tab> Et le soir dans l’herbier, dont les feuilles sont prêtes, \\ <BOOKMARK:v463>[[3-463|463]]<tab> Et le soir dans l’herbier, dont les feuilles sont prêtes,
-\\ <BOOKMARK:v464>[[3-464|464]]<tab> Chacun vient en triomphe apporter ses conquêtes[(1234567890 \\ \\ )].+\\ <BOOKMARK:v464>[[3-464|464]]<tab> Chacun vient en triomphe apporter ses conquêtes[(Chacun vient en triomphe apporter ses conquêtes. \\ \\ Il n’y a que l’homme animé d’un désir vif de connoître les végétaux, un botaniste passionné, qui puisse estimer tout le plaisir qu’on éprouve, au retour d’une herborisation, à nombrer et contempler toutes les plantes qu’on rapporte, et qu’on regarde alors comme une véritable conquête faite sur le domaine immense de la nature : il semble que ce sont des amis auxquels on donne l’hospitalité ; on les ménage comme des parents de familles nombreuses dont on désire faire la connoissance ; on étudie leurs traits, leur physionomie, leurs caractères, afin que par l’idée claire de l’individu on reconnoisse toute l’espèce. On redoute moins les mauvais temps et la saison des frimas, qui, en arrêtant la végétation, empêchent d’aller l’étudier ; on arrange, on conserve chez soi les sujets qu’on désire connoître ; et, pour que leurs traits et leurs physionomies s’altèrent le moins possible, on les fait d’abord essuyer entre deux feuilles de papier gris et à un degré de chaleur toujours proportionné à la quantité de parties aqueuses ou grasses dont ils sont chargés : la dessiccation faite, on les revoit encore pour les placer sur des feuilles de papier blanc, et dans l’ordre qu’exige le système de botanique qu’on a adopté ; quelquefois on se contente de les fixer dans l’herbier avec des épingles, afin de pouvoir les observer dans tous les sens avec plus de facilité ; ou bien on les colle avec la gomme, mais toujours dans l’attitude élégante de la nature. Si on se défie de sa mémoire, on a soin d’écrire à côté de chaque plante son nom, et toutes les qualités qu’on lui a reconnues dans ses beaux jours, lorsqu’on fit sa connoissance. A l’aide de l’étude on les garantit de la moisissure, et on en écarte les mites avec la poudre de coloquinte. Souvent le botaniste ne conserve que les images des plantes, soit par les arts du dessin, de la gravure ou de la peinture, ou simplement par l’empreinte ; il les enduit de gomme ou d’huile, selon leur nature ; il répand dessus quelque poudre colorante ; il les dispose sur le papier blanc dans l’attitude qu’il juge convenable ; il les place ensuite sous la presse, et l’empreinte reste sur le papier. \\ \\ )].
 \\  \\
 \\ <BOOKMARK:v465>[[3-465|465]]<tab> Aux plantes toutefois le destin n’a donné \\ <BOOKMARK:v465>[[3-465|465]]<tab> Aux plantes toutefois le destin n’a donné
Ligne 539: Ligne 539:
 \\ <BOOKMARK:v497>[[3-497|497]]<tab> Les métaux colorés et les brillants crystaux, \\ <BOOKMARK:v497>[[3-497|497]]<tab> Les métaux colorés et les brillants crystaux,
 \\ <BOOKMARK:v498>[[3-498|498]]<tab> Nobles fils du rocher, aussi purs que ses eaux ; \\ <BOOKMARK:v498>[[3-498|498]]<tab> Nobles fils du rocher, aussi purs que ses eaux ;
-\\ <BOOKMARK:v499>[[3-499|499]]<tab> L’argile à qui le feu donna l’éclat du verre[(1234567890 \\ \\ )], +\\ <BOOKMARK:v499>[[3-499|499]]<tab> L’argile à qui le feu donna l’éclat du verre[(L’argile à qui le feu donna l’éclat du verre. \\ \\ L’argile dont il est ici question est tune espèce de terre très blanche, qu’on mêle, dans une proportion reconnue par l’expérience, avec du quartz et du feld-spath, broyés au moulin, qui sont les matières premières qui entrent dans la composition des belles porcelaines de Sèvres. La nature a pris le soin de mélanger elle-même toutes ces matières : on trouve ces mélanges dans plusieurs endroits ; mais nulle part ces matières ne sont réunies naturellement dans une proportion aussi favorable pour la composition de la porcelaine qu’à la Chine, où elles sont connues sous le nom de //kaolin//. C’est en analysant cette substance que l’art est parvenu à faire pour la France ce que la nature a prodigué aux heureux Chinois : c’est ainsi qu’en étudiant la nature nous obtenons d’elle ce qu’elle paroît avoir voulu nous refuser, et que si tout n’a pas été fait pour l’homme, au moins l’homme par son art sait profiter de tout. \\ \\ )], 
