brideljugements

Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Les deux révisions précédentes Révision précédente
Prochaine révision
Révision précédente
Prochaine révisionLes deux révisions suivantes
brideljugements [2023/03/10 14:20] – Espaces insécables : remplacer la syntaxe "\ :" qui ne fonctionne plus par "(nbsp)". Timothée Léchotbrideljugements [2023/03/10 14:24] – Espaces insécables : pour les pages Timothée Léchot
Ligne 8: Ligne 8:
 ===== Analyse de L'Homme de champs ===== ===== Analyse de L'Homme de champs =====
  
-Bridel s'étend assez longuement sur le poème. Après avoir défini les Géorgiques comme "une Poésie didactique [dont l']objet est la science de l'Agriculture, traitée d'une manière agréable, et ornée des beautés poétiques[(//Id.//, p.11.)]", il note que //L'Homme des champs// s'en écarte(nbsp):+Bridel s'étend assez longuement sur le poème. Après avoir défini les Géorgiques comme "une Poésie didactique [dont l']objet est la science de l'Agriculture, traitée d'une manière agréable, et ornée des beautés poétiques[(//Id.//, p.(nbsp)11.)]", il note que //L'Homme des champs// s'en écarte(nbsp):
  
-<WRAP round box 60%>[L'œuvre] une production charmante et pleine de délicatesse. Elle fait aimer toutes les vertus et surtout la bienfaisance. Sa lecture attache au point qu'on ne peut se résoudre à l'interrompre, et quand on l'a lue, on la relit avec plaisir. C'est sans contredit un des meilleurs ouvrages de Delille. Au reste il ne ressemble en rien à ce qu'on appelle communément //Géorgiques//. C'est un genre absolument neuf et qui fut créé par notre poëte. Je trouve cependant qu'il a un air de famille avec //les Saisons// de St. Lambert qui pourraient bien en avoir donné la première idée. Quoiqu'il en soit, tandis que les autres poètes avaient présenté d'utiles leçons sur l'Agriculture, le nôtre s'appliqua à faire connaître les jouissances de la campagne et à ramener insensiblement les hommes à des plaisirs plus purs et plus doux que ceux qu'on achète à grand prix dans le tumulte des villes[(//Id.//, p.12.)].+<WRAP round box 60%>[L'œuvre] une production charmante et pleine de délicatesse. Elle fait aimer toutes les vertus et surtout la bienfaisance. Sa lecture attache au point qu'on ne peut se résoudre à l'interrompre, et quand on l'a lue, on la relit avec plaisir. C'est sans contredit un des meilleurs ouvrages de Delille. Au reste il ne ressemble en rien à ce qu'on appelle communément //Géorgiques//. C'est un genre absolument neuf et qui fut créé par notre poëte. Je trouve cependant qu'il a un air de famille avec //les Saisons// de St. Lambert qui pourraient bien en avoir donné la première idée. Quoiqu'il en soit, tandis que les autres poètes avaient présenté d'utiles leçons sur l'Agriculture, le nôtre s'appliqua à faire connaître les jouissances de la campagne et à ramener insensiblement les hommes à des plaisirs plus purs et plus doux que ceux qu'on achète à grand prix dans le tumulte des villes[(//Id.//, p.(nbsp)12.)].
 </WRAP> </WRAP>
  