-\\ <BOOKMARK:v500>[[3-500|500]]<tab> Et les bois que les eaux ont transformés en pierre[(1234567890 \\ \\ )],+\\ <BOOKMARK:v500>[[3-500|500]]<tab> Et les bois que les eaux ont transformés en pierre[(Et les bois que les eaux ont transformés en pierre. \\ \\ Les pétrifications sont des corps organisés, qui, sortis du sein des mers ou de la surface de la terre, ont été ensevelis par divers accidents à différentes profondeurs, et qu’on retrouve aujourd’hui sous leurs formes et leurs contextures primitives, mais ayant changé de nature ; ce qui étoit bois ou os est devenu pierre par une opération de la nature dont on peut se rendre raison. \\ Toute pétrification strictement telle n’est plus que le squelette ou l’image d’un corps qui a eu vie ou qui a végété ; c’est ainsi que le bois pétrifié n’est plus le bois même. On sait que les bois ordinaires sont des corps dans lesquels le volume des pores excède de beaucoup le volume des parties solides. Lorsqu’ils sont déposés, enterrés dans certains lieux, il s’introduit dans leurs pores des sucs lapidifiques que les eaux entraînent avec elles, qui, extrêmement divisés et quelquefois colorés, en remplissent les capacités ; ces sucs se condensent avec le temps et s’y moulent ; ensuite les parties ligneuses et solides du bois entrent en fermentation, se décomposent, et sont chassées de leur place par les filtrations de l’eau ; et par ce moyen elles laissent vide en forme de pores l’espace qu’elles occupoient. Dans le moment de la métamorphose du bois en pierre on n’aperçoit aucune différence ni sur le volume, ni sur la forme ; mais il y a, tant à la surface qu’à l’intérieur, un changement de substance : ce qui étoit pore dans le bois naturel est devenu solide dans le bois pétrifié ; ce qui étoit plein dans le premier état est devenu vide ou poreux dans le second ; les sucs lapidifiques continuant à circuler et à se fixer dans ces nouveaux pores, ceux-ci se remplissent comme les premiers : cette seconde opération faite, il ne reste plus rien de la substance du bois, tout est changé en pierre, et cette pierre a les mêmes formes, la même contexture que le bois primitif, parcequ’il a servi de moule à la matière pierreuse, et que la nature dans cette opération s’est imitée et copiée elle-même. \\ Il y donc, dit Mongez, quatre époques bien distinctes dans la marche que suit la nature pour convertir un morceau de bois en pierre, ou, en s’exprimant avec plus de justesse, afin de lui substituer un dépôt pierreux : 1° le bois végétal parfait, composé de parties solides et vides, de fibres ligneuses et de vaisseaux ; 2° le bois ayant ses vaisseaux remplis par un dépôt pierreux, et ses parties solides restant dans le même état ; 3° les parties solides, attaquées et décomposées, formant de nouvelles cavités entre les cylindres pierreux qui restent dans le même état et qui soutiennent toute la masse ; 4° enfin ces nouvelles cavités, remplies de nouveaux dépôts, faisant corps avec les cylindres, et ne composant plus qu’une masse totalement pierreuse, représentant exactement le morceau de bois. La nature suit la même marche pour opérer toutes les autres pétrifications. \\ \\ )],
 \\ <BOOKMARK:v501>[[3-501|501]]<tab> Soit qu’un limon durci les recouvre au dehors, \\ <BOOKMARK:v501>[[3-501|501]]<tab> Soit qu’un limon durci les recouvre au dehors,
 \\ <BOOKMARK:v502>[[3-502|502]]<tab> Soit que des sucs pierreux aient pénétré leurs corps ; \\ <BOOKMARK:v502>[[3-502|502]]<tab> Soit que des sucs pierreux aient pénétré leurs corps ;
Ligne 550: Ligne 550:
 \\ <BOOKMARK:v507>[[3-507|507]]<tab> Là sont en cent tableaux, avec art mariées, \\ <BOOKMARK:v507>[[3-507|507]]<tab> Là sont en cent tableaux, avec art mariées,
 \\ <BOOKMARK:v508>[[3-508|508]]<tab> Du varec, fils des mers, les teintes variées ; \\ <BOOKMARK:v508>[[3-508|508]]<tab> Du varec, fils des mers, les teintes variées ;
-\\ <BOOKMARK:v509>[[3-509|509]]<tab> Le lichen parasite, aux chênes attaché[(1234567890 \\ \\ )], +\\ <BOOKMARK:v509>[[3-509|509]]<tab> Le lichen parasite, aux chênes attaché[(Le lichen parasite aux chênes attaché. \\ \\ Les lichens sont des espèces de mousses qui ont une sorte d’analogie avec les fucus. En teinture et même en médecine on sait tirer parti de plusieurs espèces de lichens. Dans les climats du nord les animaux sauvages en mangent durant l’hiver. Voyez la note [18] de ce chant. \\ \\ )], 
-\\ <BOOKMARK:v510>[[3-510|510]]<tab> Le puissant agaric, qui du sang épanché[(1234567890 \\ \\ )]+\\ <BOOKMARK:v510>[[3-510|510]]<tab> Le puissant agaric, qui du sang épanché[(Le puissant agaric. \\ \\ C’est le même champignon, le bolet amadouvier, dont en le battant et l’imbibant de salpêtre on fait l’amadou, et qui préparé à la manière de Brossard sert à arrêter les hémorragies. \\ \\ )]
 \\ <BOOKMARK:v511>[[3-511|511]]<tab> Arrête les ruisseaux, et dont le sein fidèle \\ <BOOKMARK:v511>[[3-511|511]]<tab> Arrête les ruisseaux, et dont le sein fidèle
 \\ <BOOKMARK:v512>[[3-512|512]]<tab> Du caillou pétillant recueille l’étincelle ; \\ <BOOKMARK:v512>[[3-512|512]]<tab> Du caillou pétillant recueille l’étincelle ;
-\\ <BOOKMARK:v513>[[3-513|513]]<tab> Le nénuphar, ami de l’humide séjour[(1234567890 \\ \\ )],+\\ <BOOKMARK:v513>[[3-513|513]]<tab> Le nénuphar, ami de l’humide séjour[(Le nénuphar. \\ \\ Il y en a deux espèces ; l’une à fleurs jaunes, et l’autre, beaucoup plus belle, à fleurs blanches : la couleur ne fait pas leur principale différence. On fait usage des racines des deux espèces, mais des fleurs de la dernière seulement : on les regarde comme propres à éteindre les feux de l’amour physique. \\ \\ )],
 \\ <BOOKMARK:v514>[[3-514|514]]<tab> Destructeur des plaisirs et poison de l’amour, \\ <BOOKMARK:v514>[[3-514|514]]<tab> Destructeur des plaisirs et poison de l’amour,
-\\ <BOOKMARK:v515>[[3-515|515]]<tab> Et ces rameaux vivants, ces plantes populeuses[(1234567890 \\ \\ )],+\\ <BOOKMARK:v515>[[3-515|515]]<tab> Et ces rameaux vivants, ces plantes populeuses[(Et ces rameaux vivants, ces plantes populeuses. \\ \\ Il est ici question des polypes de mer et d’eau douce. On peut voir ce qui a déjà été dit des premiers à la note 12, chant troisième. Les découvertes faites sur la nature des seconds ont singulièrement dérangé les idées qu’on s’étoit faites sur le règne animal. Qui croiroit en effet qu’il existe des animaux qu’on peut multiplier en les hachant en pièces ; qu’en divisant un polype d’eau douce en dix, vingt ou trente morceaux, chacun de ces morceaux devient en peu de temps un polype semblable à celui dont il faisoit partie ; qu’à chacun de ces tronçons il pousse une tête et des bras avec lesquels il saisit sa proie ? Que l’on coupe un polype en sa longueur en autant de lanières que l’adresse pourra le permettre, on verra autant de polypes ; que l’on partage la tête en deux, ces deux demi-têtes deviendront deux têtes parfaites ; que l’on réitère la même opération sur ces deux têtes, on en aura quatre ; qu’on traite de même ces quatre-ci, on en aura huit sur un seul corps ; que l’on fasse une semblable opération sur le corps, on aura huit corps nourris et conduits par une seule tête. L’hydre de la fable n’alloit pas jusque-là. Il y a plus : qu’on retourne comme un bas de soie un polype, qui n’est qu’une espèce de ver creux et transparent, il digère et vit comme auparavant. \\ Rien ne ressemble plus à une végétation que la manière naturelle dont les polypes se reproduisent. On remarque sur leur corps une légère excroissance de la forme d’un bouton ; c’est la tête d’un polype, de laquelle sortent les bras. On a compté jusqu’à dix-huit polypes sur le même sujet. Les jeunes polypes, même avant que d’avoir pris tout leur accroissement, donnent l’existence à d’autres polypes qui sortent de leur corps par les mêmes voies. Un père est souvent grand-père plus tôt qu’il n’a enfanté tout-à-fait son premier-né. Cette espèce d’arbre vivant présente à l’observation le plus curieux spectacle. Lorsqu’un des polypes saisit quelque proie et qu’il l’avale, la nourriture se distribue à tous les autres polypes, qui sont comme autant de branches, et de même il est nourri de tout ce que les autres attrapent ; ici ce que le père mange profite aux enfants, et ce qu’un des enfants mange profite de même à toute la famille : le changement de couleur qui arrive alors à tous les polypes, suivant la couleur de l’aliment qui y est distribué, en est une preuve incontestable. \\ Un pareil assemblage de polypes est en quelque sorte un arbre mangeant, marchant, végétant, et poussant des branches. Il semble que la nature se soit plu à rassembler dans un seul sujet ce qu’on avoit cru jusqu’à présent faire un caractère distinctif entre les plantes et les animaux : aussi les naturalistes regardent-ils ce polype comme un être qui fait la nuance du végétal à l’animal. \\ \\ )],
 \\ <BOOKMARK:v516>[[3-516|516]]<tab> De deux règnes rivaux races miraculeuses. \\ <BOOKMARK:v516>[[3-516|516]]<tab> De deux règnes rivaux races miraculeuses.