Ligne 57: Ligne 57:
 <WRAP round box 60%> <WRAP round box 60%>
 On y découvre la richesse de son imagination, sa versification facile, la légèreté de sa touche, la grâce de son pinceau, la fraîcheur de son coloris et le fini de ses portraits. On y remarque un bon choix d'épithètes, un rapport exact entre les pensées et les mots (avec quelques néologismes qu'il aurait pu éviter) ; l'art de vaincre les difficultés les plus grandes, celui de varier, d'intéresser et d'embellir. C'est un poète constamment appliqué a inspirer aux hommes le goût d'une vie paisible, l'horreur du vice et l'amour de la vertu. Dans ses ouvrages on ne trouve rien qui puisse corrompre les ames ou alarmer la pudeur. Point de sentimens exagérés, de tableaux licencieux, d'équivoques libertines. Il met en défaut l'imagination la plus déréglée, en jetant une gaze sur certains tableaux, en glissant sur quelques images, et en passant d'une manière brusque à des sujets tout différens.[…] On y découvre la richesse de son imagination, sa versification facile, la légèreté de sa touche, la grâce de son pinceau, la fraîcheur de son coloris et le fini de ses portraits. On y remarque un bon choix d'épithètes, un rapport exact entre les pensées et les mots (avec quelques néologismes qu'il aurait pu éviter) ; l'art de vaincre les difficultés les plus grandes, celui de varier, d'intéresser et d'embellir. C'est un poète constamment appliqué a inspirer aux hommes le goût d'une vie paisible, l'horreur du vice et l'amour de la vertu. Dans ses ouvrages on ne trouve rien qui puisse corrompre les ames ou alarmer la pudeur. Point de sentimens exagérés, de tableaux licencieux, d'équivoques libertines. Il met en défaut l'imagination la plus déréglée, en jetant une gaze sur certains tableaux, en glissant sur quelques images, et en passant d'une manière brusque à des sujets tout différens.[…]
-\\ Lorsque vous verrez une mère entrer en hésitant dans un magazin [//sic//] de Librairie, chercher d'une main tremblante un de ces ouvrages qu'on appelle de goût, et se dire peut-être en secret(nbsp): Est-ce une fleur, est-ce un poison que je vais donner à ma fille\ ? Montrez-lui l'Homme des Champs, le Poëme des Jardins, celui de l'Imagination\ ; indiquez-lui toutes les œuvres de Delille[(//Id.//, p.21.)].+\\ Lorsque vous verrez une mère entrer en hésitant dans un magazin [//sic//] de Librairie, chercher d'une main tremblante un de ces ouvrages qu'on appelle de goût, et se dire peut-être en secret(nbsp): Est-ce une fleur, est-ce un poison que je vais donner à ma fille\ ? Montrez-lui l'Homme des Champs, le Poëme des Jardins, celui de l'Imagination\ ; indiquez-lui toutes les œuvres de Delille[(//Id.//, p.(nbsp)21.)].
 </WRAP> </WRAP>
  
Ligne 64: Ligne 64:
 <WRAP round box 60%> <WRAP round box 60%>
 […] malgré les reproches qu'on a faits à Mr. Delille, reproches dont quelques-uns sont mal fondés, les autres outrés par l'esprit de parti et envenimés par l'envie\ ; ses ouvrages sont de tous ceux que je connais les plus propres à former un jeune Poète\ ; ils lui donneront du goût, de la sensibilité, de la délicatesse\ ; ils échaufferont sa verve naissante, ils lui feront pressentir tous les trésors qui sont encore cachés dans le Dédale de l'Imagination. Mr. Delille, considéré sous ce point de vue est donc un poète classique. […] malgré les reproches qu'on a faits à Mr. Delille, reproches dont quelques-uns sont mal fondés, les autres outrés par l'esprit de parti et envenimés par l'envie\ ; ses ouvrages sont de tous ceux que je connais les plus propres à former un jeune Poète\ ; ils lui donneront du goût, de la sensibilité, de la délicatesse\ ; ils échaufferont sa verve naissante, ils lui feront pressentir tous les trésors qui sont encore cachés dans le Dédale de l'Imagination. Mr. Delille, considéré sous ce point de vue est donc un poète classique.
-\\ Il y a encore une réflexion à faire. Jamais peut-être la poésie n'a été moins appréciée, moins cultivée qu'elle ne l'est aujourd'hui. Il y a beaucoup de personnes que les vers ennuyent\ ; il y en a même qui se sont fait une loi de n'en plus lire. Malgré cette aberration du goût, les ouvrages de Mr. Delille trouvent des lecteurs\ ; on se plait à en citer des fragmens dans les conversations, on en apprend des tirades entières\ ; Mr. Delille a donc un mérite très-réel et très-reconnu[(//Id.//, p.21-22.)].</WRAP>+\\ Il y a encore une réflexion à faire. Jamais peut-être la poésie n'a été moins appréciée, moins cultivée qu'elle ne l'est aujourd'hui. Il y a beaucoup de personnes que les vers ennuyent\ ; il y en a même qui se sont fait une loi de n'en plus lire. Malgré cette aberration du goût, les ouvrages de Mr. Delille trouvent des lecteurs\ ; on se plait à en citer des fragmens dans les conversations, on en apprend des tirades entières\ ; Mr. Delille a donc un mérite très-réel et très-reconnu[(//Id.//, p.(nbsp)21-22.)].</WRAP>