 \\  \\
Ligne 565: Ligne 565:
 \\ <BOOKMARK:v521>[[3-521|521]]<tab> L’ours à la masse informe, et le léger chevreuil,  \\ <BOOKMARK:v521>[[3-521|521]]<tab> L’ours à la masse informe, et le léger chevreuil, 
 \\ <BOOKMARK:v522>[[3-522|522]]<tab> Et la lente tortue, et le vif écureuil ; \\ <BOOKMARK:v522>[[3-522|522]]<tab> Et la lente tortue, et le vif écureuil ;
-\\ <BOOKMARK:v523>[[3-523|523]]<tab> L’animal recouvert de son épaisse croûte[(1234567890 \\ \\ )], +\\ <BOOKMARK:v523>[[3-523|523]]<tab> L’animal recouvert de son épaisse croûte[(L’animal recouvert de son épaisse croûte. \\ \\ C’est le rhinocéros, dont la peau est excessivement dure, et plus épaisse que le cuir d’aucun animal connu. \\ \\ )], 
-\\ <BOOKMARK:v524>[[3-524|524]]<tab> Celui dont la coquille est arrondie en voûte[(1234567890 \\ \\ )] ;+\\ <BOOKMARK:v524>[[3-524|524]]<tab> Celui dont la coquille est arrondie en voûte[(Celui dont la coquille est arrondie en voûte. \\ \\ C’est la tortue ou le tatou. \\ \\ )] ;
 \\ <BOOKMARK:v525>[[3-525|525]]<tab> L’écaille du serpent, et celle du poisson, \\ <BOOKMARK:v525>[[3-525|525]]<tab> L’écaille du serpent, et celle du poisson,
 \\ <BOOKMARK:v526>[[3-526|526]]<tab> Le poil uni du rat, les dards du hérisson ; \\ <BOOKMARK:v526>[[3-526|526]]<tab> Le poil uni du rat, les dards du hérisson ;
-\\ <BOOKMARK:v527>[[3-527|527]]<tab> Le nautile, sur l’eau dirigeant sa gondole[(1234567890 \\ \\ )] ;+\\ <BOOKMARK:v527>[[3-527|527]]<tab> Le nautile, sur l’eau dirigeant sa gondole[(Le nautile sur l’eau dirigeant sa gondole. \\ \\ Le nautile est un genre de coquillage univalve, fait comme une gondole à poupe élevée. On a donné le nom de nautile à cette coquille, parcequ’on a prétendu que c’est de l’animal qui l’habite que les hommes ont appris l’art de la navigation. La forme de cette coquille approche à la vérité de celle d’un vaisseau, et l’animal semble se conduire sur la mer comme un pilote conduiroit un navire. Quand le nautile, qui n’est qu’un polype à plusieurs bras, veut nager, il élève deux de ses bras en haut, et étend en forme de voile la membrane mince et légère qui se trouve entre eux ; il alonge deux autres bras, qu’il plonge dans la mer comme des avirons ; un autre bras lui tient lieu de gouvernail : il ne prend d’eau dans sa coquille que ce qu’il lui en faut pour lester son petit navire, et afin de marcher avec autant de vitesse que de sûreté ; mais à l’approche d’un ennemi, ou dans les tempêtes, il replie sa voile, retire ses avirons, et remplit sa coquille d’eau pour s’enfoncer ou se précipiter plus aisément au fond de la mer. Il retourne sa barque sens dessus dessous lorsqu’il veut s’élever du fond de la mer, et, à la faveur de certaines parties qu’il gonfle ou comprime à volonté, il peut traverser la masse des eaux ; mais dès qu’il a atteint la surface il retourne adroitement son petit vaisseau, dont il vide l’eau, et épanouissant ses barbes palmées, il vogue et s’abandonne au gré des vents : c’est un navigateur qui est tout à la fois pilote et vaisseau. \\ \\ )] ;
 \\ <BOOKMARK:v528>[[3-528|528]]<tab> La grue, au haut des airs naviguant sans boussole ; \\ <BOOKMARK:v528>[[3-528|528]]<tab> La grue, au haut des airs naviguant sans boussole ;
 \\ <BOOKMARK:v529>[[3-529|529]]<tab> Le perroquet, le singe, imitateurs adroits, \\ <BOOKMARK:v529>[[3-529|529]]<tab> Le perroquet, le singe, imitateurs adroits,
 \\ <BOOKMARK:v530>[[3-530|530]]<tab> L’un des gestes de l’homme, et l’autre de sa voix ; \\ <BOOKMARK:v530>[[3-530|530]]<tab> L’un des gestes de l’homme, et l’autre de sa voix ;
 \\ <BOOKMARK:v531>[[3-531|531]]<tab> Les peuples casaniers, les races vagabondes ; \\ <BOOKMARK:v531>[[3-531|531]]<tab> Les peuples casaniers, les races vagabondes ;
-\\ <BOOKMARK:v532>[[3-532|532]]<tab> L’équivoque habitant de la terre et des ondes[(1234567890 \\ \\ )], +\\ <BOOKMARK:v532>[[3-532|532]]<tab> L’équivoque habitant de la terre et des ondes[(L’équivoque habitant de la terre et des ondes. \\ \\ Les phoques, les morses, les lions et ours marins, les lamantins, sont, à proprement parler, les seuls animaux auxquels on puisse donner le nom d’amphibie dans toute l’acception du terme : ils paroissent les seuls qui puissent vivre également dans l’air et dans l’eau, parcequ’ils sont les seuls dans lesquels le trou de la cloison du cœur reste toujours ouvert ; ils sont par conséquent les seuls qui puissent se passer de respirer, et vivre également dans l’un et l’autre élément. Dans l’homme et les animaux terrestres, le trou de la cloison du cœur (qui, en laissant au sang le passage ouvert de la veine-cave à l’aorte, permet au fœtus de vivre sans respirer) se ferme au moment de la naissance, et demeure fermé toute la vie : dans les animaux véritablement amphibies c’est le contraire, le trou de la cloison du cœur reste toujours ouvert, la communication du sang de la veine-cave à l’aorte subsiste toujours ; de manière que ces animaux ont l’avantage de respirer quand il leur plaît, et de s’en passer quand il le fait : ils sont, dans le système de la nature vivante, le passage et la nuance des quadrupèdes aux cétacées ; appartenant encore à la terre et déjà habitants des eaux, ils forment le passage de la vie animale de l’un à l’autre élément. \\ \\ )], 
-\\ <BOOKMARK:v533>[[3-533|533]]<tab> Et les oiseaux rameurs[(1234567890 \\ \\ )], et les poissons ailés[(1234567890 \\ \\ )]. +\\ <BOOKMARK:v533>[[3-533|533]]<tab> Et les oiseaux rameurs[(Les oiseaux rameurs. \\ \\ Les oiseaux aquatiques et les manchots, ou, comme Forster les a nommés, les aptenodytes, dont on connoit aujourd’hui une dixaine d’espèces. Ces oiseaux, excellents plongeurs, rament effectivement sous l’eau au moyen de leurs ailes très raccourcies, et garnies de pennes extrêmement petites, roides et comme écailleuses. Ces ailes sont très improprement appelées nageoires par ceux qui font plus attention à leur usage qu’à leur structure. \\ \\ )], et les poissons ailés[(Poissons ailés. \\ \\ On connoît aujourd’hui plusieurs espèces de poissons volants, c’est-à-dire qui s’élancent hors de la mer, et se soutiennent et avancent en l’air aussi long-temps que leurs grandes nageoires ne se sont pas desséchées, ou jusqu’à ce que les albatrosses, les frégates et les paille-en-queue les forcent à se réfugier de nouveau dans l’eau, où ils trouvent de nouveaux ennemis dans les dorades, les bonites, les pelamides, et d’autres poissons voraces. Ces poissons sont de huit espèces, connues sous le nom de //trigle//, dont le pirapède est le poisson volant par excellence. \\ \\ )]. 
 \\  \\
 \\ <BOOKMARK:v534>[[3-534|534]]<tab> Vous-mêmes dans ces lieux vous serez appelés, \\ <BOOKMARK:v534>[[3-534|534]]<tab> Vous-mêmes dans ces lieux vous serez appelés,
Ligne 588: Ligne 588:
 \\ <BOOKMARK:v542>[[3-542|542]]<tab> L’habitant de la fange et les hôtes des fleurs, \\ <BOOKMARK:v542>[[3-542|542]]<tab> L’habitant de la fange et les hôtes des fleurs,
 \\ <BOOKMARK:v543>[[3-543|543]]<tab> Et ceux qui, se creusant un plus secret asile, \\ <BOOKMARK:v543>[[3-543|543]]<tab> Et ceux qui, se creusant un plus secret asile,
-\\ <BOOKMARK:v544>[[3-544|544]]<tab> Des tumeurs d’une feuille ont fait leur domicile[(1234567890 \\ \\ )] ;+\\ <BOOKMARK:v544>[[3-544|544]]<tab> Des tumeurs d’une feuille ont fait leur domicile[(Des tumeurs d’une feuille ont fait leur domicile. \\ \\ La nature, qui veille à la reproduction des êtres, a donné à un grand nombre d’insectes l’instinct de déposer leurs œufs dans des substances propres à nourrir leurs enfants aussitôt qu’ils sont éclos. On observe que les mouches connues sous le nom de //cynips//, sont armées sous le ventre d’un aiguillon, dont le jeu admirable s’exécute par une espèce de ressort caché dans l’intérieur de l’animal ; le cynips s’en sert pour percer l’épiderme de la feuille, ou pour pénétrer dans le corps des chenilles, à dessein d’y déposer ses œufs. Ce dépôt fait dans l’entamure de la feuille cause une extravasion des sucs végétaux, de qui donne naissance à ces fausses petites pommes, ces galles et autres excroissances de différentes formes, dans lesquelles le ver éclos trouve la nourriture et le logement. Roulé en forme de boule dans son appartement étroit, obscur, mais propre, commode, il y est à l’abri des intempéries de l’air et de tous les dangers. Parvenu à son dernier accroissement, il se change en chrysalide, s’ouvre une porte, déploie ses ailes, prend son essor, et devient habitant d’un autre élément. \\ \\ )] ;
 \\ <BOOKMARK:v545>[[3-545|545]]<tab> Le ver rongeur des fruits, et le ver assassin, \\ <BOOKMARK:v545>[[3-545|545]]<tab> Le ver rongeur des fruits, et le ver assassin,
-\\ <BOOKMARK:v546>[[3-546|546]]<tab> En rubans animés vivant dans notre sein[(1234567890 \\ \\ )].+\\ <BOOKMARK:v546>[[3-546|546]]<tab> En rubans animés vivant dans notre sein[(Rubans animés. \\ \\ Les ténia, qui sont si variés dans les différents animaux, et dont l’homme nourrit aussi plus d’une espèce. On en connoît aujourd’hui un grand nombre. Le nom de solitaire est fort impropre ; car celui qu’on avoit cru exister seul dans les intestins de l’homme, y a aussi été trouvé avec plusieurs autres. Les cucurbitains ne sont que des articulations détachées de ce ver. \\ \\ )].
 \\ <BOOKMARK:v547>[[3-547|547]]<tab> J’y veux voir de nos murs la tapissière agile, \\ <BOOKMARK:v547>[[3-547|547]]<tab> J’y veux voir de nos murs la tapissière agile,
-\\ <BOOKMARK:v548>[[3-548|548]]<tab> La mouche qui bâtit[(1234567890 \\ \\ )], et la mouche qui file[(1234567890 \\ \\ )] ; +\\ <BOOKMARK:v548>[[3-548|548]]<tab> La mouche qui bâtit[(Mouche qui bâtit. \\ \\ Il y a plusieurs espèces de mouches qui bâtissent. Rien de plus curieux que leur architecture, et de plus intéressant que les matériaux qu’elles emploient. Les arts pourroient peut-être profiter de l’instinct de ces industrieux animaux : la mouche maçonne construit plusieurs cellules avec des grains de sable dont elle sait composer un mortier, qui dans peu de temps acquiert la dureté des pierres les plus solides. N’est-ce par là le fameux mortier des anciens Romains, que nos savants n’ont encore pu imiter ? Plusieurs insectes bâtissent avec une substance qui est un vrai papier, ou du carton, etc. \\ \\ )], et la mouche qui file[(Mouche qui file. \\ \\ Plusieurs naturalistes ont compris sous la dénomination de mouches les demoiselles dont les larves filent pour tapisser le logement où elles se métamorphosent. La larve du //formica leo//, dont l’histoire est si curieuse et si intéressante, devient une mouche demoiselle. \\ \\ )] ; 
-\\ <BOOKMARK:v549>[[3-549|549]]<tab> Ceux qui d’un fil doré composent leur tombeau[(1234567890 \\ \\ )], +\\ <BOOKMARK:v549>[[3-549|549]]<tab> Ceux qui d’un fil doré composent leur tombeau[(Ceux qui d’un fil doré composent leur tombeau. \\ \\ Ce sont les vers à soie. \\ \\ )], 
-\\ <BOOKMARK:v550>[[3-550|550]]<tab> Ceux dont l’amour dans l’ombre allume le flambeau[(1234567890 \\ \\ )] ; +\\ <BOOKMARK:v550>[[3-550|550]]<tab> Ceux dont l’amour dans l’ombre allume le flambeau[(Ceux dont l’amour dans l’ombre allume le flambeau. \\ \\ Il n’est aucun insecte dont les amours soient aussi cachées que celles des mouches à miel : il en est de même des thermès des zones torrides. Au reste il y a plusieurs autres insectes dont l’accouplement se fait ordinairement à couvert ; tels sont les carabes, les ténébrions, les blattes. \\ \\ )] ; 
-\\ <BOOKMARK:v551>[[3-551|551]]<tab> L’insecte dont un an borne la destinée[(1234567890 \\ \\ )] ;+\\ <BOOKMARK:v551>[[3-551|551]]<tab> L’insecte dont un an borne la destinée[(L’insecte dont un an borne la destinée. \\ \\ Beaucoup d’insectes vivent depuis le moment où ils sont éclos jusqu’à la même époque de l’année suivante, en passant l’hiver dans l’état de nymphes : d’autres vivent dans l’état de larve pendant quelques années ; il en est qui voient plusieurs générations dans le cours d’un été. Les insectes qui dans l’espace d’un jour et même de quelques heures terminent leur carrière (du moins celle de leur état parfait), sont les éphémères, appelées communément //mouches de Saint-Laurent//\\ \\ )] ;
 \\ <BOOKMARK:v552>[[3-552|552]]<tab> Celui qui naît, jouit, et meurt dans la journée, \\ <BOOKMARK:v552>[[3-552|552]]<tab> Celui qui naît, jouit, et meurt dans la journée,
 \\ <BOOKMARK:v553>[[3-553|553]]<tab> Et dont la vie au moins n’a pas d’instants perdus. \\ <BOOKMARK:v553>[[3-553|553]]<tab> Et dont la vie au moins n’a pas d’instants perdus.
Ligne 604: Ligne 604:
 \\ <BOOKMARK:v558>[[3-558|558]]<tab> Vos aigrettes, vos fleurs, vos perles, vos rubis, \\ <BOOKMARK:v558>[[3-558|558]]<tab> Vos aigrettes, vos fleurs, vos perles, vos rubis,
 \\ <BOOKMARK:v559>[[3-559|559]]<tab> Et ces fourreaux brillants, et ces étuis fidèles, \\ <BOOKMARK:v559>[[3-559|559]]<tab> Et ces fourreaux brillants, et ces étuis fidèles,
-\\ <BOOKMARK:v560>[[3-560|560]]<tab> Dont l’écaille défend la gaze de vos ailes[(1234567890 \\ \\ )] ;+\\ <BOOKMARK:v560>[[3-560|560]]<tab> Dont l’écaille défend la gaze de vos ailes[(Venez avec l’éclat de vos riches habits, \\ Vos aigrettes, etc...... \\ Dont l’écaille défend la gaze de vos ailes. \\ \\ La nature semble avoir voulu dédommager les insectes de leur foiblesse, en parant leur robe des plus vives couleurs : sur leurs ailes et leurs ornements de tête on voit briller l’azur, l’or, l’argent, le vert, le rouge, le jaune, etc. ; les franges, les aigrettes, les houpes sont prodiguées, et les reflets de ces couleurs différentes sont au moins aussi vifs que ceux des pierres précieuses. Il ne faut qu’examiner une mouche luisante, un papillon, une chenille même, pour être étonné de leur magnificence et de la variété de leur livrée. Est-il dans la nature que la parure soit l’apanage de la foiblesse ? \\ \\ )] ;
 \\ <BOOKMARK:v561>[[3-561|561]]<tab> Ces prismes, ces miroirs, savamment travaillés, \\ <BOOKMARK:v561>[[3-561|561]]<tab> Ces prismes, ces miroirs, savamment travaillés,
-\\ <BOOKMARK:v562>[[3-562|562]]<tab> Ces yeux qu’avec tant d’art la nature a taillés[(1234567890 \\ \\ )],+\\ <BOOKMARK:v562>[[3-562|562]]<tab> Ces yeux qu’avec tant d’art la nature a taillés[(Ces yeux qu’avec tant d’art la nature a taillés. \\ \\ De toutes les parties des insectes, les yeux à réseau sont peut-être les plus propres à nous faire connoître avec quel prodigieux appareil la nature les a formés, et à nous apprendre en général combien elle produit de merveilles qui nous échappent. Les plus grands observateurs microscopiques n’ont pas manqué d’étudier la structure singulière de ces yeux. Ceux des mouches, des scarabées, des papillons et de divers autres insectes, ne différents en rien d’essentiel. Ces yeux sont tous à peu près des portions de sphère : leur enveloppe extérieure peut être regardée comme la cornée. On appelle cornée l’enveloppe extérieure de tout œil, celle à laquelle le doigt toucheroit si, les paupières restant ouvertes, on vouloit toucher un œil. Celle des insectes dont nous parlons a une sorte de luisant qui fait voir souvent des couleurs aussi variées que celles de l’arc-en-ciel. Elle paroît, à la vue simple, unie comme une glace ; mais lorsqu’on la regarde à la loupe, elle paroît taillée à facettes comme des diamants : ces facettes sont disposées avec une régularité admirable et dans un nombre prodigieux. Leuwenhoeck a calculé qu’il y en avoit trois mille cent quatre-vingt-une sur une seule cornée d’un scarabée, et qu’il y en avoit huit mille sur chacune des cornées d’une mouche ordinaire. Hook  en a trouvé quatorze mille dans les deux yeux d’un bourdon, et Leuwenhoeck en a compté six mille deux cent-vingt-six dans les deux yeux d’un ver à soie ailé. Ce qu’il y a de plus merveilleux, c’est que toutes ces facettes sont vraisemblablement autant d’yeux ; de sorte qu’au lieu de deux yeux ou cristallins que quelques naturalistes ont peine à accorder aux papillons, nous devons leur en reconnoître sur les deux cornées trente-quatre mille six cent cinquante ; aux mouches, seize mille, et aux autre plus ou moins, mais toujours dans un nombre aussi surprenant. \\ Voici deux expériences de savants observateurs, qui prouvent incontestablement que chaque facette est un cristallin, et que chaque cristallin est accompagné de ce qui forme un œil complet : ils ont détaché les cornées de divers insectes ; ils en ont tiré avec adresse toute la matière qui y étoit renfermée, et après avoir bien nettoyé toute la surface intérieure, ils les ont mises à la place d’une lentille de microscope. Cette cornée, ainsi ajustée, et pointée vis-à-vis d’une bougie, produisoit une des plus riches illuminations. M. Puget avoit imaginé de tenir au foyer d’un microscope l’œil d’un papillon ainsi préparé : un soldat vu à ce microscope d’un genre particulier auroit paru une armée de dix sept mille trois cent vingt-cinq soldats ; un pont auroit paru l’assemblage d’un nombre infini d’arches. Leuwenhoeck a poussé la dissection jusqu’à découvrir que chaque cristallin a son nerf optique. Comment, dira-t-on, un insecte, avec des milliers d’yeux, peut-il voir l’objet simple ? Lorsque nous saurons au juste comment nous-mêmes, avec deux yeux, nous voyons les objets simples, il nous sera aisé de concevoir que les objets peuvent paroître simples à des insectes avec des milliers d’yeux. La nature, qui a voulu que leurs yeux ne fussent point mobiles, y a suppléé par le nombre et par la position. Malgré ces milliers d’yeux dont sont composées les orbites, la plupart des mouches ont encore trois autres yeux placés en triangle sur la tête, entre le crâne et le cou : ces trois yeux, qui sont aussi des cristallins, ne sont point à facettes ; ils sont lisses et paroissent comme des points. Ces différentes grosseurs des yeux dans le même insecte, jointes à la considération des différentes places accordées à chaque œil, conduisent à présumer avec quelque vraisemblance que la nature a favorisé les insectes d’yeux propres à voir les objets qui sont près d’eux, et d’autres pour voir les objets éloignés ; qu’elle les a pour ainsi dire pourvus de microscopes et de télescopes. Il faut observer que la plupart de ces yeux à facettes sont couverts de poil, que l’on peut soupçonner de produire l’effet des cils de nos yeux, c’est-à-dire de détourner une trop grande quantité de rayons de lumière qui ne serviroient qu’à embarrasser la vue. \\ \\ )],
 \\ <BOOKMARK:v563>[[3-563|563]]<tab> Les uns semés sur vous en brillants microscopes, \\ <BOOKMARK:v563>[[3-563|563]]<tab> Les uns semés sur vous en brillants microscopes,
 \\ <BOOKMARK:v564>[[3-564|564]]<tab> D’autres se déployant en de longs télescopes ; \\ <BOOKMARK:v564>[[3-564|564]]<tab> D’autres se déployant en de longs télescopes ;